Durkheim, sociologue français (1858-1917) distinguait la solidarité mécanique, qui caractérise les communautés (les individus sont similaires, partagent une conscience collective), de la solidarité organique, qui caractérise les sociétés modernes (les individus sont différenciés, et jouissent d‘une conscience individuelle).
Du fait de la montée de l'individualisme (« Au sens sociologique du terme, l'accent est mis sur l'autonomie de l'individu par rapport aux règles collectives, l'individu s'affranchit de ces normes imposées par d'autres, des tutelles traditionnelles qui pèsent sur son destin. »), on aurait pu penser que la solidarité soit remise en cause. Cependant, dans les groupes sociaux plus restreints comme les familles, la solidarité mécanique n'a pas forcément disparu. En effet, les valeurs partagées au sein de la famille continuent d'unir les membres de celle-ci et renforcent la cohésion sociale : « La cohésion sociale correspond à la situation d'un groupe fortement solidaire et intégré; en découlent l'existence de buts communs, l'attraction des individus les uns par rapport aux autres et enfin l'attachement des individus au groupe. »
Il est tout d'abord important de noter que la solidarité des parents envers leurs enfants est une obligation, ce que stipule l'article 371-2 du Code civil, jusqu'à ce que l'enfant puisse subvenir à ses besoins (et non pas uniquement jusqu'à sa majorité). Il s'agit non seulement de l'obligation alimentaire, mais aussi de l'obligation d'habillement, d'éducation, de veille à la santé. Les parents doivent assurer la sécurité de l'enfant et son hébergement (ils ne peuvent pas mettre à la porte leur enfant qu'il soit mineur, ou majeur dans le cas où ils ne disposent pas de ressources nécessaires à sa survie). Les décisions sur l‘établissement fréquenté pour son éducation doivent être prises en accord avec lui, si son âge et sa maturité le permettent.
[...] Au sein de la sécurité sociale, le système des retraites est sans doute la forme la plus remarquable de solidarité intergénérationnelle, nous allons voir sa mise en place au cours du dernier siècle et les enjeux qu'il représente dans notre société. Le système des retraites est en fait à la base de la sécurité sociale. Son but est de venir en aide aux personnes âgées dans l'incapacité de travailler et subsister à leurs besoins. Les régimes de retraite obligatoires fonctionnent sur le principe de répartition : les cotisations versées aujourd'hui servent à payer immédiatement les retraites, tout en ouvrant aux actifs des droits pour leur future retraite. Le système est donc fondé sur une solidarité entre les générations. [...]
[...] Les solidarités caritatives. D'autres associations qui sont, elles, caritatives prennent une place non négligeable dans l'action des solidarités intergénérationnelles. Par définition ce sont des associations à but non lucratif dont l'objectif est de porter secours et assistance aux plus démunis Elles fonctionnent en partie grâce aux différents dons de la population (argent, vêtements, nourriture ) et au temps que consacrent les bénévoles pour les faire vivre. Selon l'Insee des ménages ont fait un don à un organisme caritatif en 2005, soit deux fois plus qu'en 2000 et on attend encore une nette augmentation cette année. [...]
[...] En France, les enfants ont obligatoirement une part de réserve du patrimoine de leurs parents que l'on ne peut leur enlever : il s'agit de la moitié du patrimoine si l'enfant est unique, de deux tiers s'il y a deux enfants, et de trois quarts s'il y a trois enfants ou plus. Dans un contexte économique où l'avenir apparaît comme incertain pour les futurs actifs, la solidarité sous forme de soutien moral ou affectif, à l'intérieur de la sphère familiale, semble plus que jamais primordiale. Cette forme de solidarité est très présente, et les Français la ressentent, la perçoivent. [...]
[...] On a donc vu dans cette première partie que la solidarité intergénérationnelle dans la société française s'est manifestée par la lente et tumultueuse création de la sécurité sociale, permettant à tous d'exprimer sa solidarité par la protection de la population contre les risques sociaux en versant des cotisations et impôts pour aider les plus démunis. Le système social français est l'un des systèmes les plus enviables au monde, offrant à la population des avantages non négligeables (assurance maladie, assurance vieillesse, allocations familiales Mais aujourd'hui il est très contesté et les avancées sociales pourtant acquises sont remises en cause. Ces contestations sont en partie dues au déficit de la sécurité sociale s'élevant aujourd'hui à 10 milliards d'euros. [...]
[...] On peut se demander pourquoi et à quels besoins répondent ces associations intergénérationnelles. Comme expliquées précédemment, de nombreuses personnes âgées éprouvent un sentiment de solitude et d'inutilité. Pour répondre à ces problèmes, de nombreuses associations ont été créées rassemblant des individus de toutes les générations. Dans la commune de Vaux le Pénil, des associations de bénévoles et la municipalité ont mis en place un service accompagnant les personnes âgées dans leurs démarches administratives ou dans leurs déplacements quotidiens (courses, promenades, portage de repas à domicile . [...]
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