Etant donné que mes réflexions personnelles et de longue date sur le sujet ne m'ont pas apporté de réponse satisfaisante, j'ai décidé de consacrer ce travail à l'étude de la perception du temps dans les sociétés globalisées ou contemporaines, en comparaison aux sociétés traditionnelles. De cette manière, j'espère dégager une vision alternative du temps, et déterminer par la même occasion le degré de contingence de la temporalité qui gouverne et contraint notre civilisation. Peut-être l'homme contemporain n'est-il finalement pas par essence un « homme pressé » ?
[...] les échelles de temps prédominantes 2. Le regard de l'étranger pour percevoir notre organisation du temps "Si un poisson pouvait être anthropologue la dernière chose qu'il songerait à étudier ce serait l'eau" M. Mead En reprenant l'affirmation de Margaret Mead, on peut dire que, de la même façon que le poisson ne voit probablement pas l'eau dans laquelle il vit, l'être humain ne perçoit pas le temps qui règle sa vie. L'organisation sociale du temps façonne effectivement le comportement de chaque individu si bien que les normes temporelles s'inscrivent dans la structuration psychologique des individus et dans l'inconscient collectif. [...]
[...] Comme l'illustrait l'anthropologue anglais M. Singleton, la plupart des cultures non-occidentales paraissent ne pouvoir rien faire contre le temps, comme devant le subir ( ) car Au niveau de l'imaginaire mythique, le passé et surtout ce qui s'était passé avant même que le temps ne démarre, avait déterminé à tout jamais le programme. En répétant respectueusement ce que les ancêtres avaient fait in trio temporel( . rien de bien grave ne pouvait se passer, ni maintenant ni jamais. D'où le peu d'importance accordée au futur ! [...]
[...] SINGLETON M., Du temps qu'on fête au temps qu'on fait in Vilquin E., Le temps et la démographie. Chaire Quetelet 1993, Louvain-la-Neuve 5Acaden- iia/L'Harinattan SINGLETON M., «Amateurs de chiens à Dakar, Plaidoyer pour un interprétariat anthropologique. Population et développement Louvain-la- Neuve/Paris, Academia-Bruylant/L'Harmattan ZOLL R., Destruction ou Réappropriation du temps Variations sur une pensée de BWse Pascal, in Mercure D. et Wallemacq A., Les temps sociaux, Bruxelles, De Boeck,1988. BUSINO G., les sociologues et le temps», in Revue Européenne des Sciences Sociales, tome XXXI,L 993, n'95. [...]
[...] C'est cette idée que j'espère que ce travail aura réveillé en vous : le doute. J'espère qu'il vous aura fait douter du caractère indispensable du temps mécanique, et de ses acolytes l'horloge, et la montre. J'espère qu'il aura mis en avant le caractère relatif du temps, et qu'il aura chassé de votre esprit l'idée qu'il existe un temps universel juste et meilleur dans l'absolu. Lorsque l'homme a supprimé le rythme pour discipliner le temps, il n'a pas pensé que le rythme constituait justement "la première technique ou manière de maîtriser ou d'apprivoiser le temps" Lorsque l'homme a inventé l'horloge pour discipliner le Temps, il n'a pas pensé qu'il en deviendrait un jour l'esclave. [...]
[...] Le caractère concret du temps Selon l'auteur français Grossin[15], les cultures temporelles des populations de type "archaïque" proviennent d'une totale ambiance rurale. Les temps de ces cultures tribales ont un caractère très concret. C'est toujours le temps de ceci ou de cela. Il n'existe pas de "temps général". Rien ne correspond à cette catégorie abstraite, à ce "temps intemporel" qui nous complait tant et que nous utilisons comme mesure. Les références usuelles se rapportent aux occupations de la journée, à la tenue d'un marché. [...]
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