Aujourd'hui, certains sociologues des religions commencent à s'intéresser à l'islam. L'implantation à long terme de populations musulmanes en France oblige à penser que l'islam n'est plus associé à une simple migration, mais qu'il s'inscrit dans une dynamique nouvelle de transformation de la société civile. Ainsi, on s'attache aux mécanismes d'adaptation et de recomposition produits par le fait islamique lui-même- étant donné que l'islam est devenu la deuxième religion des Français- au lieu de voir celui-ci comme un produit d'importation ou comme un phénomène marqué par le caractère étranger. Dans les sciences sociales modernes et dans la sociologie en particulier, force est de constater l'impasse qui se fait sur celui-ci : le fait islamique n'est pas encore construit comme un objet à part entière.
Le thème de la religion musulmane ainsi que le problème de l'intégration de la religion musulmane sont d'actualité en France. L'immigration est devenue synonyme de cohabitations difficiles, d'exclusions sociales, de marginalisations et de nouvelles identités.
La France entière prend conscience que les jeunes immigrés sont quotidiennement confrontés à des difficultés tels que le racisme, la croissance du chômage, des préjugés envers l'islam... au milieu du malaise des banlieues. Déchirés entre deux cultures, les jeunes Maghrébins accumulent des inégalités au niveau éducatif, du logement et de l'emploi. Ces injustices sont vivement ressenties et déstabilisent les familles immigrées.
[...] Quelques musulmans sont obligés de faire la prière parce qu'il y a un syndicaliste pratiquant. D'autres délégués syndicaux veulent être pratiquants parce que cela permet d'avoir du crédit. Ce flou relationnel entretenu par certains responsables sert pleinement les intérêts de l'organisation syndicale ; c'est pourquoi la direction semble jouer avec le feu en favorisant les pratiques cultuelles, en officialisant la dimension religieuse dans l'entreprise. L'islam révèle le malaise de la maîtrise. Les critiques des pratiques et des salles cultuelles représentent un aspect du malaise profond subi par l'encadrement de base. [...]
[...] De la reconnaissance au respect La peur de l'autre est innée, le respect de l'autre ne l'est pas. La traduction la plus élémentaire du respect est : tout homme est un homme quelque soit cet homme. La devise de la République Française liberté, égalité, fraternité est une exigence de respect même pour ceux qui ne la respectent pas. S'il y a une exigence du respect de l'autre, il y a aussi un respect de soi-même. Le fondement de ce respect n'est pas moral, mais ontologique. [...]
[...] Pour une grande majorité des agents de maîtrise, l'islam du dedans et du dehors transmet une image globalement négative. L'islam manifeste une intention de bousculer des logiques déjà bien établies. L'espace industriel se trouve détourné de son objectif principal et essentiel, qui est de produire. La logique du taylorisme, où il y a une place pour chaque homme et où chaque homme doit être à sa place, entre en situation conflictuelle avec l'espace aménagé musulman, avec ses coins et recoins, avec ses salles de culte. [...]
[...] On a trop souvent tendance à faire des amalgames qui ne reflètent pas la réalité. Beaucoup de jeunes de la deuxième génération sont effectivement de la deuxième génération c'est-à-dire qu'ils vivent à travers leurs parents une réalité qui n'implique pas forcément une pratique de la religion, ni même le respect dans la vie quotidienne des préceptes de l'Islam. Cette entrée dans la religion musulmane dans le contexte français, qu'elle soit de la première ou de la deuxième génération, est un fait sociologique incontournable. [...]
[...] Le fait de permettre à toute une équipe de prier en même temps est une demande non constante, mais qui est remise à l'ordre du jour lorsqu'un climat conflictuel règne dans l'atelier. De telles pratiques faussent les rapports habituellement entretenus et débouchent sur la collusion entre syndicat et religion. Elles provoquent, par voix de conséquence, des réactions de rejet des travailleurs non- musulmans et d'eux qui ne sont pas de ce syndicat. L'islam des syndicalistes reste ambigu dans sa définition et dans son usage. [...]
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