La sociologie est une science formée d'un ensemble hétéroclite de paradigmes. Cela n'en fait pas pour autant une discipline au caractère cumulatif : elle est en constante mutation (les conflits permettant le changement), elle est vouée à rester jeune et dynamique.
A son origine, un contexte politico-socio-économique particulier qu'est le XIXème siècle, les chercheurs s'efforcèrent d'expliquer la réalité sociale pour comprendre cette réforme sociale. Ils sont à la quête de déterminismes sociaux, tout en sachant qu'une part d'insondable subsiste dans toute science. Ces auteurs s'accordent sur le fait que l'objet de recherche en sociologie est à construire [G. Bachelard, « Le fait est construit, conquis et constaté »], les divergences résident au niveau du système d'explication du social. L'holisme est une théorie consistant à privilégier le tout sur les parties qui le constituent. En sociologie, cette démarche préconise l'étude des déterminants sociaux qui pèsent sur l'action et envisage la société comme une entité cohérente surplombant les actions individuelles. Il entretient ainsi des affinités avec la macrosociologie. Néanmoins, il serait trop simpliste de réduire un auteur à un paradigme. Le rattachement d'une sociologie à cette typologie est un moyen de clarification, un artefact méthodologique pour arriver à la compréhension de la pensée d'un auteur, mais, ne correspond pas à la réalité. A travers une approche du courant holiste, de ses concepts, ses développements, etc, sera exposé le rôle de Durkheim dans la genèse du fonctionnalisme et du structuralisme, son rapport à Bourdieu et l'apport de quelques auteurs.
Étymologiquement, 'holisme' vient du grec holos signifiant : tout, totalité, entier. Le terme 'holistique' est utilisé dans l'édition du Larousse de 1922 pour évoquer l'animisme de G. E. Stahl. Cependant, c'est au général et homme d'état sud-africain Jan Christiaan Smuts que l'on doit le néologisme 'holism', en 1926. Il le définit comme « la tendance dans la nature à constituer des ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties ». Smuts se situait dans le débat de l'évolution naturelle, dans la philosophie des sciences et se revendiquait comme holiste. Son holisme est un point de vue métaphysique sur la nature ultime de la réalité, une direction dans l'univers qui conduit l'atome vers l'holiness (la sainteté).
A la source de l'holisme méthodologique, un croisement de pensées réflexives entre les philosophies de l'histoire et le marxisme. La pensée réactionnaire est notoire : le Vicomte de Bonalde et Joseph de Maistre envisageaient la société d'après une conception organique (hiérarchie équilibrée des fonctions et obligations réciproques), ils pensaient la société et l'ordre social ne résultant ni d'un raisonnement humain, ni d'une volonté humaine (...)
[...] Ceci est un trait paradoxal de l'holisme qui a pourtant connu un fort succès. Ces deux chercheurs ont en commun de penser un phénomène sociologique comme non compréhensible par l'interaction d'individus dans un contexte donné. Ils envisagent la sociologie comme une science indépendante (ne pouvant pas être remise en cause par la psychologie) et défendent l'idée selon laquelle seule une entité sociale pourrait être la cause d'une autre entité sociale (il existe des faits sociaux sui generis). Le tout est irréductible à la somme de ses parties. [...]
[...] Ces auteurs s'accordent sur le fait que l'objet de recherche en sociologie est à construire [G. Bachelard, Le fait est construit, conquis et constaté les divergences résident au niveau du système d'explication du social. L'holisme est une théorie consistant à privilégier le tout sur les parties qui le constituent. En sociologie, cette démarche préconise l'étude des déterminants sociaux qui pèsent sur l'action et envisage la société comme une entité cohérente surplombant les actions individuelles. Il entretient ainsi des affinités avec la macrosociologie. [...]
[...] Merton produit une relecture critique de Parsons. Il clarifie la notion de fonction en rompant avec le fonctionnalisme absolu : les postulats de l'unité fonctionnelle de la société, du fonctionnalisme universel et de la nécessité furent récusés par Merton. Il dénaturalise les relations entre besoin et fonction pour introduire la notion de dysfonctionnement survenant à la suite d'un changement. Merton produit une distinction entre fonctions manifeste et latente, entre intention subjective et conséquence objective. Il développe la notion de socialisation anticipatrice, c'est à dire, l'intériorisation par avance des normes et des valeurs d'un groupe qu'un individu aspire à intégrer. [...]
[...] Son holisme est un point de vue métaphysique sur la nature ultime de la réalité, une direction dans l'univers qui conduit l'atome vers l'holiness (la sainteté). A la source de l'holisme méthodologique, un croisement de pensées réflexives entre les philosophies de l'histoire et le marxisme. La pensée réactionnaire est notoire : le Vicomte de Bonalde et Joseph de Maistre envisageaient la société d'après une conception organique (hiérarchie équilibrée des fonctions et obligations réciproques), ils pensaient la société et l'ordre social ne résultant ni d'un raisonnement humain, ni d'une volonté humaine. [...]
[...] Londres : Macmillan & Co Ldt p Le sens pratique, Paris : Ed. de Minuit pp.88-89. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture