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Notre corps est ce que nous présentons d'emblée à autrui. Il est ce par quoi chaque individu se trouve a priori jugé, car comme se le répète souvent la conscience collective : la première impression est souvent décisive. Voilà pourquoi le rapport à son propre corps est quelque chose de primordial pour l'individu. Si la pensée classique ne considérait le physique que comme une donnée biologique et l'image d'un patrimoine génétique hérité duquel on ne peut se défaire, les sciences nouvelles du XIXe siècle, l'ethnologie, l'anthropologie et bientôt la sociologie amènent l'idée que ce corps n'est pas qu'une simple donnée acquise et définitive, mais le résultat d'un façonnage et d'un modelage que l'espace social tend à influer tout autant que la psychologie de l'individu. Car si Descartes est d'accord pour dire que l'âme et le corps sont distincts, ils n'en restent pas moins très liés. Si l'espace social modifie l'âme, il influe alors sans doute sur le corps. Les ethnologues le savent d'ailleurs très bien, en effet l'étude des sociétés des traditionnelles le montre : ces hommes traditionnels modifient leur corps pour symboliser leur appartenance à un clan, à une tribu, mais aussi pour marquer leurs différents rôles sociaux, missions particulières et statuts spéciaux (cf. : le couple chef de la tribu, le tatouage du nouvel adolescent, etc.). Certaines modifications corporelles sont rituelles, elles relèvent d'un rite initiatique institutionnalisé. S'il n'est donc pas nouveau d'étudier la relation de l'individu à son propre corps, ce rapport était principalement de l'ordre du collectif dans les sociétés traditionnelles. Il s'individualise de plus en plus à notre époque contemporaine, et on voit émerger un nouveau rapport au corps, dans lequel ce dernier devient "roi".
En effet, depuis le début du XXe siècle, mais surtout depuis les Trente Glorieuses, le corps se montre, il devient véritable emblème de soi. Il est désormais très difficile de ne pas s'occuper de son propre corps tant la société nous transmet les idéaux de beauté, de forme et de santé. Le sport devient ainsi idéal de santé, de beauté, mais aussi de plaisir. Les sportifs deviennent des idoles, des stars acclamées pour leurs performances sportives, mais aussi pour leur image et leur beauté (...)
[...] Le but est de ce sport est de modeler son corps, de le muscler afin d'atteindre un certain idéal esthétique de la beauté sur-musclée. Le culte de la performance est aussi de mise. Ces corps dits bodybuildés, ne répondent pourtant pas aux critères de beauté du commun des mortels, mais au contraire sont souvent considérés comme inesthétiques. Ce sport répond ainsi d'un art partagé par peu de personnes les autres préférant majoritairement certes un corps musclé mais naturel. Que dire finalement du rapport au corps dans nos sociétés modernes ? [...]
[...] Le sport se développe alors assez rapidement chez les femmes dans un but hygiénique d'entretien du corps. Des séances de gymnastiques se mettent en placent, des séances de culture physique apparaissent à la télévision. Le sport apparaît plus que jamais comme bénéfique. Dans les années 80, le culte de la musculature vient se greffer à cet idéal de minceur. Les corps présentés dans les médias ne sont en effet pas seulement minces, mais également musclés. La musculature devient dès lors symbole de bonne santé, il est dès lors indispensable d'être en forme. [...]
[...] Si l'espace social modifie l'âme, il influe alors sans doute sur le corps. Les ethnologues le savent d'ailleurs très bien, en effet l'étude des sociétés des traditionnelles le montre : ces hommes traditionnels modifient leur corps pour symboliser leur appartenance à un clan, à une tribu, mais aussi pour marquer leurs différents rôles sociaux, missions particulières et statuts spéciaux (cf. : le couple chef de la tribu, le tatouage du nouvel adolescent, etc.). Certaines modifications corporelles sont rituelles, elles relèvent d'un rite initiatique institutionnalisé. [...]
[...] Le culte de la performance se met en place. L'activité sportive doit faire souffrir ; c'est en souffrant que les progrès viennent ; il faut se dépasser pour arriver à un résultat. Selon les mots de Véronique et Davina : Votre corps est ce que vous voulez qu'il soit Ce culte exacerbé de la performance s'estompe quelque peu dès les années 85, pour être remplacé par une conception sportive plus douce, renouant avec le bien être. On veut désormais être beau sans effort. [...]
[...] L'athlétisme comme le sport en général est tout aussi impliqué, à l'image de Tim Montgomery qui a perdu son record du monde au 100M en raison de dopage. Que nous révèlent ces comportements concernant le rapport au corps de ces sportifs mais aussi de certains médecins ? Le corps comme instrument et comme machine, n'est plus respecté de l'athlète. Tout ce passe comme si corps et esprit étaient indépendants l'un de l'autre, et que l'un exploite l'autre pour sa propre gloire, pour flatter son ego. On assiste alors à une véritable négation du corps au profit de la performance. [...]
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