sociologie, pratiques corporelles, sport, discipline, plaisir, forme
La sociologie du corps vise à saisir les pratiques corporelles comme des phénomènes sociaux, modelées par les conditions sociales et culturelles d'existence. Le corps serait, dans ce sens, un « fait social total » - expression de Marcel Mauss, c'est-à-dire un « objet » qui est au croisement du biologique, du psychologique, du social, du culturel ; plus qu'un croisement, il est issu d'une interdépendance complexe entre ces différentes dimensions. A partir de là, le corps se fait « relation au monde », il est notre moyen d'être avec les autres (avec les interactions), c'est par lui que nous percevons les choses, il est également valeur sociale dans le sens où son apparence et les soins qu'on lui apporte témoignent de l'origine sociale et sexuelle des individus, en cela les personnes, sans se connaître, savent intuitivement (et parfois avec erreurs) à « qui » elles ont affaire, si l'individu fait partie de leur « monde » ou non (étiquettes sociales).
En 1911, Durkheim écrit que le milieu social ou la société dans laquelle on vit, définit la façon de considérer le corps, d'en faire ou non un objet d'attention, de prendre soin de lui et plus globalement la forme du corps, ses qualités, son allure (tout ce qui paraît spontané, inné...) sont travaillées par le social [cf. article "Education" dans Nouveau dictionnaire de Pédagogie et d'Instruction primaire, 1911]. Cette idée sera développée par son gendre M. Mauss, et constituera, plus tard, une bonne part des préoccupations de Pierre Bourdieu. L'idée générale étant : la société (ou la culture) a un pouvoir transcendant sur les individus, même jusque dans ses comportements les plus anodins ; autrement dit : les conduites corporelles (entre autres) sont le produit des structures sociales, du type de culture qui est la nôtre, de la classe sociale... La société est l'armature invisible de la nature humaine, du corps de chacun.
[...] La notion d'équilibre devient centrale. Ce nouveau rapport au corps et les pratiques qui vont avec trouvent une légitimité scientifique largement relayée par les médias : les produits cosmétiques qui font des merveilles qui sont toujours plus efficaces (crèmes amincissantes, anti-rides . ) - la cosmétologie est présentée comme une science - et la parapharmacie se développe considérablement ; la science qui était jusqu'alors au service du sport de haut niveau se met à la disposition des particuliers avec la mise au point d'appareil électrostimulant musculaire : appareil de musculation passive qui remplace les longues séances douloureuses de gymnastique. [...]
[...] Pour elles, c'est la jalousie qui est à l'origine de toutes les critiques. (cf ; p ; 138-139). Elles sont légitimées par deux articles de Françoise Dolto qui voit dans l'aérobic un catalyseur d'énergies oubliées Enfin, elles se justifient en disant que leurs clients et les téléspectateurs ne sont pas des tarés qui sont capables de suivre leurs séances (réponse implicite à la critique concernant le manque d'autonomie des élèves faite par le milieu des éducateurs physiques). Pendant ces années, les promoteurs des nouvelles gymnastiques produisent de nombreux discours justificatifs, ils tentent de prouver que leur travail s'appuie sur des bases scientifiques, certains introduisent le mental et l' harmonie entre corps et esprit ; ils tentent d'avoir une reconnaissance étatique et ainsi refusent d'être pris dans les fédérations de gymnastique. [...]
[...] ) qui sont présentés dans les magazines comme des aides-régimes. Le fait le plus marquant est le développement du jogging. Nouvelle modalité d'une pratique sportive, la course à pied, le jogging se crée en rupture avec les usages sociaux athlétiques antérieurs, se déroulant en ville, largement médiatisé grâce aux marathons qui réunissent des milliers de personnes (ex. marathon de New York créé en 1970). Ces courses sont dites libres, et les pratiquants y défendent des valeurs inédites : le plaisir, la non-compétition, l'ouverture à tous, la recherche d'un style libre et la santé. [...]
[...] Chacun est poussé à mettre en avant son individualité privée dans l'espace public, par l'image de soi - le corps - et par l'action (p. 162). C'est également le cas avec la contestation des valeurs de la médecine traditionnelle. Dans ce domaine, un nouveau courant se dessine, s'appuyant sur la nécessité pour l'individu de se prendre en charge et d'assumer la responsabilité de sa maladie. Le patient influe sur le cours de sa maladie, il en est l'auteur et est son propre médecin (p. [...]
[...] Exemples par rapport au football : cf. ARSS 1994 sur les supporters et les joueurs. »Les enjeux du football n°103. Cf. aussi Bromberger, Le match de football. Ethnologie d'une passion partisane à Marseille, Naples et Turin, Maison des sciences de l'homme, paris L'auteur compare le comportement des supporters de ces trois villes et dessine un espace du stade où se lit les clivages sociaux de la ville. Les supporters ont des origines sociales différentes et se placent à des endroits différents dans le stade. [...]
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