Il observe dans l'Etat allemand le renforcement d'une bureaucratie sociale (lois sur l'assurance maladie, les accidents du travail, invalidité vieillesse...). Il définit alors l'Etat moderne comme le résultat institutionnel et humain du processus de rationalisation : c'est à la fois un Etat social et un Etat de droit qui seul, a le monopole de la violence légitime. Cependant, même s'il déduit sa théorie de ce qu'il observe de la vie politique, il n'oublie pas son statut de savant, se contraint à la « neutralité axiologique » et s'abstient de prononcer un jugement de valeur sur les contenus de l'action politique. Si on ne peut comprendre l'action politique sous l'angle des fins, Weber va l'approcher par les moyens. Par conséquent, comment s'articule la sociologie du politique chez Weber ?
Si la dimension externe de la politique est symbolisée par l'Etat moderne, comme forme achevée de la domination légale-rationnelle (I), l'aspect interne de la sociologie politique de Weber consiste en l'élaboration d'une sphère politique autonome (II).
[...] Mais, c'est oublier qu'il n'y a pas de société sans politique, sans usage de la violence par l'Etat. En somme, la théorie des deux éthiques intervient : la première où le sens symbolique de l'action politique l'emporte, la flamme de la cause . on considère comme secondaires les effets réels de son action, se réservant la possibilité d'incriminer l'humanité en général en cas d'échec. C'est l'éthique de la conviction. La seconde : les conséquences des actes dans lesquels on a impliqué les autres hommes sont reconnues comme imputables à notre action, en cas d'échec on assume sa part de responsabilité. [...]
[...] Cependant, Laurent Fleury, dans son Que Sais-je sur Max Weber, fait remarquer la place particulière de la politique dans sa sociologie. Weber valorise l'ordre politique en insistant sur l'autonomie et la spécificité de l'ordre politique, renforcées par la professionnalisation et la spécialisation de l'action politique. Weber est l'initiateur de tout un courant nouveau dans les recherches sociologiques qui, par delà les études de droit administratif et l'apprentissage des techniques administratives, se sont interrogées sur le rôle de l'administration bureaucratique de la société : Crozier en France, Philip Selznick ou Robert K. Merton aux EU. [...]
[...] C'est un parlement qui travaille. Et troisième fonction : lieu où s'acquiert la formation politique et où par conséquent s'éduquent ceux qui sont appelés à occuper ultérieurement les positions dirigeantes. L'établissement d'un Parlement fort et l'émergence de chefs politiques (courage de décider, audace d'innover, capacité d'obtenir l'obéissance) > deux problèmes politiques à la fois gouvernement et parlement. Dans ce régime parlementaire, Weber imagine un chef politique charismatique élu au SU, qui prend seul les grandes décisions. Ce chef est une réaction salvatrice au règne anonyme des bureaucrates. [...]
[...] C'est la chance de trouver des personnes déterminables prêtes à obéir à un ordre de contenu déterminé Le concept de domination représente bien la dimension de rapport à autrui qui est l'objet même de la sociologie, spécialement sous la forme de l'action sur les autres collectivement. Seule la domination qui a une durée et une stabilité suffisantes doit être comprise et expliquée. Elle a une légitimité liée à une véritable adhésion, normale pour les sujets. Weber rejoint Trotski pour dire que tout Etat se fonde sur la violence Pour lui, c'est le critère pertinent de l'action politique. Elle utilise la force physique, coercitive. [...]
[...] De tels processus impliquent l'accroissement numérique de la bureaucratie et, en même temps, l'affirmation de son pouvoir vis-à-vis de l'ouvrier dans les groupements économiques. Weber en tire la conclusion que c'est la dictature du bureaucrate, et non pas celle de l'ouvrier, qui est en marche Cf Nietzsche : l'Etat rationnel, incarné par la bureaucratie, c'est la fin de la vie, c'est la torpeur et la décrépitude. L'Etat est devenu le plus froid des monstres froids (Ainsi parlait Zarathousta). - Mise en place d'un pouvoir indirect : la bureaucratie gouverne par l'intermédiaire d'hommes politiques qu'elle inspire. Elle gouverne dans le secret. [...]
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