I) Quelques outils d'analyse de la mobilité sociale
II) Les enquêtes de mobilité
III) Ecole et mobilité sociale
IV) Les enjeux de la mobilité sociale
[...] Dans les travaux de Pareto (fin du 19ème siècle début du 20ème), la mobilité est déjà un enjeu fondamental. Selon lui, en effet, la circulation des élites est l'une des conditions de la paix sociale (avec l'ascension des meilleurs) et du changement social (par le renouvellement des idées). Aujourd'hui, la mobilité sociale serait toujours un facteur de paix sociale en favorisant une adéquation entre des compétences et des rôles sociaux ou en permettant aux classes dominantes la concours des meilleurs éléments. [...]
[...] Ainsi, les agriculteurs ou les artisans ont connu une mobilité sociale plus forte que les cadres, les employés, les ouvriers. De plus, le phénomène est variable dans le temps, puisque les chances de mobilité sociale sont plus importantes à certaines périodes qu'à des moments où l'on dénonce une panne de l'ascenseur social Pendant les Trente Glorieuses, la scolarisation de masse a permis de tendre vers plus d'égalité des chances. D'où une certaine mobilité ascendante, même si les trajets sont généralement courts et si les distances sociales qui séparent les différents groupes restent à peu près équivalentes. [...]
[...] Or, le choix est influencé par l'origine sociale. Les classes populaires surestiment des coûts qui leur sont pénibles (financement des études) et sous-estiment les avantages à poursuivre qu'elles maîtrisent mal, tandis que les classes supérieures peuvent assumer les coûts et connaissent les avantages. Ainsi, les classes populaires s'excluent elles-mêmes du système scolaire, et ce n'est pas l'école qui est responsable des inégalités sociales, mais un certain nombre de choix individuels influencés par l'origine sociale. Les enjeux de la mobilité sociale Dans les sociétés démocratiques, la possibilité d'une ascension sociale est fondamentale. [...]
[...] Fondé sur la croyance dans l'égalité des chances, le mythe méritocratique s'effondre au tournant des années 70 avec les travaux de Pierre Bourdieu et de Jean- Claude Passeron : la mobilité sociale reste limitée, l'école n'offre pas à chaque individu des chances égales d'accès à des statuts sociaux élevés. Deux principales analyses de l'inégalité scolaire, de l'inégalité sociale doivent être présentées. Celle de P. Bourdieu privilégie le poids des structures sociales tandis que celle de Raymond Boudon met l'accent sur l'analyse des choix individuels. Pour P. Bourdieu et J.C. Passeron, le problème de l'inégalité des chances à l'école repose sur la socialisation des individus en famille, c'est à dire dans des milieux sociaux différenciés. [...]
[...] La mobilité verticale peut à son tour être ascendante (s'élever dans la hiérarchie) ou descendante. Dans ces deux derniers cas, le trajet social peut être court (d'employé à profession intermédiaire) ou long (d'employé à cadre), selon que la position acquise est proche ou éloignée de la position d'origine dans la hiérarchie sociale). Enfin, deux champs d'étude peuvent être distingués : d'abord, le cas où la mobilité est analysée au cours d'une génération, la mobilité intragénérationnelle ; ensuite le cas où l'on étudie le phénomène d'une génération à une autre, la mobilité intergénérationnelle. [...]
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