Ce devoir se demande si la mafia est un acteur social, si on peut la considérer comme une institution. L'enjeu est de savoir si la mafia a une fonction d'intégration.
[...] La dernière cassure affecte le rapport mafia-Etat. En passant de la complicité feutrée à l'affrontement militaire, la mafia a donné des armes à une poignée de magistrats pour réclamer au gouvernement une politique et une législation anti-mafia capables de frapper l'organisation dans ce qu'elle a de plus précieux : l'enrichissement illicite, le profit, l'accumulation financière. La lutte en Italie L'Italie a réussi à donner quelques coups significatifs aux organisations maffieuses qui oeuvraient sur son territoire et à partir de celui-ci. [...]
[...] Ceci explique pourquoi il y a si peu de témoins aux procès des mafieux. Par exemple, aucun témoin ne s'est présenté après l'assassinat du général Dalla Chiesa alors qu'il a lieu un soir de septembre, en plein Palerme. Les mafieux ont leur propre langage ; ils arrivent à se comprendre avec des gestes, des regards, des signes. Ainsi si deux hommes se font prendre par la police avec une arme, un regard suffit pour savoir qui assumera la présence de cette arme. [...]
[...] Pourtant les membres de ces organisations n'apparaissent pas réellement comme exclus, l'exclusion pouvant se définir comme la mise à l'écart d'un individu qui ne participe plus à la vie collective ou dépourvu de liens sociaux ; bien au contraire, ils semblent appartenir à des réseaux et bénéficier d'un grand capital social. Mais qu'en est t-il vraiment ? Comment expliquer que la mafia perdure, quels types de structures le permettent ? Comment une organisation criminelle peut-elle intégrer ses membres ? Notre problématique revient à se demander si la mafia est un acteur social ? [...]
[...] Elle offre surtout des services que les institutions légales ne peuvent pas offrir comme sexe, drogue, trafic d'organes Pour le mafieux, dont l'activité est de fait dotée d'une forte visibilité sociale, l'entretien de relations avec les autorités chargées de le sanctionner est une condition de la survie. Le jeu transversal consolidé bouleverse les manières de faire des organisations qui le composent. Ainsi, pour le responsable du parti ou le policier il n'existe plus de véritable choix possible entre l'acceptation des pots de vin et l'exercice "normal" de ses compétences. Loin de se présenter comme des opportunités à saisir, les sollicitations extérieures s'imposent sur le mode du "cela va de soi". La mafia apparaît intégré informellement avec le pouvoir en place. [...]
[...] Cela augmente son capital symbolique. Et enfin, le principe de violence. L'organisation mafieuse a recours à la violence pour réaliser un profit mais également pour contribuer à la sauvegarde des structures sociales en vigueur, conformément aux aspirations des couches dominantes ; et pour résoudre les conflits internes à l'organisation. Toutefois, le mafieux ne doit pas se faire remarquer et donc sa réputation doit suffire à l'obéissance et il doit épargner l'usage de la violence. La fréquence du recours à la violence est un bon baromètre de l'état de la mafia. [...]
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