Le concept d'intégration prend place dans la tradition sociologique avec Durkheim. Depuis, il a été diversement utilisé. On en donnera une définition : l'intégration peut être définie comme le processus par lequel des individus ayant des appartenances professionnelles, sociales, religieuses, linguistiques ou culturelles très diverses en viennent à se reconnaître comme les membres d'une même société.
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Sous la 3ème République, l'école est envisagée par le pouvoir central comme un instrument de contrôle social et d'assimilation nationale. A travers l'école, en effet, l'Etat dispose du moyen d'inculquer un certain nombre de valeurs et de normes communes qui participent à la concorde dans la société civile. D'où la standardisation des programmes des filières, des procédures de recrutement des enseignants pour favoriser la socialisation des jeunes générations à travers un enseignement public, laïque et obligatoire. Placé dans l'obligation de reconstruire un sentiment national après la défaite contre l'Allemagne et la perte de l'Alsace-Lorraine, les républicains assignent à l'enseignement de l'histoire, de la géographie et de la morale, une mission particulière : l'école doit former de futurs citoyens partageant une histoire commune et animés du même sentiment patriotique. L'école, comme l'armée, est donc conçue comme un outil d'intégration sociale au sein d'une république convaincue des capacités assimilatrices de la société française. D'où les lois sur la nationalité fondées sur le droit du sol et votées en 1889 : dans une société valorisant l'enseignement public, gratuit et obligatoire, les étrangers deviendront automatiquement français à la deuxième génération parce qu'ils le seraient devenus sociologiquement. L'école reste donc l'une des institutions spécialisées dans l'intégration sociale, même si son rôle fait débat aujourd'hui.
Jusque dans les années 60, le terme d'assimilation est souvent employé dans une France sûre de sa capacité à absorber de nouvelles vagues d'immigration, d'où les appels répétés à une main d'oeuvre étrangère pour favoriser l'équilibre sur le marché du travail ou pour lutter contre le déclin démographique. Mais le choc créé par l'indépendance des anciennes colonies, puis la crise du marché du travail font disparaître l'assimilation du lexique des usages courants. Dans les années 80, on évoque l'intégration des immigrés au sein d'une société où s'instaurent des doutes quant aux capacités intégratrices des institutions spécialisées (...)
[...] D'où le renouveau des débats sur le rôle de l'Etat, les propositions libérales ne faisant pas l'unanimité. En effet, la protection sociale ne se résume pas à un coût économique. Elle vise à prémunir la société dans son ensemble du risque qui est associé aux situations de crise : désocialisation, misère extrême, exclusion. [...]
[...] Mais le rôle de la famille dans les processus d'intégration est plus complexe. En effet, c'est là que s'organise l'apprentissage de certains rôles sociaux et des valeurs qui leur sont associées. Ainsi, la division sexuelle du travail, qui repose sur la perception collective d'une identité masculine (sérieux, fermeté) et d'une identité féminine (affection, intuition) est apprise dans l'espace domestique. Cette socialisation primaire au sein de la famille favorise l'intégration des individus dans leur société. Traditionnellement, la famille est l'une des institutions spécialisées dans l'intégration sociale. [...]
[...] Castel, Les métaphores de la question sociale). Parmi les aides mises en place par l'Etat social, on distingue le régime de l'assurance de celui de l'assistance. Le premier concerne les individus pouvant s'assurer contre les risques sociaux par le travail, le second est destiné à venir en aide aux individus hors du champ de la protection sociale et de l'emploi (RMI, CMU). Cependant, la crise et le renouveau des théories libérales amorcées aux USA et en Angleterre dans les années 80 ont débouché sur une certaine remise en cause du rôle de l'Etat. [...]
[...] L'école reste donc l'une des institutions spécialisées dans l'intégration sociale, même si son rôle fait débat aujourd'hui. Jusque dans les années 60, le terme d'assimilation est souvent employé dans une France sûre de sa capacité à absorber de nouvelles vagues d'immigration, d'où les appels répétés à une main d'œuvre étrangère pour favoriser l'équilibre sur le marché du travail ou pour lutter contre le déclin démographique. Mais le choc créé par l'indépendance des anciennes colonies, puis la crise du marché du travail font disparaître l'assimilation du lexique des usages courants. [...]
[...] Voir aussi le cours sur le travail et l'intégration (chapitre IV). Famille et intégration La famille peut être définie à partir de deux indicateurs : la parenté, les individus d'une même famille étant unis par des liens de parenté ; la résidence commune, permettant d'identifier la famille à une unité domestique. En croisant les deux critères, l'INSEE propose une formule restreinte pour analyser la famille : l'ensemble des individus unis par des liens de parenté et partageant une résidence commune Traditionnellement, la famille est l'une des institutions spécialisées dans l'intégration sociale. [...]
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