Cours de Sociologie des inégalités définissant ce que sont les discriminations négatives. On parle plus souvent de la discrimination positive en oubliant presque qu'il y a un paradoxe dans l'expression même ! Robert De Castel ne va pas nous parler de la discrimination positive mais plutôt de son contraire. En effet, il cherche à définir l'origine et les causes de la discrimination positive dans son oeuvre intitulé La discrimination négative.
[...] La réalité homogène des ghettos américains n'est pas en place ici : traitement social continu depuis presque 30 ans, mesures de discrimination positive (ZEP, politique de la ville), etc . On ne peut penser la banlieue comme si elle était un no man's land social laissé à l'abandon Les mécanismes qui produisent la relégation sont plus complexes que ceux d'une séparation spatiale et raciale entre des univers sociaux hermétiques. Pour contester l'assimilation massive des banlieues à des ghettos, on insistera particulièrement sur la manière selon laquelle ses espaces sont, ou ne sont pas relié avec l'ensemble de la société, et sur la présence ou l'absence des services et des interventions de l'Etat et de ses représentants dans ces territoires. [...]
[...] On a critiqué cette ouvrage car il reste insuffisamment construit en propositions, il est moins lourd que les précédents livres en conception globale et il présente parfois des amalgames (population de jeunes des banlieues issus de l'immigration présentée comme presque homogène, centration sur la seule population des jeunes, etc Selon Castel il faut d'abord commencer par accepter l'idée d'une France pluriethnique et pluriculturelle : elle le sera de plus en plus et il convient d'arrêter de se faire peur. Puis identifier et combattre la réalité des discriminations avec des processus répressifs certes, mais aussi la valorisation des expériences et histoires communes. [...]
[...] Tout au long de son ouvrage il cherche à étayer sa théorie en glissant finement mais sûrement des orientations politiques pour la combattre. R. Castel part de 2 constats. D'un côté le symbole d'intégration et de réussite sociale représenté par l'actuelle ministre de la Justice, Rachida Dati, fille d'immigré, fille d'ouvrier, originaire d'une banlieue de province. De l'autre la réalité de la majorité des personnes qui présentent le profil de la ministre de la Justice, reléguées dans les couches inférieures de la société française, frappées les plus durement par le chômage, l'insécurité de l'emploi, la pauvreté, les conditions d'habitat dégradées, les plus exposées aussi aux attaques xénophobes et racistes. [...]
[...] Malheur aux vaincus de l'ordre scolaire qui risque un avenir voué au chômage comme à dit Hannah Arendt des travailleurs sans travail, c'est à dire privés de la seule activités qui leur reste ou à l'installation dans le précariat qui commence souvent avec le décrochage scolaire. Sur le front de l'emploi, les enquêtes de testing menées entre autres par l'équipe de Jean-François Amadieu ont confirmé qu'il existait bel et bien de fortes discriminations à l'embauche en dépit d'une législation qui les interdit. [...]
[...] L'attention exclusivement portée à la délinquance de ces jeunes, en leur faisant jouer le rôle de la classe dangereuse, renforce la stigmatisation dont ils sont déjà l'objet dans les différents secteurs de la vie sociale. Robert Castel remarque que, ces jeunes ne souffrent pas seulement d'un déficit de légitimité politique ou de ressources sociales. A partir de la disqualification dont ils sont l'objet, ils deviennent des réceptacles privilégiés pour canaliser les craintes qui traversent l'ensemble de la société comme des boucs émissaires. [...]
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