L'organisation internationale des migrations (OIM) estime à 175 millions le nombre de migrants dans le monde, ce qui représente 2,9 % de la population mondiale. Ce qui relativise l'importance globale des flux migratoires. Essentiellement régionales dans les pays du Sud, les migrations vers l'Europe sont concentrées dans les pays de l'Union européenne qui comptent dix-neuf millions d'étrangers, soit 5 % de la population totale.
Ces phénomènes sociaux prennent une résonance particulière lorsqu'ils font l'objet d'un traitement politique ou médiatique : l'immigration s'y présente toujours comme un problème. Qu'il s'agisse de la régularisation des sans-papiers, de l'intégration des générations issues de l'immigration, de la place de l'islam dans les sociétés européennes, les discours politiques et médiatiques sur l'immigration font des immigrés une cause d'insécurité.
Chargé d'incertitude, le mot même d'immigration véhicule des peurs. C'est pourquoi il est si souvent objet de passion politique. La sociologie de l'immigration distingue traditionnellement deux problématiques : celle de l'immigration et celle de l'installation des immigrés. Les objets d'étude de la première portent sur les causes de l'immigration, l'action des États d'origine et d'arrivée, le déplacement. La seconde se concentre sur ce que l'on nomme l'intégration, à savoir l'acculturation des immigrés, l'acquisition d'une position sociale, économique et politique dans le nouvel espace national.
[...] Cette approche stratégique de l'ethnicité lui confère un contenu politique dont l'objectif est de contrer les discriminations effectives dont sont victimes certaines minorités ethniques et tout particulièrement les Noirs et les Hispaniques Classe et ethnicité en France L'originalité de la figure sociale de l'immigration de travail d'après- guerre est de combiner, dans une expérience vécue, la condition ouvrière et celle de l'étranger. Cette double dimension est toujours présente, elle a constitué un milieu de vie qui est l'héritage de la deuxième génération. Même si la mémoire immigrée semble plus transmise que la mémoire ouvrière, elle mêle toujours appartenance sociale et appartenance ethnique. Le monde de l'entreprise La sociologie du travail a mis beaucoup de temps à s'intéresser au racisme et aux discriminations dans cet univers. L'entreprise était certes difficile d'accès et se présentait comme régie par la rationalité. [...]
[...] La grande migration des Noirs des Etats du Sud vers les grandes villes industrielles du Nord, entre 1916 et 1930, est à l'origine de la formation d'une classe ouvrière noire. Cette dernière apparaît historiquement, par certains aspects, séparée de la classe ouvrière blanche. Afin d'établir un état des lieux de la situation des Noirs aux Etats-Unis, la Fondation Carnegie fait appel à un chercheur suédois, Gunnar Myrdal en 1944. En étudiant les préjugés des Blancs à l'encontre des Noirs il met à nu le dilemme américain : la contradiction entre le credo démocratique de la société américaine et les préjugés raciaux. [...]
[...] De plus il estime que les mêmes problématiques implicites autour des assimilables et non assimilables perdurent. Même quand on sort de ce déterminisme, persiste la difficulté de rendre opératoires les notions d'autochtonie et d'allogénéité Les formes politiques de l'intégration Beaucoup de sociologues européens ont abandonné le terme d'assimilation. Bien des raisons expliquent cet abandon. D'abord la difficulté de dissocier le processus sociologique de son contenu normatif : l'assimilation est plus une injonction des nouveaux entrants qu'à la société qui aurait le devoir de les assimiler. [...]
[...] Ce qui relativise l'importance globale des flux migratoires. Essentiellement régionales dans les pays du Sud, les migrations vers l'Europe sont concentrées dans les pays de l'Union européenne qui comptent dix-neuf millions d'étrangers, soit de la population totale[1] Ces phénomènes sociaux prennent une résonance particulière lorsqu'ils font l'objet d'un traitement politique ou médiatique : l'immigration s'y présente toujours comme un problème. Qu'il s'agisse de la régularisation des sans-papiers, de l'intégration des générations issues de l'immigration de la place de l'islam dans les sociétés européennes, les discours politiques et médiatiques sur l'immigration font des immigrés une cause d'insécurité. [...]
[...] Le modèle du Gastarbeiter a contribué à propager cette figure du travailleur immigré, venant vendre sa force de travail selon les besoins de l'économie et appelé à repartir ou à rester en marge de la société. La discrimination à l'égard des immigrés a longtemps été considérée comme la conséquence naturelle, voire légitime du statut d'étranger. Il s'agit de discriminations légales (inégalités d'accès des immigrés à un grand nombre de droits politiques, civiques, syndicaux, sociaux). Dans la mesure où l'Etat est souverain en matière d'attribution des droits, la préférence nationale s'inscrit dans les faits. [...]
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