Les forces productives et les rapports sociaux de production créent les conditions favorables à l'apparition et au développement des besoins de formation. On y comprendra les forces productives comme étant les moyens matériels et humains, c'est-à-dire l'organisation du travail ; et les rapports sociaux de production comme étant les rapports des hommes entre eux au travail, autrement dit le rapport d'exploitation (rapport de propriété privée des moyens de production).
Cette hypothèse aura tendance à être validée alors même que l'on ne s'intéresse qu'aux balbutiements de la formation d'adultes. En effet, avant 1944, le patronat social met en œuvre « l'éducation des travailleurs ». A cette époque les objectifs poursuivis sont divers. Il s'agit d'abord d'une lutte contre la débauche et les plaisirs faciles. Puis est mise en œuvre une formation technique devant contribuer à l'essor de la production. Dès cet instant on parle d'une formation pour l'essor de la production et non pas d'une formation pour répondre aux besoins des travailleurs.
De 1944 à 1970, dans le domaine des entreprises, on verra se développer une méthode expérimentée aux USA qui consiste à adapter de nouvelles forces de travail à l'effort industriel de guerre. Cette technique se diffuse dans les grandes entreprises françaises. On s'attache là à la quantité de travail fourni.
Une exigence très forte est perçue bien avant 1970, c'est l'adaptation des salariés aux conditions techniques et sociales de la production.
[...] Voilà, formulé de manière différente, ce qui est dit dans cette hypothèse. On y comprendra les forces productives comme étant les moyens matériels et humains, c'est-à-dire l'organisation du travail, et les rapports sociaux de production comme étant les rapports des hommes entre eux au travail, autrement dit le rapport d'exploitation (rapport de propriété privée des moyens de production). Cette hypothèse aura tendance à être validée alors même que l'on ne s'intéresse qu'aux balbutiements de la formation d'adultes. En effet, avant 1944, le patronat social met en œuvre l'éducation des travailleurs À cette époque les objectifs poursuivis sont divers. [...]
[...] L'informatique étant devenue indispensable, les besoins de formation dans ce domaine ne pouvaient être que reconnus afin d'accroître encore davantage la productivité. Cet exemple corrobore donc ce que nous dit l'auteur. Ce dernier ajoute qu'en terme de formation, les besoins sociaux satisfaits sont compromis entre des systèmes d'intérêts divergents, et les dispositifs législatifs, contractuels, financiers qui en résultent, sont traversés par des contradictions. Par exemple, le besoin d'un personnel d'encadrement infirmier formé existe et pour y répondre, en 1976, une formation est créée. [...]
[...] Par exemple, reprenons la typologie des objectifs de formation établie par J. Hédoux (p88) : Formation thérapeutique : formation de reprise de confiance en soi, de réassurance personnelle Formation utilitaire : formation visant à l'acquisition de savoir-faire liés à la vie domestique. Les points d'ancrage sont dans les conditions de vie et dans les traditions de loisirs manuels Formation de rattrapage scolaire, de culture générale et sociale : formation qui vise à s'améliorer en culture générale sans trop espérer d'effets professionnels Formation mobilité : reconversion, adaptation, promotion, insertion professionnelle et sociale : ici c'est le champ direct de la vie professionnelle, tant pour les salariés que pour les chômeurs et l'on peut distinguer plusieurs grands types d'objectifs : - l'adaptation professionnelle (maintenir, actualiser une qualification menacée d'obsolescence face aux transformations technologiques et d'organisation du travail) - la reconversion professionnelle (retrouver un emploi, c'est le cas des chômeurs dont la qualification n'est plus reconnue ou dont la branche professionnelle connaît de sévères difficultés structurelles) - la promotion sociale et professionnelle (acquisition de qualifications certifiées par des diplômes permettant de changer de statut social et professionnel, de grimper dans la hiérarchie) - la légitimation d'une promotion professionnelle (obtenue sur des critères d'expériences, il s'agit ici par la formation, d'entériner la nouvelle position professionnelle et sociale acquise, de s'intégrer culturellement et professionnellement au nouveau groupe d'appartenance, surtout quand celui-ci est majoritairement composé de diplômés et non de promus à l'ancienneté) - l'anticipation de la déqualification professionnelle (concurrence avec les jeunes diplômés. [...]
[...] C'est dire si les formations dépendent bel et bien d'un contexte tout entier et non du simple besoin des salariés (p36). Selon Jacques Hédoux, auteur de l'ouvrage intitulé Se former à la pédagogie le moment social du besoin renvoie, suite au jeu des rapports de forces et d'influences, à la reconnaissance sociale, politique et financière du besoin objectif. C'est ce que nous expliquions ci-dessus. Lorsqu'une nouvelle technologie arrive dans les entreprises comme ce fut le cas il y a quelques années avec Internet, le besoin objectif à ce moment-là pour les entreprises était un besoin de formation de ses salariés en informatique. [...]
[...] Les besoins sociaux sont des compromis entre forces sociales opposées (p82). Les pratiques d'analyse de besoin, en ce qu'elles induisent la production d'objectifs de formation, peuvent avoir pour point d'ancrage les exigences d'une organisation d'un point de vue économique, social ou technique : ce que vous devez faire ou devenir. Par exemple un service logistique qui, pour adopter de nouvelles normes de productivité et insérer des changements technologiques, constate et décide la nécessité d'une formation du personnel de cet atelier ou de ce service afin qu'ils s'adaptent aux nouvelles conditions techniques et organisationnelles du travail décidé par les hiérarchies (p84). [...]
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