Il y a quatre ans, Aurélia Makos était une élève d'un lycée ZEP (zone d'éducation prioritaire). Aujourd'hui, elle est en stage dans le groupe Suez, après avoir intégré Sciences Po à Paris.
Aurélia Makos et 17 lycéens issus de zones d'éducation prioritaires (ZEP) ont intégré l'Institut d'études politiques (IEP) en septembre 2001 grâce à « un concours réservé à des lycéens de ZEP ». Pour Aurélia, « grâce à un « travail énorme et un soutien intensif des enseignants », « c'est une réussite totale ». Les plus défavorisés ont bénéficié d'une bourse de l'Etat (6000 € par an) et d'une aide du conseil général (3000 € par an les deux premières années). Aurélia a bien conscience de l'écart entre milieux sociaux au niveau culturel. « La manière de parler n'est pas la même » dit-elle. A elle de pallier ce défaut de langage et d'apprendre le « langage formel » à Sciences Po. De même, le « gouffre » est présent au niveau du vécu social : les autres élèves de Sciences Po ne connaissent pas « la vraie vie », ne savent pas ce que vivent les classes les plus défavorisées, notamment le chômage.
Le parcours d'Aurélia est l'exemple type d'une discrimination positive. Quel que soit le milieu social d'où l'on vient, il est possible d'intégrer une école prestigieuse. Les élèves profitant de cette discrimination positive, ont conscience de leur chance. Ils savent la saisir. L'échec est donc peu courant.
L'initiative de l'IEP a pour projet de renouveler les milieux sociaux, mais en même temps rompt avec la sélection au mérite.
DISCUSSION AUTOUR DE L'ARTICLE
Aurélia Makos est un exemple de l'élève qui a su profiter de l'occasion en intégrant une grande école sans y être prédestiné.
Deux aspects essentiels sont abordés dans cet article : les ZEP et le concours d'accès à Sciences Po.
Nous allons d'abord définir ce que sont les ZEP, et quels sont leurs enjeux. Puis, nous préciserons les causes d'un inégal accès au concours d'entrée des grandes écoles comme Sciences Po.
[...] On a constaté que le taux de chômage varie en fonction des catégories sociales. Le taux de chômage des ouvriers est de 11,5% tandis que celui des cadres est de De plus, on s'aperçoit que cette précarité est héréditaire : l'ascension sociale est encore difficile, malgré les diplômes que proposent à tous les écoles. Car c'est bien à l'école qu'appartient le rôle de changer cette réalité. Pourtant, l'école produit fatalement des inégalités scolaires non totalement justes qui, à leur tour, engendrent de nouvelles inégalités sociales Il faudrait aussi réduire le gouffre culturel qui sépare les différents milieux sociaux. [...]
[...] L'initiative de l'IEP (Institut d'études politiques) au sein des ZEP, mentionnée dans l'article Aurelia Makos, promotion ZEP peut aussi paraître injuste. Le principe républicain d'égalité n'est pas respecté. En plus des ZEP, il y a d'autres lycées défavorisés et de nombreuses familles modestes qui n'ont pas accès à des lycées en zone d'éducation prioritaire, comme le précise Alain Cadix dans son article paru le 27 septembre 2007 dans Le Monde. Il est vrai que les catégories sociales les plus modestes sont sous-représentées dans les CPGE et les grandes écoles. [...]
[...] DUBET, François, DURU-BELLAT, Marie, Qu'est-ce que une école juste ? in Revue française de Pédagogie n°146, février 2004. Un article intéressant qui cherche des solutions au système éducatif français actuel. MEIRIEU, Philippe, Nous mettrons nos enfants à l'école publique , éditions Mille et une nuits, Paris Un livre sur le combat privé/public. Le chapitre 9 est consacré au ZEP. THELOT, Claude, les inégalités devant l'école in Futuribles n°267, septembre 2001. Un article qui présente les inégalités à l'école et propose des solutions au système éducatif français actuel. [...]
[...] Discussion autour de l'article Aurélia Makos est un exemple de l'élève qui a su profiter de l'occasion en intégrant une grande école sans y être prédestiné. Deux aspects essentiels sont abordés dans cet article : les ZEP et le concours d'accès à Sciences Po. Nous allons d'abord définir ce que sont les ZEP, et quels sont leurs enjeux. Puis, nous préciserons les causes d'un inégal accès au concours d'entrée des grandes écoles comme Sciences Po. Les enjeux des ZEP Les zones d'éducation prioritaires (ZEP) ont été créées en 1982 par le ministre de l'Éducation nationale de l'époque, Alain Savary, dont le projet avait pour but de réformer le système éducatif. [...]
[...] Pour les étudiants issus de milieux sociaux défavorisés, intégrer une grande école est une preuve d'audace, voire une folie. Deuxième sélection : les exigences du concours La plupart des grandes écoles recrutent sur concours, préparé par les Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE). Ces classes prépas sont souvent coûteuses, qu'elles soient publiques ou privées, ce qui réduit déjà l'accès aux concours. On peut aussi se présenter aux concours sans avoir suivi de formation préalable dans une prépa, mais la réussite de ce dernier sera plus difficile. [...]
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