On note chez les personnes qui ont fait des études longues, la présence pendant l'enfance de la lecture : cela leur a parfois permis d'échapper à un trop grand enfermement familial, l'enfant éprouve un désir d'être seul, isolé du cercle familial,et trouve alors refuge dans la lecture (groupe A et C). Parfois, la lecture est présente parce qu'il y'a déjà une culture de l'écrit et de la lecture chez les parents (groupe B) ...
[...] Il s'appuie sur ving-trois récits biographiques d'hommes et de femmes d'origine ouvrière et ayant fréquenté l'université au cours des vingt précédentes années. Comment ces enfants d'ouvriers ont-ils réussi à saffranchir de leur milieu d'origine et réussi scolairement? Nous verrons dans une première partie le rapport des parents avec le cursus scolaire. Enfin, nous nous attacherons à la scolarité des enfants et la formation de leur identité. Nous allons étudier le rapport qu'ont les parents avec le cursus scolaire des enfants. On distingue trois types de familles B et C). [...]
[...] On remarque que l'année de maîtrise est au comble des difficultés, certains y ont consacré beaucoup de temps, quand d'autres se sont résolus à arrêter ou suivre une autre voie. Ajoutons que les étudiants sont toujours en quête de leur identité et que leurs orientations universitaires sont liées aux origines sociales, ils ne veulent pas être en opposition avec leur famille. Enfin, l'insertion professionnelle, ainsi que les fréquentations et les relations dépendent toujours de l'origine, les amis sont souvent du même milieu et ont parfois connu une trajectoire similaire. [...]
[...] Eux, n'hésitent pas à s'ouvrir sur le monde extérieur, mais aussi sur leur propre communauté d'appartenance Enfin, les familles n'avaient pas envisagées d'études longues pour leurs enfants, ils ne suivent d'ailleurs pas leur parcours scolaire et peuvent parfois s'opposer à la poursuite d'études. On retrouve dans ces familles un attachement politique et religieux. Pour que les enfants envisagent des études longues, il faut qu'il y'ait dans les familles la présence d'un projet scolaire, pour les parents, une scolarité réussie permet l'accés à un emploi stable, une promotion sociale et l'émancipation de la classe sociale d'appartenance. [...]
[...] On remarque qu'au lycée, dans les filières générales les enfants d'ouvriers se font de plus en plus rares. L'adolescent va maintenant connaître une mutation culturelle au travers de laquelle il va se distancier de ses parents, et c'est à ce moment qu'après la honte de son milieu d'origine va naître la fierté de l'origine ouvrière. Pour la plupart, mai 68 a contribué à ce retournement d'opinion. C'est aussi à ce moment que l'adolescent prend conscience qu'il va pouvoir changer de classe sociale, s'il poursuit ses études, il accomplit le désir de ses parents, mais il devra parrallèlement rompre avec leur culture:un double sentiment se mêle donc ici:celui de la reconnaissance et de la trahison. [...]
[...] Les enfants héritent de la culture de leur classe ils n'ont donc jusqu'à l'entrée à l'école connu qu'une seule et unique culture, or, ils doivent maintenant se familiariser avec une culture differente, qui est aussi celle dominante.Cela constitue pour eux une difficulté et s'accentue au lycée, ils doivent complétement abandonner les habitudes de la classe d'appartenance (langage, culture), ils éprouvent le désir de paraître inaperçu, de se mélanger aux autres et de ne pas être dissociable. Parfois, cela va même jusqu'à la honte du milieu d'origine et des parents, ou le mensonge sur la profession des parents, ils veulent dissimuler tout ce qui leur fait honte, mais qui pourtant leur est familier, cela renvoit souvent à une caractéristique physique (obésité) ou sociale (analphabétisme). On peut donc parler à ce niveau de déconstruction culturelle. On note que les enfants qui ont poursuivis leurs études, ont mené un investissement considérable dans l'apprentissage de la discipline du français. [...]
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