Le problème de la socialisation de la jeune génération à l'école constitue une interrogation majeure de la sociologie. La socialisation consiste à donner la possibilité à une personne d'intégrer les règles, les valeurs de son environnement, c'est-à-dire de la société dans laquelle il vit.
L'école remplit-elle donc cette tâche du fait de l'importance de l'échec scolaire ? Pour quelles raisons ne la remplit-elle pas ? Ou plus ?
Cette interrogation est au centre des travaux de sociologie des années 1960-1970. Ainsi P. Bourdieu et R. Boudon portent leur interrogation sur la manière dont la société se perpétue socialement à travers l'école. Ce qui mène Bourdieu à dire que l'école conduira à la reproduction des inégalités sociales c'est-à-dire à la reproduction des classes sociales. La société se renouvelle à l'identique. La position sociale du groupe auquel on appartient va jouer un rôle dans notre future position sociale. L'école est un système qui permet cette reproduction sociale de classe. Les deux sociologues vont donc s'intéresser aux effets sociaux de l'école qui reproduit des avantages et des inégalités (...)
[...] Ce qui crée les inégalités pour Bourdieu et Passeron c'est un certain langage, une définition des savoirs et une façon de leur donner sens qui correspond au monde de la bourgeoisie et qui écartent les enfants des classes populaires. Cette question du langage est primordiale. Il faut donc posséder les mêmes outils syntaxiques. Ces outils vont servir à définir des savoirs et à les transmettre. L'enseignement est quelque chose qui se transmet, qui est reçu plus ou moins bien par les élèves en fonction de leurs capacités à comprendre le mode de fonctionnement du système dans lequel il se trouve : le langage. [...]
[...] Les travaux de sociologie témoignent que la question du rapport des élèves au savoir est une des causes principales des inégalités d'éducation. On peut donc dire que la relation que les écoliers entretiennent au contenu scolaire entraîne une reproduction des structures sociales. Il est plus facile pour les groupes qui possèdent les clés de l'école de s'y investir. Cet investissement leur permet d'occuper les postes les plus intéressants et de participer par là même à la reproduction du rapport de domination sociale. [...]
[...] De nombreux parents s'interrogent et se demandent si leurs enfants font partis de la même société qu'eux. Cette interrogation entraine un renouvellement des études sur la socialisation politique de la jeunesse. Ces études sont menées par le sociologue Dubet. II. Une nouvelle vision du monde de l'école Au début des années 1980, la sociologie française se donne pour tâche d'ouvrir les boîtes noires et notamment celle que constitue l'école. Sa démarche est donc d'entrer dans la vie concrète des classes et des établissements, de suivre le travail des acteurs de l'école en partant de situations concrètes et en cherchant à retracer ce que les acteurs mettent en œuvre pour construire la réalité de l'école. [...]
[...] A partir des années 1980, une nouvelle sociologie de l'école va naître et prend son inspiration dans la sociologie anglo-saxonne notamment dans un courant qui s'appelle l'interactionnisme. Le développement d'une sociologie plus locale dans les années 1980 est liée à la politique de décentralisation c'est-à-dire donner des compétences aux régions. La politique de décentralisation entraine une demande de recherche au niveau local. Ces études sont portées par les sociologues Derouet, Sirota et Van- Zanten. La sociologie va donc travailler sur des questions plus précises et spécifiques aux problèmes de l'école. [...]
[...] Il s'agit de passer à une société d'ordres où la position sociale est déterminée par la naissance (noblesse, clergé, tiers état) à une société d'individus qui peuvent librement accéder aux postes qui correspondent à leur talent. On observe également une conception qui privilégie le groupe à une société qui privilégie l'individu. Passage d'une vision collective à une vision de l'individu. Toutefois le discours de Jules Ferry sur l'égalité d'éducation est très clair, le rôle de l'école est d'assurer à tous les français le niveau d'instruction minimum qui leur permet d'exercer leur citoyenneté mais en aucun cas de modifier la hiérarchie sociale et les rapports entre les sexes. [...]
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