Limites fluctuantes entre certain et incertain, articulation d'intérêts divergents dans d'âpres négociations sur la définition des problèmes légitimes qui passe de l'implicite à l'explicite par l'action d'intermédiaires partisans, la controverse est un terrain glissant où les frontières entre recherche fondamentale et recherche appliquée, sciences et techniques, logiques techniques et logiques économiques sont mouvantes. Les savoirs et les techniques ne sont pas constitués et leurs définitions sont l'enjeu de ces négociations. [Akrich, Callon, Latour]
La cosmétique, élément artificiel et ancestral de l'activité humaine, est aujourd'hui, à son tour, questionnée par une société inquiète et concernée par des enjeux environnementaux préoccupants. Elle se retrouve sur ce terrain glissant de la controverse qui, en s'inscrivant dans une tendance plus large du retour au naturel, touche également l'ensemble des produits de consommation courante.
Le parti a été pris pour cette étude de la controverse autour des cosmétiques, d'étudier comment à partir d'une incertitude dans la communauté scientifique, ont évolué les mentalités et comment en réponse à cette évolution s'est développée une industrie alternative à l'industrie chimique cosmétique classique et quelles perspectives se dessinent dans le climat de controverse actuelle.
Nous verrons ainsi dans un premier temps, les origines de la controverse et ses implications dans l'évolution de la législation en Europe ; puis dans un second temps, le développement prometteur de l'industrie de la Biocosmétique et son discours scientifique.
[...] En réaction à ce nouveau contexte de production se développe alors la bio cosmétique. II Au Cœur De La Controverse : La Definition D'une Nouvelle Technologie Cosmetique LA CONTROVERSE SCIENTIFIQUE AUTOUR DES COMPOSANTS CHIMIQUES DES COSMÉTIQUES QUE NOUS AVONS ABORDÉE DANS LA PARTIE PRÉCÉDENTE A PERMIS À DES NOUVEAUX ACTEURS DE DÉFINIR ET D'IMPOSER UN NOUVEL OBJET TECHNOLOGIQUE LA BIOCOSMÉTIQUE Le développement de la Biocosmétique : quels acteurs, quels enjeux ? Le doute qui plane aujourd'hui autour de la sécurité des produits cosmétiques en terme de santé publique est révélateur de la tournure que prend cette controverse. [...]
[...] Nous avons vu précédemment que l'intervention de l'association écologiste aux côtés de groupes de défense du consommateur avait pu à l'échelle européenne, influencer l'orientation des pouvoirs publics dans le choix d'une législation plus protectrice. Mais l'essentiel de leur action a été d'infléchir l'opinion publique par un discours alarmiste et une action marketing assez agressive. “Nous n'avons aucune idée de leurs effets sur la santé et l'environnement. Certaines molécules, dangereuses sont présentes dans nos produits de consommation. L'ignorance et l'irresponsabilité ont dominé ces cinquante dernières années.” Greenpeace [site Vigitox France]. [...]
[...] Sa mission est de diffuser la connaissance scientifique sur les produits cosmétiques. Enfin, selon une décision européenne du 28 août 2006, complétant le programme REACH, les entreprises cosmétiques doivent fournir aux consommateurs le contenu du produit et ses éventuels effets indésirables. Cependant, la controverse ne s'achève pas là. Les substances dangereuses pouvant être autorisées posent toujours problème. Déjà au 11 novembre 2006 le mémorandum de l'Appel de Paris demande "le retrait du marché" des substances chimiques CMR entre autres. Il cautionne également un "renforcement du projet de règlement européen Reach". [...]
[...] Les ingrédients végétaux sont forcément bios. Les parfums sont composés d'huiles essentielles et les huiles végétales utilisées sont d'origine biologique. L'acide ascorbique est autorisé comme conservateur. Le label ne concerne pas qu'un seul produit puisqu'au minimum 70% des gammes de cosmétiques doivent répondre aux critères du cahier des charges. Le cahier des charges concerne également la gestion environnementale de la production. En sociétés de cosmétiques sont concernées par le label Nature et progrès. Ce cahier des charges strict le différencie de deux autres labels de certification un peu plus tolérant en matière de composants synthétiques et en ce qui concerne l'origine biologique. [...]
[...] Le milieu scientifique semble bien silencieux dans ce débat où s'affrontent principalement industriels de la cosmétique et associations de consommateurs. Le mode scientifique n'apparaît que comme un acteur de mise en place des législations en vigueur, en Europe du moins. Mais qu'en est-il réellement ? Plusieurs sociétés de scientifiques ont donné leur opinons, en fonction de leurs recherches, bien évidement, indépendamment des firmes cosmétiques. En France c'est la Société Française de Toxicologie qui analyse les substances composant les produits cosmétiques, entre autres. [...]
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