Cours de sociologie dispensé à l'Université des Antilles et de la Guyane, relatif à la portée conceptuelle de la biologie moderne. Celui-ci est composé de trois chapitres : la composante génétique, la place et le rôle de la biologie dans le système des sciences et la nécessité d'un tableau scientifique du monde.
[...] Il est certain que, dans le cours de la connaissance de la vie, le mode de pensée s'enrichit, que l'on voit apparaître de nouvelles possibilités pour l'imagination créative, et cette action culturelle, dialectique générale de la biologie sur la science est logique pour autant que la biologie a affaire à des objets infiniment plus complexes et plus développés que toute autre science de la nature. Mais l'action gnoséologique et conceptuelle de la biologie, son rôle toujours croissant dans le système des sciences ne lui donnent nullement le droit d'imposer une vision biologique du monde en son entier. S'il ne s'agit pas du monde en son ensemble, il serait plus exact de parler d'un tableau biologique du monde organique. [...]
[...] Autrement ce ne serait pas une conception scientifique mais une conception courante reflétant partiellement et en d'autres formes nos connaissances objectives sur le monde. Mais l'essentiel qui découle de ce qui a été dit est le besoin existant aujourd'hui d'actualiser les fonctions du tableau du monde par sa participation non seulement aux problèmes du développement du savoir empirique et théorique mais aux problèmes de la responsabilité sociale des savants. En ce cas, le tableau exclusivement physique du monde, laissant hors de ses décrivant d'une façon extrêmement précise les bases limites l'évolution chimique et biologique, devient une construction fondamentales de la matière, mais faisant abstraction de la particulière de son existence qui engendrait le besoin même tableau quelconque du monde. [...]
[...] Le recours de la physique à l'idée de l'évolution ne sera pas vraisemblablement une simple copie de la logique de la biologie évolutionniste sans parler de ce que cette logique même est fort éloignée de la perfection. Lorsque l'on discute de l'action des idées de l'évolutionnisme sur le système des sciences de la nature, on se voit contraint de revenir à la différenciation de ces sciences engendrée par la spécificité qualitative des formations discrètes de la matière. Même dans les sciences chimiques, qui utilisent de plus en plus activement les idées évolutionnistes, on voit apparaître des difficultés sérieuses dans l'extrapolation du savoir biologique au domaine de l'étude de l'évolution chimique. [...]
[...] Mais si l'on tente de classer tout l'ensemble du savoir théorique en biologie du point de vue des «constructants», à strictement parler, on n'en trouvera pas. L'on ne peut considérer comme «constructant» le concept central en théorie de l'évolution qu'est le concept de sélection naturelle, pour autant que son contenu n'est pas formalisable. Les divergences qui existent dans l'interprétation du contenu du concept de sélection naturelle et même d'évolution en son entier ne sont pas seulement les frais nécessaires du développement du savoir théorique, mais reflètent son caractère substantiellement plus complexe par rapport aux autres sciences de la nature. [...]
[...] Au premier regard, ce point de vue peut sembler inusité à certains biologistes. Mais lorsqu'ils verront ce que j'entends sous cela, j'espère qu'ils conviendront qu'en fait tout cela est orthodoxe bien qu'étant exprimé sous une forme quelque inusitée»[3]. En cela l'auteur a sans doute raison. Il n'y a rien d'extraordinaire dans la tentative de réduire toute la diversité de la vie à sa composante génétique et de présenter la détermination de toutes les manifestations vitales en partant des caprices d'un gène égoïste. [...]
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