Historiquement, les politiques publiques comme objet de recherche se sont d'abord imposées aux Etats-Unis dans le courrant des années soixante-dix, puis en France au cours de la décennie suivante grâce à CROZIE et FRIEDBERG et THOENIG ( centre de sociologie des organisations). Ils ont ensuite été suivis par JOBERT et MULLERà Grenoble, mais aussi certains juristes qui s'interrogeaient sur les usages sociaux du droit, comme Pierre LASCOUMS. C'est donc tout un ensemble de personnes qui ont des intérêts différents à aller chercher les travaux américains sur les politiques publiques.
En 1985, le quatrième volume du Traité de Science Politique de GRAWITZ et LECA est entièrement consacré aux politiques publiques. Celles-ci deviennent alors le champ d'étude le plus productif de la discipline.
[...] Cette approche cognitive des politiques publiques est ardemment défendue par MULLER et SUREL. Pour LAGROYE, il est tout à fait normal d'insister sur l'évolution des représentations, elles valent la peine d'être étudiées car on ne voit pas un problème de la même façon avant et après une politique publique. Mais l'évolution des représentations n'est qu'un effet parmi d'autres et d'ailleurs on ne peut pas réduire l'étude de l'action publique à celle de ses effets. Il nous faut aussi comprendre pourquoi il y a des effets, etc. [...]
[...] Quelles sont alors les conditions d'une mise sur agenda réussie ? Et comment des enjeux majeurs peuvent disparaître de l'agenda ? J.-W. KINGDOM a élaboré la notion de fenêtres d'opportunités. KINGDOM traite de toute une série de mobilisations partielles, du travail professionnel de certains groupes, de la conjoncture politique qui varie, etc. et l'ensemble de ces éléments font qu'un problème, avant d'émerger, reste dans la primitive soup c'est-à-dire reste quelque chose de confus. Jusqu'au jour où un ensemble de facteurs sociaux et politiques permettent à la fois l'émergence du problème, sa définition et sa prise en compte : c'est la fenêtre d'opportunité C'est à ce moment qu'un problème trouve les possibilités de son émergence de sa mise sur agenda. [...]
[...] Quel est leur rapport avec l'Etat et la politique ? Quel rôle jouent-ils dans la production de la décision politique ? 1 Les Origines. Les groupes d'intérêt ont d'abord appelés groupes de pression [MEYNOT 1962] pour désigner un certain nombre de groupes qui s'engagent à faire pression sur les gouvernants. Différentes orientations de recherches sont possibles. C'est d'abord la recherche d'une typologie des registres d'action de ces groupes. C'est aussi la mise au point d'une typologie des destinataires. Mais ces orientations de recherches posent un certain nombre de problèmes. [...]
[...] 1 D'une problématisation à l'autre. Problématiser une question c'est d'abord la définir : de quoi s'agit-il ? Définir la question c'est désigner ce qui est à traiter. Par-là on définit aussi les acteurs concernés. Définir les acteurs pertinents c'est désigner ceux qui ont le droit et l'obligation de se saisir du problème, mais aussi ceux qui n'ont pas leur place, ceux qui ne sont pas concernés. Problématiser c'est également définir des espaces de traitement, et c'est aussi définir les solutions à apporter. [...]
[...] Par calcul ( ou part de) on entend la recherche du profit que l'on peut attend retirer sur tel ou tel dossier, mais ce calcul a toute chance d'aboutir à un effet non-espéré, non-anticipé, contre- intuitif. Trois éléments peuvent l'expliquer. C'est d'abord le caractère partiel des savoirs, puisque tout acteur ne connaît qu'une partie des problèmes compte-tenu de sa position. C'est aussi un savoir-faire spécifique : la capacité d'imagination est limitée par ce que l'on sait faire. Par conséquent, la rationalité devient une rationalisation : on appelle rationnel ce que l'on sait faire. [...]
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