Tous les pays développés ont, au cours du siècle, mis en place des systèmes de protection sociale. Selon les pays, le champ de la protection, ses objectifs et son financement différaient. En général, l'objectif de la protection sociale est d'assurer des prestations en nature ou en argent à ceux qui se trouvent démunis en raison de la maladie, de la vieillesse, d'une perte d'emploi ou d'un handicap. En France, le système organisait, en outre, une compensation de la charge financière que représente la famille.
Ce système devait ainsi permettre de réduire les inégalités. Comment et en faveur de qui se fait cette réduction ? Et dans quelle mesure la protection sociale y parvient-elle ? Telles sont les questions auxquelles il convient de répondre.
Nous verrons d'abord que la protection sociale permet de réduire les inégalités (I), puis nous aborderons les limites de l'action de la protection sociale sur les inégalités (II).
[...]
Le financement de la protection sociale repose encore majoritairement sur des cotisations sociales payées par les employeurs, les salariés et les travailleurs indépendants et qui sont essentiellement proportionnelles aux revenus des cotisants. Mais, depuis quelques années, on assiste à une hausse du financement public. Ainsi, le financement d'une partie des allocations familiales ou celui de l'aide sociale se fait par l'impôt, ce qui permet une redistribution, l'impôt frappant théoriquement plus les hauts revenus.
En outre, des impôts spécifiques ont été créés pour financer la Sécurité sociale, la CSG et la CRDS, qui frappent non seulement les revenus du travail, mais aussi les retraites et les revenus du patrimoine. Ainsi, les cadres et professions intellectuelles supérieures financent plus la redistribution, et ce sont les agriculteurs et dans une moindre mesure les ouvriers non qualifiés qui en bénéficient le plus. Tant dans le financement que dans les prestations, il y a bien un effet de réduction des inégalités (...)
[...] Transition : Pour autant, il reste de pauvres en France et au Royaume-Uni. Il semble donc exister des failles dans la protection sociale. On peut se demander si celle-ci est encore bien adaptée face à la montée de l'exclusion. II) Les limites de l'action de la protection sociale sur les inégalités La protection sociale vise à assurer à tous des ressources pour subsister. Mais si on en reste à la subsistance, on a des situations d'extrême pauvreté. Or celle-ci agit sur l'accès au logement et à la réussite scolaire qui, eux-mêmes, influencent l'accès à l'emploi, donc à des revenus suffisants. [...]
[...] Il n'est donc pas très étonnant que des pays pourtant attachés à leur protection sociale, comme la France ou la Suède, cherchent de nouvelles solutions. De plus, la protection sociale n'est qu'un des aspects de la lutte contre les inégalités. Il faut aussi penser à l'influence des dépenses publiques et des politiques publiques, en matière d'éducation par exemple. [...]
[...] La protection sociale permet de réduire les inégalités Dans ce volet de la protection sociale, on parle de redistribution horizontale. Il s'agit d'assurer des transferts des bien-portants vers les malades, des actifs vers les retraités et des célibataires vers les familles. Il s'agit des trois volets de la Sécurité sociale: maladie, invalidité, vieillesse et famille. Les prestations peuvent être en nature (prise en charge des soins ou des médicaments) ou en argent (indemnités journalières pour compenser la perte de salaire en cas de maladie, allocations familiales). [...]
[...] Conclusion La protection sociale a bien réussi à réduire les inégalités. Mais face à la montée de l'exclusion et à l'augmentation des prélèvements obligatoires, des critiques se font jour, qui pointent un certain nombre de faiblesses dans les résultats de la protection sociale en matière de lutte contre les inégalités. La sensibilité des sociétés des pays développés face à la question des inégalités et à la place à accorder à la protection sociale dépend de leur histoire, de leur culture, mais aussi de la conjoncture. [...]
[...] Celle de la CMU, en 1999, visait à éviter que les exclus ne soient dépourvus de couverture maladie. Pour les libéraux, l'augmentation de l'aide sociale est contre-productive. Elle encourage les jeunes à ne pas chercher activement un emploi ou à refuser ceux qui leur sont proposés. Son financement se traduirait par une hausse des cotisations sociales, donc des coûts salariaux, facteur de délocalisations et de pertes d'emplois, et par une hausse de la fiscalité qui découragerait le travail et l'épargne. Pour eux, l'aide sociale a un effet négatif sur la croissance et l'emploi. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture