Toutes deux passionnées de théâtre, autant en tant que comédiennes (amateur) ou spectatrices, nous avons directement pensé qu'il serait intéressant d'étudier celui-ci du point de vue de la socio-anthropologie du symbolique. Cependant, le sujet était vague et il restait encore à le préciser. Notre première intuition s'est portée sur l'émotion qui nous envahit tant sur les planches qu'assises au milieu du public. Cette dimension magique de l'univers du théâtre, nous l'avons déjà vécue et elle nous marque…
« Aller au théâtre signifie pénétrer dans un monde où l'irréel prédomine » . Dès lors nous nous sommes posé cette question, en rapport avec le cours de socio-anthropologie du symbolique : Comment peut-on éprouver des émotions réelles (pleurer, avoir peur, rire, etc.) alors que nous savons que tout est de l'ordre du fictif, de l'illusion? Schaeffer précise qu'il y a un certain paradoxe à cette immersion fictionnelle parce que nous savons que tout est illusion, mais malgré tout, nous nous prenons au jeu, nous nous immergeons dans un autre monde, un autre univers. De nombreux auteurs se sont portés sur cette question et toutes celles qui en découlent :
Comment arriver à créer l'illusion ? Comment le spectateur se prend-il au jeu ? Est-ce que l'acteur doit se prendre au jeu pour créer cet effet chez le spectateur ?
[...] Ils n'ont cependant jamais réussi à le supprimer, mais lui ont néanmoins mis des bâtons dans les roues via la censure et le contrôle exercé sur l'art. Même lorsque l'Eglise a été détrônée de son rôle absolu en matière de valeurs, les philosophes posaient la question du rôle moral du théâtre. Selon Jack Goody, cela s'explique par le fait qu'on a peur des visions du monde qu'apporte le théâtre ; celles-ci peuvent être innovantes ou destructrices. Goody n'est pas le seul auteur à aborder le théâtre comme quelque chose de plus qu'un simple divertissement. Derrière la distraction se cachent les tensions d'une société. [...]
[...] Il permet au spectateur de ressentir des émotions (par exemple, le jeu de couleurs pour contrôler les sensations de froid ou de chaud) et à l'acteur de se plonger plus facilement dans le jeu. Néanmoins si la lumière n'est pas éteinte au bon moment ou apparaît trop tard, cela peut perturber grandement et acteurs et spectateurs. Les sons et le silence quant à eux font appel à l'ouïe. On cherche qui produit le son. On convoque l'attention du spectateur. Le son peut également être utilisé pour faire exister un objet qui n'est pas sur la scène (galop d'un cheval, etc.). [...]
[...] L'acteur trompe, simule par l'imitation des symptômes dans la vraie vie. Pour Diderot, la présentation théâtrale est comme une possession et maîtrise de soi. Plus l'artiste est rien, plus il est tout L'acteur réalise un renoncement intentionnel aux émotions et à la passion pour mieux permettre au spectateur de se prendre au jeu et ressentir de vraies émotions. La vision de Diderot s'inscrit dans une vision rationaliste de l'acteur qui pour provoquer des émotions chez le spectateur, doit calculer, rationaliser et donc ne peut pas se prendre au jeu. [...]
[...] Pour Diderot imiter, c'est dévoiler. Selon lui, la sensibilité n'est pas une qualité nécessaire. Au contraire, elle empêche de donner une représentation réussie et l'acteur est vu comme insensible alors que le quidam a des sentiments forts et immédiats. L'acteur doit créer l'illusion tout en ayant une distance intérieure afin de pouvoir s'affirmer en tant que quelqu'un d'autre. C'est une vision complètement opposée à celle du romantisme où l'individu grâce à sa subjectivité devient justement un autre. Ici, la distanciation est nécessaire: c'est une condition pour l'illusion. [...]
[...] La lumière le son:[24] Les lumières construisent l'espace. Le noir avant de commencer une pièce et le noir qui y met fin délimitent temporellement le jeu. La lumière peut être projetée sur le sol ou directement sur un objet, un personnage L'éclairage est considéré comme neutre si le régisseur utilise un plein feu; celui-ci éclaire toute la scène. Par contre, s'il utilise un seul faisceau de lumière dirigé sur un personnage précis ou une partie de la scène, il suggère où doit se porter le regard. [...]
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