Nos sociétés actuelles ne sont certainement pas plus dangereuses que par le passé, même si nous pouvons avoir cette impression mais elles pensent toutes les questions de sécurité à travers la notion de risque. Un risque c'est un « danger éventuel, plus ou moins prévisible, inhérent à une situation ou à une activité ». Selon une définition donnée par Peretti-Watel, le risque serait « un danger sans cause, qui pourtant devient prévisible et calculable ». L'apparition de ce mot est liée au développement des méthodes de statistique et de calcul de probabilité. Quand on parle de risque, on parle donc d'un danger potentiel mais qui n'existe pas pour le moment. L'abus de l'utilisation de ce mot provoque donc une impression d'environnement menaçant obligeant les sociétés à renforcer en permanence leur sécurité. La multiplication de ces risques est réelle : ils concernent tous les domaines, obligeant les gouvernements à répondre à l'ensemble des menaces potentielles. Les sociétés, en effet, n'acceptent plus qu'un risque soit pris ni qu'une erreur soit commise. Cette obsession de la sécurité se retrouve dans la plupart des sociétés occidentales depuis quelques années. Comment peut-on expliquer ce développement ? Quel impact a-t-il sur les relations internationales ? Quelles réponses apportées à ces nouveaux risques ?
[...] C'est en cela que l'on peut parler de l'obsession de la sécurité. Par une volonté de prendre en compte tous les risques, de l'attentat terroriste à l'accident de voiture en passant par le cancer provoqué par la cigarette, nos sociétés actuelles veulent réduire les risques au minimum afin d'atteindre la sécurité la plus totale. Celle-ci passe évidemment par la pacification mondiale, condition nécessaire à ce que la sécurité intérieure existe. Cette idée de pacification mondiale est apparue surtout après le 11 septembre, lorsqu'on a compris que la sécurité intérieure ne pouvait se faire que par la gestion de la sécurité extérieure. [...]
[...] Le risque zéro, en effet, n'existe pas. Ce constat peut être douloureux à admettre, d'autant plus que plus la population est en sécurité, moins elle accepte les risques[8]. À notre époque, nous estimons devoir être à l'abri des épidémies et des maladies graves. Mais cette situation récente ne concerne qu'une infime partie de la population mondiale. Cette obsession de la sécurité ne concerne pas seulement le domaine sanitaire, mais prend en compte les risques d'une attaque terroriste par exemple. Ce besoin de sécurité peut aboutir à des décisions lourdes de conséquences sur les libertés individuelles. [...]
[...] Pour Ulrich Bech, si la notion de risque prolifère, les risques également. Le développement des dernières technologies engendre ce qu'il appelle des externalités négatives, par exemple la pollution ou la propagation de certaines maladies. La concentration urbaine, l'intensification des transports ne font qu'augmenter les risques. Une internationalisation des risques Passer en revue la totalité des risques auxquels est confrontée une société serait une opération vaine et inutile. Néanmoins, il convient d'en aborder quelques-uns concernant les relations internationales ; ces risques sont représentatifs de l'évolution récente de la société. [...]
[...] La prise en compte ou la gestion de ces risques nous amène à aborder la question de la sécurité. II. Comment parvenir à gérer ces risques ? Par sécurité, on entend un état dans lequel l'individu ou le collectif ne se sent pas en état de vulnérabilité, que la menace n'existe pas ou qu'on estime avoir les moyens de la dissoudre La sécurité est donc un moyen de répondre aux risques. Elle est généralement assurée par l'État ; elle est même une de ses premières légitimations. [...]
[...] Un État seul ne peut plus gérer les risques auxquels il est confronté. D'où la nécessité d'une coopération internationale. La coopération internationale Aucun État dans le monde, même les États-Unis, n'est capable de gérer seul l'ensemble des risques auxquels il est confronté. L'arme nucléaire est un des exemples de ce changement. Susceptible de toucher n'importe quel endroit du globe en quelques heures, elle nécessite, pour protéger les intérêts de chacun, une entente collective bénéficiant à tous. Par le passé, chacun garantissait seul sa sécurité. [...]
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