Maurice Duverger, dans son ouvrage Sociologie de la politique, déclare que « la politique n'est pas l'activité d'un type de société mais d'un type d'activité de toutes les sociétés et de tout les groupes ». Pour lui, « tout est partiellement politique et rien n'est absolument politique. » Il s'accorde ainsi avec la théorie de Max Weber pour qui il n'existe pas de définition intrinsèque du politique. La politique en tant que telle peut être comprise sous deux grandes formes : la politique comme moyen d'organiser les institutions permettant la coordination et la régulation du système social et la politique comme moyen de contrôle du pouvoir et de ses modes d'attribution. Ainsi, même si toute société nécessite une organisation sociale contrôlée, on a pu observer certaines sociétés dites primitives qui fonctionnent sans chefs ni gouvernants. On peut ainsi se demander dans quelle mesure une société pourrait-elle vivre sans politique, et à plus forte raison, de quel type de politique une société pourrait-elle raisonnablement se passer. On verra donc les différents modes d'expression interne ou externe de la politique en tant de contrôle du pouvoir avant de s'intéresser aux processus politiques au sein de la vie sociale.
[...] La politique est ainsi présente dans toutes les sociétés et groupes sociaux, même quand la représentation externe de certains aspects de cette dernière peuvent être extérieurement occultés par l'intériorisation des valeurs qu'ils dispensent. Pour Pierre Bourdieu, la politique est donc un moyen de socialisation des individus. Il rejoint ainsi également sur ce point les théories d'Emile Durkheim qui, dans son ouvrage De la division du travail social, considère que la spécialité de la politique est précisément l'aboutissement de la division du travail social imposé aux individus. [...]
[...] La politique, tant par sa valeur régulatrice du système social que par son rôle dans le mode de domination d'un groupe d'individus, est donc un élément essentiel de toute vie en société. Elle permet la socialisation des membres de la communauté d'après les valeurs propres à celle-ci grâce à sa position dominante dans la vie sociale. Elle correspond donc à une entité supérieure dont l'influence a été plus ou moins intériorisée par les individus en fonction de leurs prédispositions naturelles pour donner naissance à une cohésion sociale renforcée par une solidarité organique issue de l'interdépendance des agents sociaux. [...]
[...] La division du travail apparaît donc comme un fait social révélé par la politique. La politique, de par sa fonction organisatrice des institutions permettant la coordination et la régulation de la société, instaure un système de différenciation selon les aptitudes de chaque individu, à l'origine interchangeables socialement, en vue de la recherche d'une plus grande interdépendance sociale qui conduirait à l'exacerbation d'une solidarité organique et non plus mécanique. Ainsi, la division du travail est à l'origine même de la formation du microcosme politique après l'adoption de codes de valeurs communs à chaque groupe social. [...]
[...] Une société sans politique est-elle possible ? Maurice Duverger, dans son ouvrage Sociologie de la politique, déclare que la politique n'est pas l'activité d'un type de société mais d'un type d'activité de toutes les sociétés et de tout les groupes Pour lui, tout est partiellement politique et rien n'est absolument politique. Il s'accorde ainsi avec la théorie de Max Weber pour qui il n'existe pas de définition intrinsèque du politique. La politique en tant que telle peut être comprise sous deux grandes formes : la politique comme moyen d'organiser les institutions permettant la coordination et la régulation du système social et la politique comme moyen de contrôle du pouvoir et de ses modes d'attribution. [...]
[...] Dans ces sociétés, la politique comme moyen de contrôle du pouvoir est totalement absente de la sphère publique, le pouvoir étant réparti équitablement entre chaque membre de la communauté. Ce pouvoir, que Max Weber qualifie d'immédiat car ne passant pas par un personnage, un groupe ou une institution déterminés, ne trouve son aboutissement que dans des sociétés communautaires ayant pour la plupart délaissées l'agriculture au profit de la mise en commun des terres et des ressources, favorisant ainsi le rapprochement social. [...]
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