Candide est un conte philosophique de l'écrivain français Voltaire publié en 1759. Au cours de son périple, et plus précisément au chapitre XVII du texte, Candide, le personnage principal de l'œuvre, tombe par hasard sur l'Eldorado, contrée utopique décrite très précisément par Voltaire alors que son héros la parcourt. Pour Candide, c'est l'occasion de découvrir un endroit où on ne craint pas les conflits puisque la garde est exclusivement composée de femmes qui n'ont pour rôle que de l'accueillir. L'Eldorado lui apparait aussi comme une société juste, où tous les habitants sont égaux, car il n'y existe que le bien puisque lorsqu'il s'informe s'il y a des prisons, une cour de justice, un parlement, on lui répond que non. Ainsi, dans ce texte, la justice qui règne dans la société de l'Eldorado et donc l'égalité qui perdure entre ses citoyens sont garanties par la simple absence de conflits. Ces conflits peuvent être aussi bien des guerres que des crimes ou des joutes entre habitants. Dès lors, sans conflits, aucune justice n'est rendue et l'égalité entre les citoyens est possible, ce qui fait que cette société est, aux yeux de Candide, une société juste.
[...] Enfin, il existe encore une autre forme de conflits, la rivalité entre les individus eux-mêmes. Selon Kant, dans Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique, cette rivalité perpétuelle est issue du caractère paradoxalement asocial des hommes puisqu'il est indissociable de leur tendance qui les pousse à s'unir. Pourtant, c'est ce caractère asocial qui pousse les hommes à surpasser leurs capacités. En effet, toujours selon Kant, l'égoïsme et l'isolement conduisent à un développement de la culture de l'individu, qui acquiert alors des compétences. [...]
[...] C'est ce que cherche à démontrer Nietzsche dans Humain, trop humain. En effet, selon lui, la haine et le sang-froid de ceux qui vont accomplir des meurtres ne sont possibles que grâce à la formidable énergie du champ de bataille ; pour Nietzsche, cette énergie est la de caractère et spirituelle qui permet ces actions. Cependant, cette énergie, dans le même temps, fait progresser la civilisation, puisque celle-ci, voulant accomplir son objectif, se doit d'être supérieure à l'ennemi et donc de se développer pour se surpasser. [...]
[...] Les uns, il les produit comme des dieux, et les autres comme des hommes. Il rend les uns esclaves, les autres libres corroborant par-là l'ambivalence du conflit. [...]
[...] Inversement, une société avec des conflits est-elle une société injuste ? Pour répondre à ces questions, nous procéderons en trois étapes. Premièrement nous verrons qu'effectivement, une société où règnent les conflits peut être considérée comme injuste et une société où le conflit n'a pas sa place comme juste. Deuxièmement, nous expliquerons en quoi les conflits peuvent participer à l'érection d'une société juste voire plus juste et ne sont pas forcément signes d'injustice. Troisièmement, nous verrons qu'une société sans conflits n'est pas nécessairement juste et qu'il existe d'autres moyens pour rendre une société plus juste. [...]
[...] Aussi, sans ces conflits à petite échelle, ceci peut aboutir à la disparition de ces différents crimes. Ainsi, dans cette optique de société sans conflits, elle peut effectivement être juste puisque la justice n'a pas besoin d'y être rendue, les hommes vivant au sein de cette société étant en parfaite égalité puisque vivant tous de façon égalent les uns les autres. De plus, il apparait comme évident le fait qu'une société où prolifèrent les conflits peut être considérée comme injuste. [...]
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