Toute société ou organisation a des processus d'intégration et d'exclusion. Différente dynamique d'inclusion et d'exclusion. On les retrouve à tout niveau, famille, société…
L'exclusion est nécessaire et utile à l'intégration sociale. Toute société, toute organisation pour exister, pour se perpétrer doit se doter d'un certain ordre. L'ordre social est avant tout un ordre normatif : un ensemble de normes nécessaires à la régulation. On pourrait donc affirmer que l'exclusion, il faut l'interpréter comme une construction sociale et historique qui de façon assez paradoxale, permet à toute société de se structurer (car exclusion de ceux qui contredisent ses normes). Elle permet à toute société de se réguler, de se donner une certaine représentation d'elle-même, de se donner une certaine unité collective. Elle permet de désigner un autre.
La question sociale à travers l'exclusion montre que ce n'est pas seulement la question de la misère qui se joue dans la relation entre la société et ses pauvres, mais la capacité de la société à faire lien, à créer un tout dans lequel chacun se voit reconnaître une place. Le problème de la pauvreté n'est pas une question périphérique, c'est une question qui interroge la société en son cœur ; pour aborder l'exclusion sociale, il faut mener une double approche déroulée dans ce document.
[...] C'est une réduction de l'altérité. Marcel GAUCHET dans une nouvelle lecture de l'histoire du traitement de la folie. "Le fou est fou, mais il est en même temps mon pareil, c'est-à-dire qu'il me lance la question: qu'est-ce que cette folie que je ne partage pas me montre de ce que je suis? Non pas: je suis fou comme le fou (ou le fou est normal comme moi); mais: en quoi puis-je être fou? En quoi suis-je fou, profondément, au-delà de ce qui m'en garde?» 3. [...]
[...] De plus, l'exclusion géographique se limite aux portes des villes et en même temps il y a une inclusion culturelle. Peu à peu le fou va remplacer le lépreux, et cela, avec une même logique. C'est une mise à distance de l'autre autour duquel on va dessiner un cercle sacré. La folie a une signification pour cette société. Le fou nous tend un miroir. Il nous dit quelque chose sur notre humanité. À la fois il y a une signification tragique, et une autre ironique. [...]
[...] Le maniaque n'est pas fou tout le temps ; l'idée de la folie intermittente vient rétrécir le fossé entre nous et les fous ; l'idée de curabilité n'est plus un espoir, c'est un projet, une prétention ; cette révolution dans l'abord de la folie va donner naissance à la psychiatrie ; dans un contexte plus concret, on peut inscrire cette perception de la folie dans une révolution générale ; SWAIN nous montre comment à la veille de la révolution, nos sociétés portent une attention particulière à tous ceux qui se voient affectés dans leur capacité d'échange, de communication de réciprocité ; ils sont appelés les infirmes du signe ; on y trouve les aveugles, les sourds-muets, les idiots du village et les insensés ; c'est une même attention qui est apportée à ces différentes figures ; on peut avoir prise sur la folie. Le sujet fou ne s'identifie pas complètement à sa folie. S'il y a un autre sujet en lui, ça veut dire que deux sujets persistent et qu'aucun n'est effacé. Pb de l'aveugle : ne voit pas ce que les autres voient donc ne vit pas dans le même monde qu'eux. Ne permet pas de s'ouvrir à un monde commun. Il est hors du sens commun. [...]
[...] Elle suppose le pouvoir du médecin. L'asile est également l'expression du pouvoir (bienveillant, instruit, désintéressé ) sur le sujet, il matérialise une forme de relation dissymétrique pour rétablir un dialogue. L'asile constitue le symbole, l'un des laboratoires de l'utopie. plus que l'école. L'asile c'est la naissance d'une pratique de l'esprit. L'esprit de l'homme peut devenir l'objet d'une pratique spécifique, pour en diriger la marche. On peut établir une comparaison entre l'école et l'asile : une reformation du sujet. Développement de ses capacités de connaissance. [...]
[...] Le 3e type d'exclusion est très fortement présent : statuts dérogatoires accordés aux immigrés avec des statuts spéciaux. Elle peut également opérer à travers l'ambiguïté des politiques de discrimination politique. Les dispositifs du RMI constituent des droits dérogatoires. Il faut manier avec beaucoup de précautions cette notion. Il ne s'agit pas de dire qu'elle n'existe pas. L'intérêt de la sociologie est d'en dégager les processus. Comment cette tension peut-elle être dénouée et réarticulée ? Il faut réfléchir aux soubassements de cette solidarité. [...]
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