Utilisé pour la première fois lors d'un débat politique, le terme insertion a souvent été associé à intégration et exclusion. Définit comme un problème psychologique (J.Piaget) il est devenu depuis les années 70 un objet d'enquêtes sociologiques multiples. Mais quelle est la différence entre insertion sociale et professionnelle?
Pour S.Paugam « L'insertion sociale serait définie en référence à l'autonomie de fonctionnement de l'individu, à ses relations familiales et sa sociabilité dans son quartier, l'insertion professionnelle caractériserait les démarches de l'individu pour préparer son entrée dans la vie active ou pour retrouver une place sur le marché de l'emploi ».
On comprend donc que l'insertion aurait un double objectif : permettre à l'individu de se construire, mais aussi de construire un lien avec la société qui l'entoure, avoir un rôle au sein de cette société. L'insertion sociale et l'insertion professionnelle pourraient représenter ce que l'on appelle une « insertion sociale globale » car en plus de la question de l'emploi se posent les problématiques de l'accès au logement, à la santé, à l'alimentation, à la citoyenneté, à l'autonomie sous toutes ses formes, à la formation…etc.
Les jeunes sont les premiers concernés (mais pas les seuls) par ce processus d'insertion.
[...] En effet, les discours associent régulièrement la notion d'insertion aux notions : d'exclusion, d'intégration voir de jeunes issus de l'immigration Ces jeunes, généralement issus de familles défavorisées habitants des zones sensibles qui seraient les plus touchés par la problématique du chômage et donc les plus concernés par le processus d'insertion. II. Problématique Bien que la politique de la ville, dont les prémisses remontent à 1976, tend à vouloir relancer l'activité industrielle et commerciale dans ces quartiers sensibles, favoriser la mixité sociale et surtout créer des emplois en appliquant le principe de discrimination positive les efforts financiers massifs mis en œuvre à cet effet, les résultats restent limités. Quelles sont les raisons de ces difficultés rencontrées par les jeunes ? l'échec scolaire ? Problème de sociabilité ? [...]
[...] Par l'assimilation, le sujet chercherait à modifier son environnement pour le rendre plus conforme à ses désirs ( ) par l'accommodation, au contraire, le sujet tendrait à se modifier pour répondre aux pressions de l'environnement L'identité en construction serait une composante de l'appartenance sociale La théorie déterministe de P.Bourdieu(1930-2002) consiste à dire que la famille a une fonction de reproduction, mais également que l'habitus est déterminant dans la trajectoire sociale de l'individu. C'est pourquoi selon lui les enfants d'ouvriers continueraient à devenir ouvriers . [...]
[...] Le processus de socialisation ne s'achève jamais totalement mais continue tout au long d'une existence. Il s'agit d'un processus d'expérimentation progressive, depuis la petite enfance jusqu'à la mort (C.Dubar). L'identité de l'individu, se trouve caractérisée par une variété de facettes, enrichie par des compétences acquises au cours de son cheminement identitaire et sa quête de soi. Acteur au sein de sa famille, auprès de ses paires, dans son quartier, dans son environnement professionnel, associatif, en interaction avec les institutions, en contact avec divers terrains l'individu ne vit pas à l'intérieur d'un seul et unique univers socialisateur, il a donc traversé et fréquenté plusieurs espaces ( des matrices) de socialisation différents parfois contradictoires, qui font de lui ce qu'appelle B.Lahire un homme pluriel Et c'est exactement de cette pluralité des expériences, de cette fréquentation de milieux divers et variés que l'individu parvient à construire des ressources pouvant lui permettre de parvenir à lever les obstacles de l'insertion. [...]
[...] Pour J.Lautrey, la socialisation de l'enfant est liée aux conditions sociales et scolaires de son environnement familial. On parle également de socialisation primaire (Berger, Luckman) qui reste prise dans les déterminations sociales et culturelles (influence directe de la famille). Dominée par les résultats de la scolarisation elle se prolonge par une socialisation dite secondaire . Pour C.Dubar s'agit de conversions identitaires . Il définit d'ailleurs la socialisation comme une construction d'identités sociales Pour lui, le processus de socialisation n'est jamais achevé. Il s'agit d'un processus mettant en jeu des formes symboliques et des processus culturels. [...]
[...] Les jeunes sont les premiers concernés (mais pas les seuls) par ce processus d'insertion. En effet, nombreux sont ceux qui (diplômés ou non diplômés) se sont retrouvés confrontés au chômage dès le début des années 80. C'est aussi à cette époque qu'émergeaient les premiers dispositifs d'insertion comme la mission locale. Depuis, les tentatives de désamorcer la crise n'ont cessé de fleurir Ainsi se sont développés depuis une vingtaine d'années plusieurs dispositifs à l'exemple des structures d'insertion par l'économie, des actions d'insertion du RMI sans grand résultat. [...]
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