La socialisation politique est l'apprentissage de l'intérêt politique c'est-à-dire les façons dont se construisent les manières d'agir et de penser la politique. La jeunesse est le temps de l'insertion dans la vie sociale, de la construction d'une identité politique personnelle. Le travail que nous allons vous présenter est basé sur deux textes d'Anne Muxel : "Les choix politiques des jeunes à l'épreuve du temps, enquête longitudinale" (2001) et "La participation politique des jeunes : soubresauts, fractures et ajustements" (2002).
Anne Muxel est docteure en sociologie et directrice de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en science politique. Elle travaille principalement sur les attitudes et les comportements politiques des Français. Ces études sont uniques en leur genre de par la durée de l'étude (12 ans), et du fait du panel observé : un groupe de 3058 jeunes de 18 à 30 ans de tous niveaux d'étude a été interrogé sept fois en 12 ans, pour les derniers sondages seuls 608 d'entre eux ont répondu présent.
[...] Le but de ce vote est que ce parti comprenne que la politique qu'il mène ne nous convient/satisfait pas. De nombreux politologues et sociologues expliquent ainsi ce que certains appellent la vague rose en France : de nombreuses villes jusqu'à alors à droite virent à gauche lors des municipales, car c'est un moyen pour les électeurs de montrer au gouvernement son mécontentement face à la politique qu'il mène. L'avant-dernière grande catégorie de vote que nous distinguons est celle du vote dit par défaut Ce vote est le fait de choisir un candidat sans obligatoirement s'y sentir vraiment proche du fait qu'aucun autre candidat ne nous corresponde plus : cela exprime une crise de la représentation. [...]
[...] La crise des banlieues en est le meilleur exemple. Ouverture : Nous pouvons remarquer une modernisation de la socialisation politique des jeunes. Ainsi, Sarkozy a reçu lors de sa campagne le soutien public du rappeur Doc Gynéco -ayant une forte influence sur les jeunes-. Ségolène Royal, pour sa part, a bénéficié du soutien de Diam's. Qui plus est Diam's prend clairement parti contre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen à travers ses textes. Par le biais de ses chansons et de ses concerts, elle influence donc directement les jeunes. [...]
[...] Ces exemples illustrent bien l'idée que si les jeunes ayant un niveau d'études élevé sont en général moins indécis que les jeunes peu diplômés concernant leurs convictions politiques, leur hésitation est presque aussi grande que celle des peu diplômés lorsqu'il s'agit de prendre une décision concrète : donner sa voix. Cela explique l'augmentation de l'abstention et l'émergence de nouveaux types de votes. Les principales formes du vote Nous allons tout d'abord étudier une forme de vote très répandue et ayant un grand poids sur la scène politique : je veux parler de l'abstention. L'abstention n'est pas nécessairement l'expression d'une dépolitisation et d'un renoncement à tout sens civique, mais sa dynamique est principalement due à son instrumentalisation politique, c'est devenu un moyen d'exprimer son mécontentement. [...]
[...] Le parti le plus négligé est le parti écologiste (Les Verts), c'est l'idée du vote utile Enfin, on a étudié la volatilité du vote : il s'agit du parti pour lequel les jeunes ont voté aux différentes élections ayant eu lieu durant les 12 années de l'enquête. Les formations politiques classiques recueillent des voix de manière relativement constante alors que les partis extrémistes font face à une plus grande volatilité. En effet, les jeunes accordent en général leur voix aux partis extrémistes de façon ponctuelle comme moyen de protester, moins par conviction. Durant l'enquête des jeunes qui ont voté pour le PC ne l'ont fait qu'une fois pour le FN. [...]
[...] Il y a une cristallisation politique de l'expérience collective : c'est-à-dire que l'expérience -comme une manifestation- marque de façon durable un individu. De même, Anne Muxel a mis en avant le fait que la mobilisation collective appartient à une culture politique de gauche. Par exemple sur 100 jeunes de gauche ayant participé aux manifestations de se sentent proches du mouvement de 1995 contre seulement 31% des jeunes de droite. Il y a donc un écart de 44 points. La manifestation a acquis une légitimité sociale et politique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture