Selon Philippe Ariès, ce n'est qu'au XVIIème siècle que naît le sentiment de l'enfance à proprement parler. Jusqu'alors les enfants étaient très tôt mêlés au monde des adultes dans lequel ils faisaient leur apprentissage et n'étaient pas perçus dans leur spécificité. Les parents ne nourrissaient pas de relation affective forte avec leurs enfants, d'autant que la mortalité infantile était alors très importante et limitait l'attendrissement. C'est à partir du XVIIème siècle que l'état des mœurs aurait changé et que l'éducation par la scolarisation se généralise et que l'attention portée par la famille devient plus nourrie. L'enfance apparaît donc comme une construction historique et culturelle.
Il m'a semblé intéressant de saisir la position nouvelle de l'enfant dans la société, une société dans laquelle il se trouve confronté à une socialisation engendrée par les adultes mais aussi par les pairs. Il m'a paru pertinent de me pencher sur cette socialisation autour des groupes de pairs pour comprendre comment les enfants se débrouillent lorsque les adultes leur laissent un lieu et un temps d'autonomie. L'intérêt est de montrer que « les enfants entre eux ne sont ni des bêtes qu'il faudrait s'empresser d'éduquer, voir de domestiquer, ni des anges porteurs de principes de justice malheureusement oubliés par les adultes ».
Ainsi, j'ai choisi d'investir le terrain de la récréation qui est, selon moi, un espace temporel et spatial pertinent pour saisir les interactions entre les enfants sans la présence physique de leurs parents et où le jeu tient une place importante. C'est en effet le jeu de l'enfant qui primera dans cette étude. George H. Mead décrit les jeux comme des métaphores du « vrai » jeu social. C'est donc en s'intéressant aux « petits » qu'il est sans doute possible de comprendre les « grands ». Ainsi, à travers les jeux et les conversations se transmet toute une culture enfantine, faite de règles sociales et d'apprentissage par les pairs, grâce auquel chaque enfant est à même de construire son identité.
Je tenterai donc de montrer en quoi le jeu peut jouer un rôle très important dans la socialisation de l'enfant, au travers de plusieurs questionnements :
Comment les enfants évoluent-ils au sein d'un collectif ? Comment l'espace est-il occupé ? Comment se déroule le jeu chez l'enfant ? Y a t-il des règles du jeu ? Qui décident des règles du jeu lorsqu'elles existent ? Comment ces règles sont-elles appliquées ?
Quels sont les enjeux du non-respect des règles pour l'enfant ? Comment les enfants organisent-ils leurs jeux et leurs relations quand l'adulte n'est plus là pour le faire ?
Pour répondre à ces questions, je débuterai par un point de méthodologie pour ensuite m'attarder sur plusieurs points d'analyse au travers des thèmes tels que :
- la socialisation garçon / fille
- le jeu et la règle dans la socialisation
- le groupe et l'enfant
[...] On constate donc qu'il existe une organisation verticale et horizontale des relations entre les enfants. Il y a donc un rapport de domination. Le rapport de domination fait donc parti de la socialisation par le jeu. Conclusion Pour conclure, on peut donc dire que la socialisation pas le jeu est une étape importante pour l'enfant. C'est à l'école que l'enfant met en pratique son appartenance de genre. Les filles et les garçons ont des rôles spécifiques à tenir et ils se ressentent lorsque l'on regarde leur répartition dans l'espace. [...]
[...] Les règles sont plus élaborées que pour les plus jeunes et chacun les comprend de la même manière. Les plus jeunes se contentent de s'envoyer la balle alors que les plus vieux utilisent les termes du sport (goal, balle au goal, faute ) et des règles très communes et spécifiques au sport. De plus, les plus vieux inventent des jeux comme celui de se faire passer le ballon avec la tête ; celui qui perd est celui qui laisse tomber la balle. [...]
[...] Le troisième stade est celui de la coopération naissante. L'intérêt du jeu est ici de gagner, de l'emporter sur ses adversaires. Il apparaît alors le souci de l'unification des règles. Malgré ce souci, les règles ne sont pas toujours unifiées. Les enfants jouent ensemble avec des règles qu'ils ne maîtrisent pas. Chaque joueur ne donnera pas la même définition des règles du jeu. Ainsi lorsque je demande à des élèves de CM2 pourquoi ils ne jouent pas avec les autres, ils me répondent qu'ils ne savent pas jouer. [...]
[...] Selon Julie Delalande[9], le jeu mixte n'est jamais anodin. Les enfants qui jouent avec des enfants de l'autre sexe sont ceux qui ont des difficultés à intégrer un groupe du même sexe. J'ai pu constater lors de mes observations un garçon jouer dans un groupe de fille. C'est un garçon obèse, selon Julie Delalande cette particularité peut sans doute lui donner un statut spécifique qui lui permet de se faire accepter des filles. Ainsi lorsqu'un enfant est rejeté par les membres du même sexe il peut jouer fréquemment avec des enfants de l‘autre sexe. [...]
[...] Les enfants jouent chacun pour soi sans se soucier des règles et tout le monde gagne. Chacun s'amuse donc chacun gagne. Les règles du jeu sont inventées mais elles représentent une analogie avec des règles observables chez les grands. Ce stade égocentrique se caractérise donc par l'imitation d'autrui et l'utilisation individuelle des exemples reçus. Ceci représente un besoin de jouer comme les autres. L'intérêt est de se sentir membre de la confrérie des grands et se sentir en communion avec le groupe. [...]
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