Selon le sociologue Durkheim, la cohésion sociale qui fait « tenir ensemble » les individus est le résultat de la socialisation, c'est-à-dire du processus par lequel les individus apprennent et intériorisent les valeurs, normes, pratiques et représentation de la société à laquelle ils appartiennent. Cette analyse permet de comprendre pourquoi les gens qui vivent aujourd'hui en France partagent un ensemble de traits qui développent un sentiment d'appartenance à la société française. Cependant, elle ne permet pas d'analyser, par exemple, les révoltes urbaines de novembre 2005 en France qui témoignent d'une cohésion sociale toute relative.
Comment expliquer ce paradoxe entre cohésion sociale et fracture sociale à l'intérieur d'une même société ? La socialisation est-elle la même pour tous les individus ?
[...] Ainsi, la socialisation primaire et la socialisation secondaire favorisent l'intégration sociale de chaque individu en rendant ses pratiques normales : en cela la socialisation est un facteur de cohésion sociale. Mais on ne peut négliger le fait qu'elle varie aussi fortement selon le milieu social et selon le sexe, variation particulièrement repérable dans les trajectoires scolaires. Et derrière les différences de pratiques engendrées par ces multiples socialisations, se cachent aussi des inégalités et des dominations qu'il conviendrait de prendre en compte dans l'analyse. [...]
[...] La socialisation : facteur de cohésion sociale et de différenciation sociale ? Selon le sociologue Durkheim, la cohésion sociale qui fait tenir ensemble les individus est le résultat de la socialisation, c'est-à-dire du processus par lequel les individus apprennent et intériorisent les valeurs, normes, pratiques et représentations de la société à laquelle ils appartiennent. Cette analyse permet de comprendre pourquoi les gens qui vivent aujourd'hui en France partagent un ensemble de traits (langue commune, manière de manger ) qui développent un sentiment d'appartenance à la société française. [...]
[...] Ainsi, la socialisation primaire est au cœur de la constitution d'un patrimoine culturel commun qui favorise l'intégration sociale de l'individu en l'incorporant au monde social qui l'entoure. Ensuite, la socialisation secondaire viendra prendre le relais de la socialisation primaire pour favoriser l'intégration de l'individu dans les divers sous-monde qu'il sera conduit à traverser au cours de sa vie d'adulte (entreprise, association, etc.). Par exemple, c'est cette forme de socialisation qui permettra à l'étudiant d'apprendre et d'intérioriser le règlement des études, le jargon universitaire, et les nouveaux personnages qu'il côtoiera à l'université. [...]
[...] Mais la socialisation varie aussi selon le sexe. Par exemple, la sexuation des pratiques domestiques ou professionnelles a été analysée comme le produit de la socialisation par le jouet : en n'offrant pas les mêmes cadeaux aux filles et aux garçons, les parents les conditionneraient à des pratiques sexuées. On note aussi une forte sexuation des trajectoires scolaires : les filles passent davantage de temps à l'école et réussissent mieux tandis que les garçons parviennent à investir davantage les filières les plus prestigieuses (comme la filière S au lycée général et les classes préparatoires après le bac). [...]
[...] D'autre part, l'individu devient lui-même un agent de socialisation parce qu'il aura fait siennes les valeurs, normes, pratiques et représentations transmises. La socialisation est donc bien un facteur de cohésion sociale. Néanmoins, elle est au cœur du processus de différenciation sociale dans nos sociétés. Nous allons illustrer cela en montrant que la socialisation varie selon le groupe socioprofessionnel mais aussi le sexe des individus. D'abord, la différence socioprofessionnelle des individus est aujourd'hui expliquée par la différence de socialisation entre les individus en fonction de leur milieu social d'origine. [...]
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