L'égalité des chances doit en principe assurer à tous les mêmes possibilités d'accès aux différentes positions sociales ; l'idée est d'effacer les inégalités sociales d'origine en donnant à tous les mêmes ressources culturelles. Avec l'égalité des droits, l'égalité des chances vise en théorie à approcher la réalité d'une certaine égalité sociale, et donc d'une réduction des inégalités (...)
[...] On a assisté à une augmentation des qualifications et, parallèlement, à une augmentation des niveaux de vie : le thème de la moyennisation de la société est alors apparu. c. Mais d'autres facteurs on participé à ce rapprochement des conditions Au-delà de la démocratisation du système scolaire, il faut souligner que la réduction des inégalités économiques et sociales des Trente Glorieuses provient de multiples facteurs : forte croissance économique, plein emploi, poids important des syndicats, etc. Si la promotion de l'égalité des chances par le système scolaire a pu produire certains effets dans la réduction des inégalités, ceux-ci sont limités. [...]
[...] Par ailleurs, les flux de mobilité sont souvent des flux de mobilité de proximité sociale. Il faut donc relativiser l'idée d'une forte fluidité du système social. b. Une forte reproduction sociale La tendance du système à se reproduire est prégnante et Pierre Bourdieu a montré que l'école participait à ce phénomène. L'école encouragerait l'inégalité des chances : en imposant une culture scolaire proche des classes les plus favorisées, elle renforce l'échec des enfants des milieux populaires, faiblement dotés en capital culturel, et, surtout, elle sanctionne cet échec en un échec scolaire. [...]
[...] Conclusion La promotion de l'égalité des chances à travers l'école a pu permettre, parmi d'autres facteurs, une certaine réduction des inégalités économiques, sociales et culturelles durant les Trente Glorieuses. Néanmoins, son rôle est limité et, selon Pierre Bourdieu, elle renforcerait même la reproduction sociale qui, elle, assurerait le maintien des inégalités. Aujourd'hui, les inégalités tendent à s'accroître, aux Etats-Unis comme en France, ce qui nous montre les limites de la promotion de l'égalité des chances en termes d'égalisation des conditions. La situation actuelle donnerait donc tort à Tocqueville. Au-delà du principe de l'égalité des chances, l'application du principe de l'équité supposerait une autre conception de la justice sociale. [...]
[...] Dans quelle mesure la promotion de l'égalité des chances favorise-t-elle l'égalité sociale ? Introduction Alors que le rôle de l'école est aujourd'hui l'enjeu de vifs débats, la réduction des inégalités dans nos sociétés démocratiques semble s'être interrompue. Une des vocations affichée du système scolaire est la promotion de l'égalité des chances : il s'agirait d'œuvre pour que tous les individus, quel que soit leur milieu d'origine, aient les mêmes chances de réussite sociale. On peut s'interroger sur la capacité du système à favoriser l'égalité sociale, entendue comme une égalité réelle des conditions. [...]
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