Dans la société traditionnelle, jusqu'au XVIe-XVIIe siècle, l'ordre social était jugé comme déterminé par des forces naturelles.
Mais trois ruptures vont bouleverser l'ordre en place : la science s'impose (« Lumières ») dans une sorte de révolution intellectuelle, la Révolution française crée une rupture politique, et enfin, la révolution industrielle engendre une rupture économique. Rendant nécessaire la réorganisation d'une société disloquée, ces phénomènes eurent tous des conséquences non négligeables sur la construction de la sociologie au cours du XIXe siècle.
La sociologie consistera alors à se demander comment ces ruptures souvent radicales pouvaient cependant engendrer un ordre social stable, ce que les sociologues classiques ont appelé la société.
Le premier à défendre une théorie "scientifique" des phénomènes sociaux au début du XIXe siècle est Saint Simon. Mais le mot sociologie naît véritablement lorsque Auguste Comte, qui fut par ailleurs secrétaire de Saint Simon durant six années, voulu créer une science du social. Il l'appela d'abord « physique sociale » mais ce terme était déjà utilisé par un belge, Quételet (qui étudiait les phénomènes sociaux à l'aide des statistiques). Il décida donc de créer le mot « sociologie ».
Il ne s'agirait pas de ramener l'histoire de la sociologie uniquement à l'histoire des sociétés où elle se développe, ce qui serait par trop réducteur. La discipline sociologique, sortie à la fin du XIXe siècle d'une révolution aux multiples visages que le monde occidental a été le seul à vivre, doit donc son développement à un véritable ensemble de conditions intellectuelles, sociales et institutionnelles.
La naissance des sciences humaines - et donc de la sociologie, considérée comme la caractéristique des sociétés modernes - sera en conséquence analysée en articulant l'évolution intellectuelle, les transformations institutionnelles et le contexte politique et en s'attardant plus particulièrement sur deux visions antagonistes qui en découleront de ce que devraient être les principes organisateurs de la société que sont celle de Tocqueville et celle de Marx.
[...] Selon lui, le communisme, précédé du socialisme, est le stade que la société atteindra au terme de son évolution. Soutenant que la société ne pouvait d'un coup être transformée depuis le mode de production capitaliste vers le mode de production communiste, il estime qu'une période de transition est donc nécessaire, période qu'il a parfois décrit comme la révolutionnaire dictature du prolétariat Dans le Manifeste du Parti communiste, il définit le communisme, société émergeant du capitalisme, comme une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous Tocqueville et Marx, pourtant contemporains, avaient donc bien deux visions totalement opposées de la façon dont devait s'organiser la société au XIXe siècle. [...]
[...] Il ne s'agit plus alors d'accumuler simplement des informations quantitatives, mais de mettre en évidence un véritable principe organisateur de la société. A travers la multiplicité des discussions et des prises de position, deux grandes conceptions de la société commencèrent, dès les années 1840, à se formuler et à s'opposer. La conception de la société de Karl Marx s'oppose à la conception de A. De Tocqueville, opposition générale simple entre une théorie individualiste (Tocqueville) et une théorie des contradictions socio-économiques (Marx), entre une certaine vision de la société libérale et une vision socialiste de celle-ci. [...]
[...] Emile Durkheim estimait au contraire que la frontière séparant la religion et la science n'est pas imperméable : dans Les Formes élémentaires de la vie religieuse (1912), il a montré que les cadres de pensée scientifique (la logique, les principes classificatoires, les notions de temps et de distance) trouvent leur origine dans les pensées religieuses et mythologiques. Et, par exemple, les psychologues du XIXe siècle ont proposé de mener des psychothérapies s'apparentant à des confessions, à des directions de conscience ou à des cures d'âme. L'émergence des statistiques La République du début du XIXe siècle s'accompagne de l'idée de programme de transformation des sociétés, donc de leur connaissance scientifique, donc de découverte des lois qui sont censées présider à leur destin. [...]
[...] Comment se construit la sociologie au XIXe siècle et quels sont les principes organisateurs de la société présentés par A. De Tocqueville et K. Marx ? Dans la société traditionnelle, jusqu'au XVIe-XVIIe siècle, l'ordre social était jugé comme déterminé par des forces naturelles. Mais trois ruptures vont bouleverser l'ordre en place : la science s'impose Lumières dans une sorte de révolution intellectuelle, la Révolution française crée une rupture politique, et enfin, la révolution industrielle engendre une rupture économique. Rendant nécessaire la réorganisation d'une société disloquée, ces phénomènes eurent tous des conséquences non négligeables sur la construction de la sociologie au cours du XIXe siècle. [...]
[...] La sociologie consistera alors à se demander comment ces ruptures souvent radicales pouvaient cependant engendrer un ordre social stable, ce que les sociologues classiques ont appelé la société. Le premier à défendre une théorie "scientifique" des phénomènes sociaux au début du XIXe siècle est Saint Simon. Mais le mot sociologie naît véritablement lorsque Auguste Comte, qui fut par ailleurs secrétaire de Saint Simon durant six années, voulu créer une science du social. Il l'appela d'abord physique sociale mais ce terme était déjà utilisé par un belge, Quételet (qui étudiait les phénomènes sociaux à l'aide des statistiques). [...]
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