Patrick Champagne, né en 1945, est un sociologue français, un membre depuis 1970 du Centre de Sociologie Européenne de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, un chercheur à l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et un enseignant, notamment à Paris 1.
Il a axé une partie de son travail sur la paysannerie. En effet, il a effectué des recherches sur la crise de la reproduction de la petite et moyenne paysannerie en France dans les années d'après-guerre. Il s'est également penché sur l'analyse critique des enquêtes d'opinion réalisées à travers les sondages.
Ici, Patrick Champagne s'intéresse à la manifestation comme production de l'événement politique et cela à travers l'étude de la grande manifestation des agriculteurs à Paris en 1982. Environ 120 000 « paysans », « agriculteurs », montèrent sur paris avec animaux, tracteurs, tenues traditionnelles munis de pancartes exprimant leurs revendications. Cet événement en quelque sorte « marqua l'histoire » (François Guillaume) par son originalité et son ampleur.
On entend donc manifestation comme un rassemblement, défilé de personnes, organisé, en un lieu donné, sur la voie publique, ayant un caractère revendicatif ou symbolique. (Larousse).
[...] Ainsi, les organisateurs, souvent, mettent en œuvre des stratégies de présentation de soi qui visent principalement sur la représentation du groupe. La manifestation tente de convaincre l'opinion publique, non plus par le biais de la violence, mais par la mise en scène de ses propres convictions. L'opinion publique est même plus visée généralement que les autorités publiques elles-mêmes. Lors de cette manifestation, il s'agit de donner aux Parisiens une bonne image des paysans français, donc d'agir sur la représentation négative que les citadins se font des paysans et de susciter compréhension et sympathie. [...]
[...] Comment se construit une mobilisation collective, et quelle est sa portée sur la politique et l'opinion publique ? Patrick Champagne, né en 1945, est un sociologue français, un membre depuis 1970 du Centre de Sociologie Européenne de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, un chercheur à l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et un enseignant, notamment à Paris 1. Il a axé une partie de son travail sur la paysannerie. En effet, il a effectué des recherches sur la crise de la reproduction de la petite et moyenne paysannerie en France dans les années d'après-guerre. [...]
[...] D'où l'importance d'une mobilisation qui sort de l'ordinaire. Ainsi, la manifestation du 23 mars a pris une forme inhabituelle : elle fut organisée, préparée avec soin, encadrée de façon stricte avec des cortèges ordonnés et surtout sa forme même fut spectaculaire : il n'est pas commun que paysans débarquent avec tracteurs et animaux dans la capitale. Il ne faut occulter ici, que cette mise en scène n'est pas un hasard, mais destinée à agir sur la presse puis sur le pouvoir politique. [...]
[...] La question est de comprendre comment se construit une mobilisation collective, et quelle est sa portée sur la politique et l'opinion publique ? I. L'enjeu de la manifestation A. Le rôle des syndicats et des institutions spécifiques Lors de la manifestation, on ne voit pas grand-chose, il y a des déplacements, des groupes qui se font et se défont, on ne trouve les leaders Les journalistes eux-mêmes ne peuvent couvrir l'événement entièrement, ils ne peuvent saisir que certaines bribes de la mobilisation. [...]
[...] Charles Tilly, historien des mouvements sociaux, s'est aussi penché sur la forme que pouvait prendre l'action collective protestataire. Il y a répondu en dressant une sorte de répertoire de l'action collective dans lequel les mouvements viennent puiser selon la cause à défendre et la cible à atteindre. Parmi les différentes formes de ces actions protestataires se trouve également la manifestation, violente ou non. [...]
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