Le premier pose l'hypothèse de l'existence d'un ordre symbolique dont le droit serait le vecteur. Cet ordre symbolique reposerait sur la distinction anthropologique entre l'homme et la femme. Il est un socle de signification commun qui permet aux individus et à la société de se constituer et de se perpétuer. Cette thèse est celle soutenue par I. Théry notamment. En terme d'homoparentalité, elle conduit à refuser de reconnaître aux couples homosexuels le droit de se marier et d'avoir des enfants dans le sens ou cela serait producteur d'indifférenciation entre les genres. Cette thèse repose sur des analyses anthropologiques et psychanalytiques.
La seconde thèse avance que le droit est une fiction, qu'il a permis et qu'il peut permettre des arrangements avec la réalité. Il offre ainsi d'une plasticité et une opérationnalité à l'organisation sociale qui est mise à profit au fur et à mesure de l'évolution des demandes sociales, des rapports sociaux et politiques (des dominations notamment), des conditions techniques. Le principe qui guide l'élaboration juridique et lui fixe sa limite est la volonté des hommes et les valeurs morales qu'ils se fixent (la liberté et l'égalité par exemple). Elle repose sur une critique du naturalisme et peut-être plus largement des thèses attribuant des caractères invariants aux rapports sociaux. Cette thèse est celle soutenue, entre autres, par Marcella Iacub et Yan Thomas. Elle aboutit à reconnaître des formes de filiation ainsi que des regroupements de vie très variés, donc celles des homosexuels. Cette critique est d'ordre historico-juridique et socio-politique...
[...] De plus, la technique du droit, chez Y. Thomas, produit par elle-même (par nature de l'extraction de la réalité puisqu'elle n'est que fiction. Le droit serait donc, sans influence de la nature, séparé. Le second artifice utilisé par Y. Thomas est de faire l'amalgame entre nature et loi intemporelle et universelle qui aboutit à ranger l'ordre symbolique du côté du naturalisme. Cela aboutit à remettre en question la science elle- même et notamment plus particulièrement les sciences sociales (pour un développement de cet aspect, cf. [...]
[...] "Faut-il interdire le clonage humain", Mazarine, sept 1998. La construction de la mort en droit français, Revue Enquête, mars 1999. "La construction de la nature dans la reproduction hors nature : l'assistance médicale à la procréation dans les lois bioéthique" in Démographie et Politique sous la direction de Francis Roncin, Hervé le Bras, Elisabeth Zucker, Presses universitaires de Dijon Yan Thomas 1 Travail scientifique Y. Thomas est un spécialiste du droit romain. Il est directeur du 2 Bibliographie "Les artifices de la vérité. [...]
[...] En effet la catégorisation masculin/féminin induirait un grand nombre d'autres catégorisations donnant signification aux pratiques et aux modes de pensée. M. Iacub remet en question ce monopole du droit à instituer la différence des genres. Elle met en avant des études qui font apparaître l'intervention d'autres ordres sociaux, et selon des techniques différentes de celles du droit, dans la construction de la distinction entre les genres. M. Iacub reproche à I. Théry de faire du droit l'unique modalité pour instituer les genres. Pour I. [...]
[...] La majesté et l'inquisition (1er siècle, 4e siècle après J.C.)" in Le juge et le jugement Qu'est-ce que le droit Un premier élément (décisif) d'argumentation est de distinguer les différentes conceptions du droit en présence. On verra par la suite que les définitions apportées empêchent tout rapprochement et toute possibilité de confronter les systèmes logiques juridiques et anthropologiques Le droit participe de l'ordre symbolique[1] Selon M. Iacub, l'analyse d'I. Théry contribue à développer une certaine conception du droit. Le droit serait le vecteur d'un ordre symbolique. Cet ordre symbolique reposerait sur la distinction anthropologique entre l'homme et la femme. [...]
[...] Le mariage n'est pas en tant que tel à l'origine de l'interdit de la sodomie. Elle est l'image de la trahison contre l'Etat, c'est une hérésie, un crime de lèse-majesté. C'est un acte contre nature. L'attentat contre la division naturelle des sexes est une rébellion comparable contre le pouvoir naturel des princes : c'est une rébellion contre un ordre voulu par Dieu. Il faut comprendre le droit canonique du mariage comme une pièce d'un ensemble plus large d'interdits visant essentiellement à construire l'ordre politique c'est à dire l'Eglise et l'Etat inquisitorial et absolutiste. [...]
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