Le système éducatif joue un rôle majeur dans la lutte contre les inégalités sociales. Ainsi, la démocratisation scolaire, l'accès de l'enseignement au plus grand nombre, a permis aux catégories les plus défavorisées de bénéficier de l' « ascenseur social », en accédant à des postes plus valorisés socialement. Pourtant, depuis les années 1980, ces inégalités sont de nouveau en augmentation, certains auteurs évoquant même parfois le « retour des classes sociales »…
En effet des facteurs externes, familiaux et sociaux, viennent limiter l'action de l'école et entretenir une certaine reproduction sociale ; d'autant plus que l'école elle-même, du fait qu'elle traite tous les individus de la même manière, tout en se basant sur l'idéal méritocratique, tend indirectement à légitimer ces inégalités.
[...] C'est la raison pour laquelle elle joue un rôle fondamental, essentiel pourrait-on dire, dans un processus d'égalisation des chances devant permettre à tous l'accès aux positions sociales e leur choix. La démocratisation de l'enseignement progressivement impulsée dès l'après-guerre a permis au plus grand nombre, sans distinction d'origine sociale, de disposer d'un certain niveau de qualification, nécessaire pour s'insérer efficacement dans le monde du travail. La mobilité sociale ascendante ainsi s'est trouvée d'autant plus marquée qu'elle répondait à un besoin croissant de main-d'œuvre plus qualifiée. [...]
[...] Elle s'est accompagnée d'une massification ; il y a de plus en plus d'étudiants. Grâce à cela, alors que les inégalités de réussite scolaire étaient très marquées au début des années 50-60 ( des enfants d'ouvriers seulement possédaient le BAC ; ils étaient près de à l'obtenir chez les cadres), elles ont eu tendance à se réduire progressivement. D'autant plus que des mesures plus ponctuelles et récentes ont été prises pour poursuivre ce processus d'égalité des chances : mise en place de Zones d'Education Prioritaires, par exemple, qui disposent de moyens supplémentaires pour que les enfants de milieux défavorisés soient plus à même de combler leur retard sur les autres. [...]
[...] Pour assurer ces possibilités au plus grand nombre, des efforts ont porté sur le système éducatif, pour assurer l'égalité des chances. De premières mesures ont été entamées dès les années 50, le passage d'un lycée élitiste, réservé uniquement aux classes supérieures, aux bourgeois, et excluant les classes populaires, à une école pour tous s'est vu favorisé par une obligation de scolarité portée à 16 ans ; la mise en place du collège unique avec les lois Fouchet et la réforme Haby (1975). [...]
[...] Les inégalités trouvent alors leur fondement même dans le système de l'école L'influence de l'origine sociale reste déterminante, comme le montre lui aussi Boudon. Selon lui, chaque famille élabore une stratégie individuelle pour la réussite de ses enfants, envisageant l'investissement scolaire l'ensemble des dépenses envisagées pour la formation de l'enfant dans un calcul rationnel cout-avantages- inconvénient. Les familles partant avec des situations économiques et sociales différentes, leurs stratégies seront-elles aussi différentes. Or on constate que plus le milieu social d'origine est bas, plus l'investissement parait coûteux, important, et les avantages vont en s'amenuisant. [...]
[...] Autre exemple marquant : à 20 ans, un jeune sur cinq a arrêté ses études. Pour les ouvriers, ils sont un jeune sur trois ; pour les cadres, un sur vingt D'autant plus que si, par le passé, la possession d'un diplôme allait quasi systématiquement de pair avec l'obtention d'un emploi, les choses ne sont plus aussi simples pour les jeunes à l'heure actuelle B Un ascenseur social aujourd'hui bloqué ? Aujourd'hui l'ascenseur social semble s'être grippé La concurrence se fait de plus en plus dure pour les jeunes diplômés sur un marché du travail restreint et dans lequel subsiste le risque de la précarité. [...]
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