La décision gouvernementale de supprimer la carte scolaire fait craindre des effets négatifs sur la démocratisation du système éducatif. Toute société démocratique repose sur le principe méritocratique selon lequel la position sociale de chaque individu doit être fonction de son mérite et non de son origine sociale.
Il devrait donc exister, notamment grâce à l'école, d'une génération à une autre, une forte mobilité sociale (ensemble des changements de position sociale des individus estimée par leur position socioprofessionnelle dans l'espace social entre les générations). Pourtant, des nombreux éléments (maintien des inégalités scolaires, destins sociaux fermés, chômage…) laissent augurer d'une panne de « l'ascenseur sociale » et conduisent à s'interroger sur le rôle de l'école (c'est-à-dire l'ensemble du système éducatif) dans la mobilité sociale.
[...] En effet des fils de professions intermédiaires ont une catégorie socioprofessionnelle différente de celle de leur père. Ces situations de mobilité illustrent une certaine fluidité de la société française dans laquelle l'école a un rôle essentiel. Si l'école joue, à l'évidence, une fonction importante dans la mobilité sociale, il faut admettre toutefois que son influence demeure limitée. II) Il convient cependant de nuancer son rôle Une réussite scolaire socialement inégale . L'influence du niveau de diplôme des parents dans la réussite scolaire . [...]
[...] Après avoir montré que l'école joue un rôle essentiel dans la mobilité sociale, nous serons amenés à le nuancer. L'école joue un rôle essentiel de la mobilité sociale L'école est un vecteur essentiel de l'idéal démocratique . Dans une société démocratique, l'école est garante de l'égalité des chances L'une des missions centrales de l'école est de rendre possible l'égalité des chances en permettant à chaque individu, indépendamment de son origine sociale, d'accéder à un diplôme, condition essentielle de son insertion professionnelle et sociale. [...]
[...] Deuxièmement, la généralisation de certains diplômes contribue à les dévaloriser sur le marché du travail, leur obtention n'est donc plus suffisante pour permettre la mobilité sociale. Conclusion En définitive, il apparaît que l'école en promouvant l'égalité des chances, en accompagnant les mutations de la structure sociale, en participant par l'obtention d'un diplôme à l'insertion professionnelle, joue un rôle important dans la mobilité sociale. Ce rôle demeure cependant limité par le maintien de profonds déterminismes dans la réussite scolaire ( effets du capital culturel). Et dans les conditions d'insertion professionnelle (effets du capital social). [...]
[...] A l'extrême, certains considèrent que l'école, en ne garantissant pas pleinement l'égalité des chances, participe à la reproduction sociale. Ce constat invite à s'interroger sur les conditions (méthode pédagogique, savoirs à enseigner ) à partir desquelles l'école pourrait participer, plus encore, à la mobilité sociale. [...]
[...] L'obtention d'un diplôme plus élevé que celui de ses parents n'est pas une condition suffisante pour accéder à une position sociale plus élevée que celle de ses parents. En effet, l'insertion professionnelle ne dépend pas que du niveau de qualification, le capital social est aussi facteur décisif. Les enfants des milieux les plus favorisés ont ainsi tendance à s'inscrire dans des réseaux sociaux plus larges, préétablis par leurs parents, qui leur permettent de valoriser leur diplôme scolaire ( le capital social pouvant parfois compenser l'absence d'un diplôme). [...]
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