Ce terme que nous utilisons de différentes manières et sous différentes formes est ce qu'on appelle un rituel de salutation et fait partie des règles de politesse.
« On qualifie de “rituels” les énoncés qui ont la double caractéristique d'être fortement stéréotypés dans leur formulation et leur condition d'emploi, et d'avoir une fonction surtout relationnelle, leur contenu étant en revanche relativement pauvre. »
Les règles de politesse quant à elles sont des règles de convenances dans les rapports entre les individus qu'il faut apprendre et qui dépendent de leurs statuts. La politesse est un système de signes conventionnels appris ou inculqués qui, nous plaçant vis-à-vis d'autrui à la bonne distance, permet aux partenaires de la relation considérée de contrôler leur rapprochement ou leur éloignement. La politesse est un réglage de la distance sociale – même s'il est loin d'être toujours pertinent et efficace.
La salutation existe sous plusieurs formes et touche principalement trois de nos sens : la vue, l'ouïe et le toucher. Ainsi, on peut dire bonjour d'un signe de la main ou en disant « Bonjour ! », « Salut ! », « Bonsoir ! », selon le moment de la journée ou la personne à qui l'on parle. Enfin, on peut signifier le bonjour en serrant la main ou en faisant la bise. Il y a un très grand nombre de façon de dire « bonjour », mais tous n'avaient pas pour premier objectif cette règle de politesse. Ainsi serrer la main avait à l'origine une fonction « utilitaire » précise : celle d'une vérification réciproque de l'absence d'une arme qui aurait pu être tenu dans cette main. Ce geste a peu à peu été « désémantisé » c'est-à-dire qu'il a perdu sa signification première pour devenir un rituel permettant d'établir le contact afin d'effectuer une communication. La salutation vient au début et à la fin de la conversation. Elle a pour fonction d'encadrer le début et la fin de la rencontre.
Par la salutation, le salueur manifeste qu'il prend en compte la présence de l'autre dans son champ perceptif et qu'il est disposé à engager avec lui un échange communicatif, si cet autre lui est connu, il manifeste par-là qu'il le reconnaît. La salutation initiale doit en principe être suivie d'une salutation réactive, l'échange est binaire et le plus souvent symétrique.
Maintenant que nous avons défini le « bonjour » en terme de règle de salutation faisant parti des règles de politesse, nous allons présenter dans un premier temps les différents rituels de salutation. Nous nous attacherons aux différents contextes mis en jeu et aux différents sens perceptifs qu'ils impliquent. Dans un deuxième temps, nous évoquerons différentes fonctions du rituel de salutation
[...] Tout au long de sa vie, l'individu va appartenir à différents groupes (profession, sports, loisirs, etc.). Comme nous l'avons évoqué, la famille semble être le premier groupe dans lequel se développe l'individu, dans lequel il trouve ses premières identifications (appelées identifications primaires). En intégrant différents groupes, l'individu semble chercher de nouvelles identifications, puisque les modèles parentaux évoluent à l'adolescence et perturbent son identité. L'exemple le plus explicite pour illustrer l'invention et la personnification d'un rite de salutation serait un groupe de jeunes qui tcheckent entre eux, d'une façon singulière, propre à leur groupe. [...]
[...] Dès notre naissance, nous appartenons à des groupes. Il est impératif à un être humain, s'il veut survivre, d'appartenir à des groupes. Or pour montrer notre appartenance, et ce afin de tisser des liens affectifs suffisamment solides, nous reproduisons les normes d'appartenances du groupe. Ainsi l'enfant va apprendre la langue de sa mère, il va apprendre les normes de son premier groupe d'appartenance puis s'en servir pour se construire ses propres groupes. On peut faire référence à Lacan, qui voit dans le stade du miroir la construction de l'image propre du sujet qui se reconnaît comme tel dans le miroir et dans le discours de sa mère. [...]
[...] Je t'avais gardé du vin de palme, j'ai envoyé mon petit frère le chercher. Mais il est chicard (sous entendu, comme il a les pieds plein de chiques, il marche très doucement) il n'est pas encore revenu. Ce qui est demandé n'est ni un objet précis, ni même un objet dans sa matérialité. En effet, comme c'est une demande rituelle, le demandeur sait parfaitement qu'il ne lui sera pas répondu par un don d'objet. A travers cette question, le demandeur se place en donateur, il offre sa parole et propose au destinataire de rentrer dans un système d'échange verbal. [...]
[...] La politesse est un système de signes conventionnels appris ou inculqués qui, nous plaçant vis-à-vis d'autrui à la bonne distance, permet aux partenaires de la relation considérée de contrôler leur rapprochement ou leur éloignement. La politesse est un réglage de la distance sociale même s'il est loin d'être toujours pertinent et efficace. La salutation existe sous plusieurs formes et touche principalement trois de nos sens : la vue, l'ouïe et le toucher. Ainsi, on peut dire bonjour d'un signe de la main ou en disant Bonjour ! Salut ! Bonsoir ! selon le moment de la journée ou la personne à qui l'on parle. [...]
[...] Le visuel permet une salutation lorsque la distance entre les individus est trop importante pour qu'ils puissent se parler. Chacune des deux personnes effectue alors des gestes que l'autre voit. Ces gestes peuvent être, par exemple, un signe de la main. Il existe de très nombreuses manières de faire ce geste dû à la souplesse d'exécution de ce membre. Ainsi, la main peut être ouverte, paume face au destinataire avec une oscillation droite gauche, ou encore tous les doigts repliés sauf l'index et le majeur accolés qui partent du front vers l'avant et le haut. [...]
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