Les sociétés occidentales qui se donnent les apparences de la plus parfaite rationalité, de la plus parfaite objectivité, sont en réalité bourrées de rites. Le blessingway, la piñata, l'obtention du diplôme, l'enterrement de vie de garçon (ou de jeune fille), le mariage, Halloween, la pendaison de crémaillère, la fête du Nouvel An... Tout autant de fêtes qui répondent à la définition de rite. On peut observer ceci, ne serait-ce qu'en consultant les livres des principales religions monothéistes, comme la Torah par exemple, qui sont emplis de comportements rituels (le baptême, le Kippour, le ramadan)
[...] Pour lui, le rite, forcément lié au sacré, est un moyen de communication entre les croyants et les puissances surnaturelles. Marcel Mauss s'en tiendra à peu près à la même définition dans son Manuel d'ethnographie, sauf qu'en plus, il distinguera deux sortes de rites : les rites négatifs et les rites positifs. Les rites négatifs qui sont des interdictions, tabous, ou mises à l'écart. Et les rites positifs qui eux, consistent en des hommages. La lava est donc, pour Marcel Mauss (par extrapolation), un rite positif, puisqu'il rend hommage au défunt. [...]
[...] Puis, on a répandu une couche de cendres tamisées devant la porte. Ils se rendent, avec ses objets, vers la rivière la plus proche, ou vers le ruisseau de Banos del Inka, si la distance le permet. A ce moment, chacun prend les objets et les lave dans l'eau de la rivière. Après avoir fini de laver les objets, si les enfants sont assez âgés, l'alvacia[2] partage les vêtements entre eux. Tout le monde rentre alors vers la maison, pour avoir la preuve des cendres En effet, l'âme du mort, avant d'entreprendre son voyage définitif, doit venir à la choza pour a recoger sus pasos[3], de cela dépendra son repos éternel et la tranquillité des proches de la famille. [...]
[...] Pierre Bourdieu, Les rites d'institution, in Langage & pouvoir symbolique, Seuil, Collection Points-Essais p.176 Emile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse. Norma Elia Cantú, La Quiñceanara: Towards an Ethnographic Analysis of a Life-Cycle Ritual Arnold Van Gennep, Les rites de passage Patricia Keimeul, Les rites de passage, Bruxelles Michèle Fellous, A la recherche de nouveaux rites Van Gennep, Les rites de passage page 5-6. Emile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse. Martine Ségalen, Rites et rituels contemporains. [...]
[...] Le rite est là pour mettre en contact avec des forces sacrées. Durkheim disait : Ce qui fait la sainteté d'une chose, c'est le sentiment collectif dont il fait l'objet, qui s'exprime donc par le rite Une fonction de cohésion sociale. Le rite permet d'exalter le sentiment collectif, par le besoin de faire quelque chose ensemble, tout dans le même temps. L'individu étant complètement soumis à la société. L.V Thomas[5] considère que le maintien de la cohésion sociale impose l'instauration des rites: le rite est alors vu comme un moyen de cohésion sociale face à un danger potentiel (la mort dans notre exemple). [...]
[...] Le rite permet alors de se protéger, de rationaliser une peur. Dans notre exemple, on voit clairement que ce rite possède cette fonction de protection chez les Indiens de Cajamarca. La peur de la mort, est un sentiment quasi universel, le fait de ritualiser cette mort, en lavant les affaires du décédé, et en s'assurant qu'il rejoigne bien l'au-delà, permet de la repousser de la garder loin Ainsi le rite remplit une fonction symbolique comme nous le disions. Il transforme les relations, ou les statuts, dans le sens où il y a un avant et un après, un dehors et un dedans. [...]
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