La révolution culturelle nazie, Johann Chapoutot, usage de l'histoire, philosophie, idéologie nazie, Carl Schmitt, révolution culturelle, guerre mondiale, phénomènes culturels
Carl Schmitt (philosophe, juriste éminent, historien...) a voulu être un nazi. Il a donné des gages, mais n'a pas été assez loin. Il a doublé par la droite par certains de ces élèves. Il appartient au vieux monde, car c'est un étatiste et un catholique. En prônant l'état total, il montre qu'il ne comprend pas ce qu'il se passe dans le nazisme qui est anti-étatiste et veut mettre en place les agences.
[...] La révolution culturelle nazie s'étale sur à peine 12 ans, mais a provoqué 60 millions de morts. Il fallait énormément de pensées pour produire et justifier ce cataclysme inédit dans l'histoire. Cela produit un effet retour sur nous très désagréable : ce sont des hommes qui réfléchissent qui viennent de notre temps et de notre lieu : le 20e siècle d'après la révolution industrielle et ses conséquences sociales. Le reste de l'Europe a su réaffirmer d'autres valeurs, mais ces valeurs sont des choix conscients et collectifs, des constructions qui restent fragiles. [...]
[...] Une révolution culturelle L'expression révolution culturelle (désignant habituellement la chine maoïste) désignerait assez bien le projet nazi. Les 100 000 pages de sources disponibles montrent bien que les nazis avaient quelque chose à dire, une vision du monde. Cette vision du monde est révolutionnaire au sens étymologique du terme. Au sens des nazis, ce revolver est un retour au point de départ, à la naissance de ce que l'on appelle à l'époque la race (qui n'est pas l'apanage des Allemands) afin de retrouver la manière de vivre d'anciens Germains qui vivaient à l'état de nature. [...]
[...] Spécialiste d'histoire politique et culturelle, il explore depuis sa thèse de doctorat la question de l'usage de l'histoire, de la philosophie et du droit par l'idéologie nazie. I. Carl Schmitt Carl Schmitt (philosophe, juriste éminent, historien ) a voulu être un nazi. Il a donné des gages, mais n'a pas été assez loin. Il a été doublé par la droite par certains de ces élèves. Il appartient au vieux monde, car c'est un étatiste et un catholique. En prônant l'état total, il montre qu'il ne comprend pas ce qu'il se passe dans le nazisme qui est antiétatiste et veut mettre en place les agences. [...]
[...] Les aliénations successives ont rendu l'Allemagne incapable de procréer (pas assez) ou se défendre. C'est une conception de long terme de l'histoire et qui aboutissent à une vision angoissée de l'histoire présente. L'histoire serait dangereuse pour la race. Le temps présent est le temps du tout ou rien. La Première Guerre mondiale est le moment où se forge la conscience d'une disparition inéluctable. Un monde d'ennemis s'est ligué contre l'Allemagne pour la détruire en tant qu'identité biologique, en tant que peuple. [...]
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