Navons choisi d'étudier de façon comparée le rôle et l'action des syndicats au Chili et en Argentine durant la période des dictatures des années 70.
Tout au long du XXème siècle, nombreux sont les pays d'Amérique latine à connaître des régimes dictatoriaux. Les forces armées ont toujours constitué un acteur déterminant dans l'évolution des sociétés latino-américaines. Mais la dictature chilienne qui commence avec le coup d'Etat du Général Pinochet en 1973 et la dictature argentine que le Général Videla initie avec le coup d'Etat du 24 mars 1976 nous ont semblées intéressantes à comparer, pour les raisons suivantes.
Dans les deux cas, il s'agit de dictatures militaires d'une violence inédite assortie d'un libéralisme économique sans précédent. Ces dictatures se différencient des dictatures patrimoniales de type familial comme celle des Somoza au Nicaragua ou celle de Stroessner au Paraguay. Elles se différencient également des dictatures de type bureaucratique, développementalistes, comme celles en place au Brésil à partir de 1964 ou en Argentine de 1966 à 1970.
De plus, les deux régimes se caractérisent par une volonté établie de mettre fin à la « subversion » politique dont les syndicats font partie. On assiste à une persécution et à une mise à mort totale de toute organisation syndicale dans un cadre économique néo-libéral.
Notre étude tentera d'établir une comparaison entre ces deux régimes dictatoriaux dans leur première phase (de 1973 à 1980 pour le Chili et de 1976 à 1980 concernant l'Argentine, qui correspond à la période du Proceso).
[...] Mais la politique économique ne permet pas les idées corporatistes de Leigh. Cette période finit avec la démission de Diaz Estrada. 2ème période : mars 1976 à la fin de 1978. Cette période est caractérisée par le durcissement de la politique économique qui a eu pour conséquence un coût social énorme : montée de l'inflation, nombreux chômeurs, et diminution du pouvoir d'achat. Cette politique "de choc" est accompagnée d'une politique d'épuration des syndicats. Pendant cette période on fait les premières réformes au Code du travail, dont la plus importante est l'augmentation des pouvoirs de l'employeur pour licencier les employés. [...]
[...] Avec la faillite de nombreuses industries, la classe ouvrière traditionnelle pilier historique du mouvement syndical disparaître. L'atomisation du syndicalisme provoque l'inefficacité de nombreuses stratégies des syndicats à l'égard du patronat et de l'Etat. En autre, l'accentuation des différences entre une minorité de travailleurs qui font partie des entreprises favorisées par le système économique et une majorité de travailleurs moins qualifiés et instables. On a donc une division du mouvement syndical : le premier avec un certain pouvoir de négociation avec le patronat et le deuxième totalement affaibli (Hurtado- Beca, 1983). [...]
[...] Le modèle argentin A leur arrivée au pouvoir, les militaires n'ont pas vraiment de connaissance politique et économique. La mise en place d'une économie libérale répond plus à des principes idéologiques, en rupture avec le modèle économique et social du péronisme. La mission du Proceso argentin est une refonte complète de la société sur des nouvelles bases culturelles catholiques et sur la restauration d'un libéralisme économique. Le contexte du coup d'Etat militaire est celui d'une situation économique désastreuse. L'explication donnée par les militaires tout juste arrivés au pouvoir est celle selon laquelle les entraves au libre jeu économique et l'intervention de l'Etat en seraient les causes premières. [...]
[...] En des travailleurs du secteur agricole étaient syndicalisés des mineurs et 30% de l'industrie de manufacturés. Dans la période qui a précédé l'implantation des régimes militaires autoritaires en Argentine et au Chili, les partis et organisations syndicales qui recevaient le support de la classe ouvrière ont augmenté considérablement ( ) Dans les deux cas, la classe ouvrière représentait le principal support social des gouvernements remplacés par les interventions militaires (Gallitelli et Thompson, 1982). Sous le gouvernement de l'Unité Populaire, la CUT maintient sa structure unitaire et le pluralisme intellectuel au centre de l'organisation. [...]
[...] Elle dura 24 heures et fut sévèrement réprimandée par le régime militaire qui emprisonna tous les dirigeants du groupe syndical Conséquence de la grève du 27 avril 1979 pour le régime militaire Même si le bilan de cette grève est mitigé, on peut y voir la première protestation claire et forte de toute une partie de la population argentine contre la Junte Militaire en place. L'affrontement à un appareil répressif et légal si fort est un défi qui a lourdement ébranlé l'assise du gouvernement. Au niveau international, une solidarité syndicale commença à se renforcer autour du Groupe des 25 et contre la Junte Militaire, ce qui contribua à isoler un peu plus l'Argentine. [...]
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