Actuellement, la scène politique française est en proie à de nombreux débats. Mais il en est un, relatif aux "intouchables" valeurs républicaines, qui nous intéresse plus particulièrement : la question de l'égalité des chances. Alors que ce dogme, porteur des fondements de notre société moderne, semblait relativement acquis et intégré, notamment au niveau institutionnel, on cerne aujourd'hui un renouvellement de la question, à laquelle de nouvelles réponses apparaissent. Cette remise en question, avant d'être d'ordre politique et institutionnel, est surtout urbaine. Les individus dénoncent, de leur côté, leur propre ressenti d'une réelle inégalité face à l'avenir. Notamment selon les origines sociales, ethniques…
Ainsi, la scène politique s'interroge sur la nécessité de réviser l'application de ce principe républicain ; mais aussi sur la capacité de la société actuelle à redéfinir cette question et à en accepter de nouvelles réponses. Puisque, en effet, il s'agit là d'un point relativement sensible car il touche aux valeurs de la République, chères au cœur des Français. Il semble donc, plus que jamais, intéressant et pertinent d'émettre à ce sujet un point de vue sociologique, qui nous permettrait peut-être de mieux cerner, dans la réalité, une potentielle inégalité des chances d'où découlerait cette remise en question.
Notre enquête étudiant "les représentations scolaires des parents d'élèves en zones ségrégués" s'intègre alors parfaitement dans le cadre de ce débat.
Nous nous intéresserons ainsi aux parents d'élèves, plus précisément aux parents ayant au moins un enfant scolarisé au collège. Ceci place alors notre recherche au sein de l'école, qui représente jusqu'alors, au niveau institutionnel, le berceau, le fondement de l'égalité des chances. L'école publique serait l'instrument permettant l'aboutissement, la concrétisation de ce principe d'égalité. C'est donc bien dans le cadre de ce terrain que nous pourrons certainement soulever, par le biais de notre enquête, les failles potentielles en cause dans cette remise en question.
[...] Ils ont conscience de l'importance de la réussite scolaire pour leur enfant et font alors le choix stratégique de les aider, ou plutôt de les faire aider. Les parents bacheliers ou diplômés du supérieur représentent 41,7% de ceux qui ont dit "oui". Ils sont 30,7% d'entre eux à choisir la voie des cours particuliers. Ces résultats sont mitigés. D'un côté, on peut penser que ces parents diplômés sont dans la capacité intellectuelle d'aider leur enfant eux même, et donc ne voient pas la nécessité d'une aide extérieure. [...]
[...] En interprétant ces résultats, on cerne bien une probable corrélation entre le niveau d'étude des parents et le choix de faire appel à des cours particuliers pour leur enfant. Ceci est confirmé par le test du khi deux qui se montre très parlant. Il prouve bien cette corrélation. Le tableau 6 des CSP/cours particuliers valide également une corrélation entre le statut social et le fait de faire donner des cours à ses enfants. Il est là en tant qu'annexe pour mettre en avant l'hypothèse du lien entre CSP et niveau d'étude des parents. Ceci en corrélation avec le suivi scolaire des enfants par le biais des cours particuliers. [...]
[...] L'assiduité aux réunions est donc fonction du niveau d'étude des parents et augmente proportionnellement avec le niveau de diplôme. Les facteurs entrants en jeu sont peut-être un investissement moindre des parents peu diplômés dans la scolarité de leur enfant et surtout dans l'école ainsi qu'un manque de disponibilité. Les parents diplômés semblent trouver un intérêt à ces réunions, ce qui s'appuie sur leur meilleure connaissance des enjeux de la scolarité des enfants. Diplôme et membre d'une organisation de parents d'élèves Nous pouvons d'abord constater que 42,5% des parents ne font pas partie d'une organisation et qu'ils ne sont pas intéressés à y participer des parents ont été membres d'une organisation ou le sont toujours, et 38,1% souhaitaient l'être au moment de l'enquête. [...]
[...] Ce suivi est- il fonction du niveau de diplômes des parents ? Afin de répondre à cette question nous avons opéré une sélection de six tableaux que nous avons analysé afin de montrer l'existence ou au contraire l'absence de corrélation entre les deux. Analyse des tableaux L'effectif interrogé est de 193 personnes, dont 38 n'ayant pas de diplôme ayant un CAP/BEP ayant le BEPC le baccalauréat et 40 un diplôme du supérieur. Cet échantillon est donc assez hétérogène donc plutôt représentatif. [...]
[...] Les stratégies sont donc diversifiées, individuelles ou collectives, publiques ou privées et utilisées plus ou moins fréquemment. Ainsi, nous pouvons constater que les parents s'organisent plutôt individuellement que collectivement. Les associations de parents d'élèves sont par exemple des organisations collectives peu usitées par les parents car la plupart n'ont pas encore pris conscience du poids qu'elles pouvaient représenter. Il ne faut pas oublier que les parents d'élèves sont avant tout les parents d'un élève, leur enfant, et qu'ainsi une certaine part d'égoïsme subsiste. [...]
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