Depuis plus de trente ans, la science de l'éducation tente de répondre aux questions qui ont marquées l'évolution du monde de l'éducation comme la création d'un collège unique, l'échec scolaire mais aussi celle de la violence scolaire, devenue un sujet de société à travers les médias.
De fait, on peut distinguer trois grandes étapes dans l'évolution de la recherche sur le lien entre violence et média d'après Jacques Mousseau dans son article de 1976.
Tout d'abord l'apparition de la télévision, bien que sans véritables recherches scientifiques sur ce domaine, s'accompagne d'une émergence de l'opinion publique sur la télévision : elle serait responsable du retard scolaire des enfants, de la désagrégation de la famille et de la délinquance des jeunes. Selon Mousseau, il est typique d'attribuer les difficultés d'une société au plus récent des phénomènes, ici la télévision.
Ainsi face à ce problème, des chercheurs commencent à penser la télévision comme objet de recherches. Nous sommes entre 1960 et 1970, essor de la télévision, et les recherches vont alors contredire l'opinion et faire un éloge de la télévision. Sur les retards scolaires ils avancent qu'ils sont identiques entre élèves regardant ou non la télévision. Sur les familles, ils avancent que la télévision permet de nouvelles discussions et occasions de se réunir. Mais surtout, sur la délinquance ils disent qu'en vérité la violence transmise à la télévision aurait un effet cathartique et réduirait ainsi la violence chez les jeunes. Ces derniers verraient que la violence est punie et ainsi comprendraient que leurs actes sont mauvais.
Enfin, depuis 1975 jusqu'à nos jours la télévision a pris une place centrale au sein de la société. Comme le montre François Richaudeau qui présage la diffusion massive de ces informations. Il parle « d'une inflation d'informations dont les volumes dépassent considérablement les possibilités d'absorption [du téléspectateur] ». En parallèle à cette profusion médiatique, on constate que ce lien dérange. De nouvelles recherches intégrant des données espace-temps, aboutissent à de nouvelles conclusions affirmant que la télévision n'aurait pas que de bonnes conséquences sur l'enfant. On se met alors à étudier les procédés qu'utilise la télévision pour diffuser son discours et comprendre l'impact que cela engendre. Actuellement la recherche se penche d'avantage sur la question des sources des médias et de leurs motivations.
Nous allons donc tenter de confronter ces grands états de la recherche à travers un thème mis au centre du discours médiatique de ces dernières années :
« Comment comprendre le spectacle télévisuel des violences scolaires ? » (...)
[...] Ou des médias qui se cristallisent sur des slogans que les premiers définisseurs réagissent ensuite dans leurs intérêts. Mais l'avantage stratégique revient souvent aux sources car les médias sont globalement passifs. Le lien entre les sources : Au niveau du lien entre les sources, les avantages symboliques et matériels de ces sources sont inégalement répartis. Le premier lanceur d'une information est dit, selon Hall, comme le premier définisseur. C'est la première interprétation qui restera centrale. Les contre définitions ne peuvent pas surplomber la première. Cela offre des avantages stratégiques importants. [...]
[...] Les enfants s'identifient à ce qu'ils regardent. La violence dans les médias se transforme en initiation à la violence avec d'un côté le trait volontarisme de l'enfant et l'aspect intentionnel des scènes de violences à la TV. Sur ce dernier point, Mousseau nuance. Pour lui, les scènes de violence de la TV ne se traduirait forcément que par un passage à l'acte mais rendrait plus turbulents et instables les enfants. Il nuance aussi sur le phénomène d'identification engendré par la télévision. [...]
[...] Exemple du glissement de l'incivilité : Au départ l'incivilité désigne le délaissement des quartiers par les propriétaires et les mairies entrainant une petite délinquance, puis marque les faits de délinquance visible et enfin aujourd'hui désigne la violence de la délinquance vu comme un problème de civilisation couplée à l'inactivité de la police. On passe donc d'un aspect gestionnaire à l'unique vu de vandalisme impuni. L'effet devient cause. On l'étend même aux comportements non répréhensibles en soi comme les attroupements juvéniles, la présence dans l'espace public, regards soutenus, attitudes corporelles ostentatoires. On ne cherche plus à comprendre la délinquance mais à faire régner un climat d'insécurité jusque dans les relations sociales. Ici les auteurs nous font le lien entre la définition et le détournement qu'en ont fait les médias. [...]
[...] Par exemple si on demande à la fin d'un film qu'est-ce-qu'il en dit il répondrait Un homme a été tué Tandis qu'après huit ans, il fait un lien causal et comprend que le méchant est puni pour ce qu'il a fait, ce qui peut influencer son comportement et faire penser que la violence à la télévision aurait un rôle cathartique. Ainsi pour les plus jeunes il peut y avoir l'ancrage de valeurs qui sont jugées déviantes, de représentations malsaines qui peut perdurer à l'âge de huit ans et perturber le lien causal L'effet d'influence entre reproduction et méfiance. Concernant les images de violence. [...]
[...] On accroit la tolérance à la violence normale réelle. Cette influence se ferait notamment car, selon des thèses différentes mais que nous pensons complémentaires : La télévision se contenterait de montrer des scènes sans les conséquences dans un premier temps. Il n'est plus question de comprendre la violence mais seulement de la montrer pour l'émotion que cela procure. Pour Mousseau, si l'enfant passe à l'acte c'est parce qu'il a développé une trop grande assiduité devant la télévision entrainant une perte du sommeil, un comportement hyperactif. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture