Face à l'accroissement de la délinquance juvénile, quelles réponses sont apportées respectivement par les pouvoirs publics et par le système judiciaire ? Nous aborderons dans une première partie la mise en cause des parents ainsi que les mesures envisagées pour combattre le problème de la délinquance, puis dans une seconde partie nous verrons le traitement de la délinquance des mineurs par le système judiciaire
[...] De plus il s'agit d'une mesure incohérente car elle va à l'encontre du but essentiel des prestations familiales qui est d'aider les familles ayant des difficultés pour élever leurs enfants ; l'on risque d'accroître encore plus les difficultés des familles qui se culpabiliseront alors que l'aide avait initialement pour but de les responsabiliser et de les aider à effectuer correctement leurs tâches parentales. Enfin cette mesure est difficilement applicable et elle soulève une multitude de questions : Qui pourrait être habilité à sanctionner de cette manière ? Selon quels critères ? D'ailleurs, pourquoi vouloir appliquer une telle mesure alors qu'il existe déjà un article pénal (applicable sous certaines conditions) qui permet de sanctionner les parents ? Parmi les autres solutions proposées, nous pouvons trouver la mise sous tutelle des allocations familiales aux parents d'enfants délinquants. [...]
[...] Conclusion Nous venons donc de voir que le phénomène de la délinquance naît dans un environnement socio-économique complexe qui nécessite la complémentarité des actions des pouvoirs publiques et des institutions judiciaires et la combinaison de réponses répressives et éducatives. Cependant nous devons rappeler que des précautions sont à prendre notamment dans l'interprétation des chiffres, certes nous ne pouvons nier le fait que la délinquance des mineurs aujourd'hui est différente de celle des années antérieures, elle concerne des enfants de plus en plus jeunes commettant des actes de nature différente et de gravité plus importante, mais les statistiques de police ne traduisent pas toujours la réalité de la délinquance cela peut dépendre de la multiplicité de leur contrôle et de l'évolution des plaintes. [...]
[...] L'insécurité des policiers s'accroît selon les quartiers car l'autorité qu'ils représentent ne fait plus d'effets aux délinquants comme le montre Daniel Illemay dans point de vue d'un policier (dont les idées sont propres à leur auteur et ne doivent donc pas être généralisées). Il semblerait donc que les rôles soient mal définis, mal perçues par chacun, on ne peut demander à un policier de veiller à ce que la peine soit correctement appliquée, on ne peut lui demander de jouer un rôle d'assistance sociale, d'ailleurs sa mission reste tributaire des moyens matériels, juridiques que l'on met à sa disposition. [...]
[...] Cependant l'accusation portée aux parents considérés comme «démissionnaires n'est pas une idée nouvelle. En effet dans «Faut-il punir les parents J-J Yvorel nous montre que, déjà au Second Empire, il était tenu aux parents de surveiller leurs enfants, de ne pas les laisser en liberté sur la voie publique sous peine d'avoir à supporter des dommages et intérêts, des amendes et de voir leurs enfants mis en prison. On tentait de lutter contre les incivilités par l'enfermement, certes aujourd'hui la répression n'est pas aussi radicale mais il est tout de même proposé aux pouvoirs publics soit de sanctionner les parents qui ne surveilleraient pas correctement leurs enfants par la suppression de leurs allocations familiales et de toute autre aide sociale, soit de condamner pénalement les parents dont les enfants seraient sujets à un absentéisme scolaire important. [...]
[...] Donc lorsque nous nous approchons du terrain, nous pouvons nous apercevoir que la dénonciation de l'incapacité éducative des parents n'est qu'une manière de désigner un bouc émissaire. De plus, les enfants qui ont parfois des comportements déviants ne vivent pas tous dans des familles en difficultés, il faut donc tâcher de comprendre les motivations des actes des adolescents et à partir de là, élaborer des solutions efficaces se basant sur la collaboration des parents, des professionnels sociaux, éducatifs et non pas rechercher exclusivement un éventuel bouc émissaire Les solutions et leurs limites pour lutter contre le phénomène de la délinquance juvénile Tout d'abord, il faut constater que pour conforter l'autorité parentale, nécessaire pour que l'enfant puisse se développer dans un cadre moral et social bien défini, le droit de la famille a considérablement évolué «Ces trente dernières années, le droit dans la famille a connu plus de transformations que pendant les cent cinquante précédentes B. [...]
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