Dans la vie de l'homme, il existe deux évènements fondamentaux et pourtant bien opposés qui ne cessent d'émerveiller ou de révolter notre vie de tous les jours. La naissance est le commencement d'une vie de relation, miracle de la nature. Elle incarne le plus souvent l'attente, la joie, le bonheur, réunissant une famille autour d'un être pour qui l'avenir est à portée de main. A l'opposé, se trouve la mort avec son cortège funèbre de souffrances, de peurs, de détresses, représentée sur des visages crispés et amaigris. Là encore, la famille se retrouve, non pour fêter la vie qui naît, mais pour pleurer une vie qui fuit, une génération qui disparaît. En effet, nous sommes tous confrontés à la perspective de notre mort, et la façon dont nous l'acceptons est intimement personnelle et reflète nos croyances morales et religieuses. Il n'est donc pas surprenant que l'euthanasie donne lieu à des débats difficiles et affectifs ; et suscite bien des questions et des polémiques. Est-elle un crime ? C'est une interrogation, parmi tant d'autres, à laquelle je répondrai tout au long de ce dossier en analysant différents points de vue venant de certaines religions ainsi que de certains pays. Je traiterai donc tout d'abord dans une première partie la notion d'euthanasie, son historique, et pourquoi elle est de nouveau si médiatisée, puis dans un second temps les aspects juridiques que celle-ci soulève en France et dans d'autres états, ensuite l'opinion des religions face à ce thème ; et enfin je réfléchirai sur les avantages et les inconvénients d'une possible modification future de la loi (...)
[...] Euthanasie : définition L'euthanasie est un mot particulièrement ambigu. Le dictionnaire de la langue française de Littré (XIXème siècle) donne pour définition: euthanasie : bonne mort, mort douce et sans souffrance Le Petit Larousse dit : euthanasie, n.f. (grec, eu, bien et, thanatos, mort). Acte d'un médecin qui provoque la mort d'un malade incurable pour abréger ses souffrances ou son agonie, illégal dans la plupart des pays Le Robert, quant à lui définit l'euthanasie comme mort douce et sans souffrance, survenant naturellement ou grâce à l'emploi de substances calmantes ou stupéfiantes; usage de procédés qui permettent de hâter ou de provoquer la mort pour un malade incurable de souffrances extrêmes ou pour tout motif d'ordre éthique Cependant, un seul sens de l'euthanasie, donné à travers l'ensemble de ces définitions est à distinguer: l'euthanasie est l'action ou l'omission dont l'intention première vise la mort d'un malade pour supprimer sa douleur, en d'autres termes elle se résume à une mort provoquée. [...]
[...] L'euthanasie, donner la mort, est alors pour le croyant musulman, un impensé religieux et rationaliste. Devant un patient, l'attitude, en cas d'incapacité de la médecine à guérir, est de s'en remettre à Dieu (islam), tout en l'assistant activement, car la souffrance n'est pas une fatalité : Dieu a créé le mal , le remède et la guérison. L'homme a alors comme responsabilités d'identifier le mal, chercher le remède et prodiguer les soins infirmiers. Fuir ces responsabilités sous prétexte de compassion est considéré comme une fuite au combat en évoquant des raisons de crainte de la mort. [...]
[...] Aujourd'hui, l'euthanasie est souvent reliée aux soins palliatifs qui jouent le rôle d'alternative. Selon l'OMS, les soins palliatifs sont des soins actifs et complets donnés aux malades dont l'affection ne répond plus au traitement curatif. La lutte contre la douleur et les autres symptômes, ainsi que la prise en considération des problèmes psychologiques, sociaux et spirituels sont primordiaux Euthanasie : histoire Jadis, en Grèce ancienne et dans la Rome antique, l'euthanasie ne posait pas de problèmes morals: la conception de la vie y était différente de la nôtre. [...]
[...] L'euthanasie volontaire pour les personnes âgées était une coutume approuvée dans plusieurs civilisations de l'Antiquité. Les lignes précédentes nous démontrent que l'euthanasie n'est pas un problème nouveau mais persiste depuis très longtemps. Le débat, en France, est resté longtemps figé entre deux positions porteuses de valeurs fortes et opposées: d'un côté, le respect absolu de la vie humaine; et de l'autre, le droit revendiqué de mourir dans la dignité. La mort a été peu à peu occultée jusqu'à devenir un tabou dans les sociétés occidentales. [...]
[...] En effet, certaines prescriptions religieuses sont modifiées, voire supprimées, pour sauver une vie en danger (Yom Kippour, jour du pardon, journée sacrée du calendrier hébraïque pendant laquelle il est interdit de travailler, de manger, sera transgressée en cas de danger, un malade pourra être nourri autant que cela lui sera nécessaire[5]. ) Nous comprenons dès lors les juifs s'opposent à l'euthanasie. Le judaïsme refuse l'idée de mettre un terme à la vie, même par compassion pour abréger les souffrances des malades. La plupart des rabbins ne voient pas dans la souffrance une valeur en soi. Nous avons le devoir de lutter contre cette souffrance. Légaliser l'euthanasie pourrait ouvrir la porte à tous les abus. [...]
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