Danièle Hervieu Léger, Marcel Gauchet, Denis Jeffrey et Paul Zawadsky, religion, sociologie
Les sociologues sont nombreux à avoir interrogé le concept de religion dans la modernité. En effet, la modernité s'opposant à la tradition, la religion comme institution de la tradition est vite prise dans cette opposition. La religion est vouée à disparaître dans la modernité, car elle est remplacée par un État démocratique moderne qui structure la société. Cependant, alors que certains sociologues croyaient en la fin des religions dans la modernité, la postmodernité laisse apparaître une transformation et une réappropriation du religieux.
Nous avons décidé de mettre en perspective des études de sociologues s'inscrivant dans le courant de la modernité sur la religion contemporaine dans le monde occidental, plus précisément en France. Nous avons voulu étudier la religion perçue dans son déplacement de la sphère publique, politique, institutionnelle à la sphère privée, individuelle.
[...] Aujourd'hui, il ne suffit plus qu'il y ait du religieux pour que le rite ait lieu. Selon Paul Zawadzki, l'orientation futuriste ouvre un horizon particulièrement propice au développement des croyances. Dans certaines circonstances, il peut offrir une transcendance à la rigueur comparable à la transcendance des grandes religions (Raymond Aron : Les désillusions du progrès). Certains des grands rites séculiers qui rythmèrent l'histoire du fascisme et surtout celle des régimes totalitaires qui ne reculèrent devant aucun sacrifice peuvent être appréhendés comme des mixtes de religiosité et de politique. [...]
[...] Qui peut se targuer de rendre justice à son peuple en le maltraitant ? Si je devais faire une enquête, j'aimerais vraiment interroger des personnes dont la foi est inébranlable et qui seraient prêtes à sacrifier leurs vies au nom de Dieu. J'aimerai savoir pourquoi ils se battent et pourquoi font-ils autant confiance à un Etre qui pour certains, les a oubliés Je suis choquée de voir quelle place a la religion par moments. Je ne suis absolument pas en train de remettre en question la foi et de critiquer les croyants, bien sûr que non, mais je m'intéresse vraiment à ceux pour qui cette foi justifie des actes abominables. [...]
[...] ) A propos de l'Eglise catholique, on peut se poser un certain nombre de questions : On observe un discours omniprésent des personnes de confession catholique mais qui ne fréquentent plus les Eglises : l'Eglise ne s'est pas modernisée , la messe c'est morne, monotone . : est-ce que les gens iraient plus à l'Eglise si elle s'adaptait à la modernité ? N'est-ce pas significatif d'un certain besoin de structuration mais qui prend une autre forme et qui doit s'opposer à la tradition des parents, qui doit se renouveler ? L'Eglise (en particulier catholique) n'est-elle pas vouée à subsister en tant que modérateur nécessaire de la modernité (contre-pouvoir sur les grands débats de société : clonage . ) contre les dérives du scientisme ? [...]
[...] Puis ensuite de procéder à des entretiens auprès d'États- Uniens par rapport à toutes ces références à la religion pour voir quel sens ils donnent à ces références : quelle place donnent-ils à ses marques de la religion dans l'Etat moderne ? Aux Etats-Unis personnes sur 10 se déclarent croyantes et 70% pratiquantes. En France, la moitié des citoyens déclare n'appartenir à aucune Eglise, aucun temple . Qu'est-ce qui explique une telle différence dans deux Etats considérés comme modernes ? Pour tenter de répondre à cette question on peut procéder par entretiens. [...]
[...] La religion est vouée à disparaître dans la modernité, car elle est remplacée par un État démocratique moderne qui structure la société. Cependant, alors que certains sociologues croyaient en la fin des religions dans la modernité, la postmodernité laisse apparaître une transformation et une réappropriation du religieux. Nous avons décidé de mettre en perspective des études de sociologues s'inscrivant dans le courant de la modernité sur la religion contemporaine dans le monde occidental, plus précisément en France. Nous avons voulu étudier la religion perçue dans son déplacement de la sphère publique, politique, institutionnelle à la sphère privée, individuelle. [...]
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