La thèse qui définit une morale distincte pour chaque culture fait-elle disparaître le moi singulier au profit d'un moi culturel ? Et la diversité des cultures ne met-elle pas en péril l'établissement d'un bien commun ? Ce sont ces deux questions auxquelles nous sommes invités à répondre à travers ce sujet.
Le relativisme culturel tend à détruire l'identité du sujet, c'est ce que nous montre le sens commun et l'étude de la personnalité. Le sens commun nous dit que les membres d'un même groupe (religion, nation, parti politique…) partagent tous un trait commun de leur identité. Celui-ci aurait donc tendance à regrouper tous les membres d'une même entité autour d'une seule et unique identité, autour d'un seul trait de caractère par exemple.
Connaître son identité, c'est connaître sa personnalité et par là même c'est partir à la recherche d'un moi social, c'est-à-dire de son identité par rapport à la société. Or le relativisme culturel prête à chacun des groupes que l'on a pu définir plus haut, une morale différente.
[...] C'est donc son rapport à autrui qui est bouleversé et c'est le bien commun qui en pâtit. Cet individualisme qui tend à se transformer en communautarisme modifie profondément le bien commun, au point de remettre en cause la morale qui l'assure. Il faudra donc songer à la place que l'on donne à nos sociétés démocratiques pour parvenir à conserver ce bien commun. [...]
[...] Dans ces conditions et quel que soit le sujet, chacun détient sa vérité. Prenons l'exemple de la peine de mort. Globalement, en tant que français notre conscience morale nous dit que c'est mal. A l'inverse et encore pour beaucoup d'Américains, la peine de mort est une bonne chose. De la même façon, la religion catholique refuse la peine de mort tandis que l'islam la prévoit dans certains cas. De plus, le relativisme culturel implique pour chaque groupe une défense de ses intérêts face aux autres, comme pour assurer sa survie face aux autres cultures. [...]
[...] L'identité d'un sujet ne se réduisant pas à un moi social, on peut penser que le relativisme culturel ne détruit en rien cette identité. Pour commencer, on peut opposer au sens commun, qui aurait tendance à regrouper les personnes par entités, une constatation simple. Les Français sont-ils tous râleurs ? Non. Les Asiatiques sont-ils tous susceptibles ? Non. On constate donc que même si dans certains cas il est possible de dégager un trait de caractère prédominant, chaque personne d'un même groupe conserve sa propre personnalité, sa propre identité. [...]
[...] Le relativisme ne détruit pas le bien commun, car l'Homme est une unité incontestable. Le bien commun comme on pourrait le définir est la bonne vie humaine pour la multitude. Définir un bien commun c'est parvenir à un consensus qui puisse satisfaire tout le monde sans brimer personne. Penser que le relativisme culturel détruit le bien commun en général c'est ne pas croire à l'existence d'un genre humain qui rassemblerait tous les hommes et qui permettrait d'obtenir en quelconque circonstance un consensus juste. [...]
[...] Il semble pourtant bien naïf de penser que l'Homme pourrait s'entendre sur tous les sujets dans un monde découpé en religion, nationalités et autres idéologies. Pour comprendre pourquoi le bien commun ne peut subsister à l'existence d'un relativisme culturel, il faut revenir à la définition de ce dernier. Le relativisme culturel implique l'existence de morales différentes selon les différentes cultures qui peuvent exister. Autrement dit, que l'on soit français ou américain, chrétien ou musulman, de gauche ou de droite, on n'a pas la même notion du bien et du mal. [...]
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