Le XXème siècle est souvent désigné sous le nom de « siècle des réfugiés». Des déplacements de population existaient déjà. Dès le XIXème nombreux furent ceux qui fuirent l'Europe pour tenter leur chance dans le Nouveau Monde. L'Irlande a ainsi perdu un quart de sa population. Mais ces départs ne sont en rien comparables avec les déplacements qui ont rythmé le XXème siècle et tendent à se poursuivre aujourd'hui. Ce sont la Première Guerre mondiale, le génocide arménien, la Révolution russe, entre 1914 et 1918. Ce sont la constitution des États totalitaires et la Guerre civile en Espagne dans les années 1920 et 1930. Ce sont la Seconde Guerre, ses expulsions et ses génocides, les glissements de frontières et les retours au pays qui en suivirent, entre 1939 et 1951. La Seconde Guerre mondiale entraîne avec elle une accélération, une amplification et une universalisation de ces déplacements de population : la bipolarisation du monde et l'émergence du rideau de fer que nombreux ont voulu fuir, la décolonisation, la refonte des frontières et la multiplication des conflits inter ethniques, l'attraction grandissante exercée par les vieilles démocraties industrielles confortées dans leur rôle et place de puissance en même temps que le fossé des inégalités entre pays pauvres et pays riches s'est creusée, et cetera.
[...] Souvent perçue comme une injustice par les populations des pays d'accueil, l'aide financière que la communauté internationale peut apporter aux réfugiés des camps peut menacer la protection qu'ils y avaient trouvée, d'où l'idée d'une association entre autochtones et émigrés. De plus si le Nord semble peu ouvert, il ne se désengage cependant pas totalement de ces questions d'ordre éthique et politique. D'où le très grand rôle que jouent le HCR et autres organisations non gouvernementales. Ils interpellent les opinions publiques des pays de Nord afin de les sensibiliser aux problèmes des personnes déplacées, aux conséquences humaines de conflits qu'aucune solution ne parvient à vraiment enterrer, les incitent à donner de l'argent ou des biens matériels. [...]
[...] Cette Convention sera complétée par le Protocole de 1967 relatif au statut des réfugiés et qui engage les États signataires à appliquer le texte sans égard pour la date. Ainsi, il existe un statut juridique unique appuyé d'autres instruments et traités internationaux à portée universelle telles la Déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948, la Déclaration des Nations unies sur l'asile territorial du 14 décembre 1967, et cætera. Si la Convention fonde un droit au statut de réfugié, la possibilité de remplir les conditions nécessaires à son obtention n'est pas accessible à tous. Les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays n'ont traversé aucune frontière. [...]
[...] Jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, on pense que le problème des populations déplacées et des réfugiés politiques est éphémère et sera facile et rapide à régler - optimisme rapidement mis à rude épreuve, si l'on considère les déplacements de populations toujours plus nombreux, divers, complexes, mondiaux. Dérangeant, la réalité des réfugiés et des déplacés interroge les Etats sur des questions politiques et éthiques. La Première Guerre mondiale a mis sur les routes deux millions de civils qui ont fui les zones de combat, l'invasion, les bombardements, soit selon leur propre volonté, si tant est qu'il s'agisse réellement d'un choix, soit sur décision militaire ou administrative. Pour organiser ces déplacements massifs, assurer l'assistance à ces populations, il a fallu que l'État intervienne. [...]
[...] Jetés sur les routes afin de lutter pour leur survie, réfugiés et populations déplacées manifestent le sacrifice qui est fait de leur personne par les Etats plus soucieux d'assurer leurs propres intérêts que de se préoccuper de ces faibles. L'Intérêt géopolitique ou l'intérêt économique l'ont emporté sur le souci de la personne humaine, bien que ces puissances soient signataires de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Les exemples se multiplient : l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS doit permettre au régime de consolider sa position dans la région, attitude du gouvernement mexicain vis-à-vis des réfugiés guatémaltèques, l'attitude des Etats-Unis vis-à-vis de Haïti et de la République Dominicaine et la possibilité d'abuser d'une main d'œuvre en situation miséreuse et prête à tout pour s'assurer les moyens de survivre, attitude des autorités françaises vis-à-vis de ces mêmes réfugiés haïtiens qui avaient entendu les promesses véhiculées par la Révolution Française et les Droits de l'Homme, le massacre des camps de Sabra et Chatila dont les motifs sont encore obscurs . [...]
[...] Cette prise en charge est assurée par les services du HCR. Le mandat du Haut-commissariat consiste d'abord à assurer au réfugié sa protection Ensuite, il lui faut organiser l'assistance matérielle nécessaire pour faire face aux exodes massifs par un financement multilatéral et une coopération avec les Etats membres des Nations Unies et signataires de la Convention de 1951, parfois avec des Etats non membres, ou avec d'autres organisations internationales. Le HCR doit ainsi aider les réfugiés à surmonter les difficultés qu'ils rencontrent du fait qu'ils ne peuvent se réclamer d'aucune protection nationale, il doit sauvegarder leurs droits fondamentaux et leur assurer un statut juridique aussi proche que possible que celui des ressortissants du pays dans lequel il est accueilli. [...]
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