Ce livre est écrit par deux auteurs, Andrea REA et Maryse TRIPIER, les deux sont professeurs de sociologie. Elles ont produit des travaux sur l'immigration en France dans un contexte où l'immigration et l'intégration des immigrés sont des questions de passion médiatique et politique. Elles
tentent dans ce livre de montrer que l'intégration des migrants ne correspond pas à un modèle unique. Pour ce faire, elles proposent un regard croisé sur la sociologie américaine d'une part et Française d'autre part, pour avoir une idée sur les différentes analyses du processus de l'intégration selon les deux modèles. Dans ce cadre, elles s'appuient sur les études des courants de pensée sociologiques au 20e siècle, tout en donnant des éclairages propices à la compréhension de la situation actuelle.
Les observations des deux auteurs recourent à des analyses tant américaines qu'européenne qui sont bien utiles pour comprendre un phénomène dont l'importance a longtemps été purement ignorée, notamment en France.
L'objet de ce livre est de restituer le travail scientifique produit par les sociologues sur l'immigration. Ces travaux ont été engagés dans des
contextes nationaux et des périodes historiques différentes qui les marquent, et les deux auteurs sont conscientes qu'il n'y a pas de reproduction à l'identique et que le processus d'installation et d'intégration des immigrés doit être étudiés dans le temps et dans l'espace puisque le poids de l'héritage historique et politique d'une nation est très important. Ce livre aborde la fonction économique de l'immigration, le processus d'intégration, le processus de différenciation et de domination ainsi que les modes de constitution des appartenances.
[...] On doit à l'école de Chicago trois schémas d'analyse : Le cycle organisation –désorganisation - réorganisation : William Thomas et Florian Znaniecki, en 1918, ont écrit the polish peasant in Europe and America qui est le résultat d'une étude qui leur a permis de faire une interprétation de l'immigration à partir du cycle désorganisation réorganisation sans prendre la race comme critère explicatif. Le livre sur le paysan polonais est construit autour du cycle organisation désorganisation réorganisation de W. Thomas, et selon ce schéma, la désorganisation est le résultat du recul de l'impact de la règle sur les individus d'un groupe et au relâchement des solidarités. Aussi, la migration est une conséquence de la désorganisation, non pas le contraire. Puis, les immigrants transplantés dans un autre univers sont portés à réorganiser ce qui est nouveaux pour eux. [...]
[...] Thomas et Znaniecki parlent d'identité polonaise américaine La vie communautaire entre Polonais est une étape nécessaire à l'assimilation qui est un processus psycho social qui s'impose au migrant, il est quasi inconscient. Mais l'assimilation n'est pas nécessairement garantie au terme du cycle parce que certaines personnes échappent aux effets positifs de la réorganisation, ce qui se traduit par des pratiques déviantes telles que la délinquance ou l'alcoolisme. Cette démoralisation concerne plus les descendants d'immigrés que les immigrés eux même. Le cycle des relations raciales : E. BURGUESS et R. [...]
[...] Et en fin la zone résidentielle correspond à une zone cosmopolite sans véritable distinction ethnique, caractérisée par le seul statut social des résidents. Au moment où la sociologie de l'immigration n'a jamais été considérée comme un sujet mineur aux USA, parce que justement les Américains en s'interrogeant sur l'immigration, ils s'interrogent sur leur propre histoire, la sociologie de l'immigration en France a connu une difficile émergence. Qu'est-ce qui explique ce retard ? Le livre insiste sur l'influence qu'ont pu exercer certaines conceptions économiques et idéologiques d'un tel phénomène En effet, la vision économique purement utilitariste qui consiste à ne voir les immigrés que comme des individus venant proposer leur force de travail sur le marché (c'est la figure du Gastarbiter le «travailleur hôte») suppose une absence de sociologie de l'immigration. [...]
[...] Des études de politologues ont permis la substitution de la catégorie de l'intégration par celle ce la citoyenneté. Ce passage s'est opéré en faveur de l'engagement participatif local des descendants d'immigrés et de l'émergence des revendications collectives. A la fin du chapitre, une mise en relief du concept de transnationalisme et son rôle dans l'explication des mouvements migratoires. Le trans-nationalisme désigne l'ensemble des processus pas lesquels des immigrés tissent et entretiennent des relations sociales de nature diverse reliant leur société d'origine et celle d'installation, à travers la formation de réseaux. [...]
[...] Pour étudier le processus d'expansion de la ville, Burguess utilise une représentation de la ville en cercles concentriques (la zone d'affaires, la zone de transition, la zone des entreprises et de l'habitat ouvrier et la zone résidentielle). Le fait majeur du processus d'expansion est que chaque zone a tendance à étendre son territoire sur la zone qui lui est immédiatement périphérique. La zone de transition considérée comme les bas quartiers, est occupée par les communautés immigrées récentes. La création de ces communautés ethniques résidentielles permet une réorganisation des migrants. [...]
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