Radicalisation, Khawaridj, terrorisme, terroriste, islamiste, Sadat, 11 septembre 2001
Il est nécessaire d'affirmer catégoriquement que la radicalisation en mode courses Formule 1 en quelques jours, comme est supposé le cas du jeune qui a commis l'attentat de Nice et bien d'autres, n'existe pas, pas du tout. Il suffit de connaître un peu l'historique des mouvements d'intégrisme religieux pour être catégorique sur cette question.
[...] En revenant aux premières générations des terroristes depuis l'assassinat de Sadat en Égypte en 1981 par des extrémistes, nous pouvons constater les énormes différences entre ces premières générations de terroristes et le phénomène actuel. En 1981, les terroristes qui ont commis l'attentat contre le président Sadat étaient : Khaled Islambouli, sous-officier Aboud Zomar, officier Hocine Abbas Mohammed, sous-officier Atta Tayel, sous-officier, ingénieur Certains ont passé des années et des années en prison. Ils n'ont pas changé leur positionnement. Il est clair que le niveau de conviction et de préparation mentale est entièrement différent par rapport aux terroristes sur le sol européen durant ces dernières années. [...]
[...] L'analyse de l'action des premiers terroristes et de la nouvelle génération de terroristes démontre l'énorme disparité. À situations différentes, il faut chercher des réponses différentes. Je ne suis pas en mesure de proposer des solutions prêtes à porter. Par contre, il existe bien des thématiques qui peuvent servir de base à la compréhension du phénomène. II. Radicalisé à 15 ans On a appris par les médias ces derniers mois l'arrestation de jeunes dont l'âge ne dépasse pas les 15 ans. [...]
[...] Ils tombent victimes à leurs coreligionnaires s'ils ne partagent pas avec eux leur vision extrémiste. C'est le cas des sicaires du judaïsme, du Ku Klux Klan (qui outre à la question ethnique donne une dimension religieuse à son action) du christianisme, et des Khawaridj aux débuts de l'Islam. La radicalisation est un processus réfléchi, profond, bouleversant et douloureux. Il peut intervenir de manière collective. Dans ce cas, le comportement de foule prend le dessus. Il est dangereux, car il donne lieu à une compétition vers plus de manifestations de radicalisation. [...]
[...] Le jeune radicalisé bascule doucement vers ce chemin. Le processus dure beaucoup plus longtemps. L'extrémiste religieux est une personne qui a une vaste culture de sa propre religion. Avec des lectures d'une littérature religieuse peu orthodoxe certes, mais cette littérature néanmoins existe. Elle est le produit de plusieurs années de réflexion des auteurs. Il est clair que dans les cas des terroristes qui ont commis des attentats en France et en Europe en général durant les 4 dernières années, ces jeunes ne répondent ni par leur âge ni par leurs parcours à cette condition sine qua non pour bénéficier de ce qualificatif. [...]
[...] Ils ont songé à commettre des crimes par impulsion. On ne peut en aucun cas parler d'extrémistes affirmés. Ce sont des gamins Il est nécessaire de les accompagner par des spécialistes pour contrer tout d'abord quelconque tendance d'intégrisme qu'ils ont potentiellement acquis au cours de ce processus. Le travail est à mener par des psychologues ainsi que par des spécialistes religieux. Le travail didactique reste le plus important. Il est nécessaire aussi qu'ils soient sanctionnés comme tout autre délinquant adolescent s'ils ont commis des délits. [...]
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