Avant de présenter les manifestations du racisme en France, nous chercherons à synthétiser l'ensemble des causes sociologiques (liées à l'histoire et à l'économie de la société française) expliquant le repli sur soi d'une partie de la population de ce pays, pourtant censé représenter la patrie des Droits de l'Homme. Cette montée en puissance n'est-elle pas, en partie, dûe à l'apparition d'une nouvelle tendance de l'époque, à savoir la pluralité culturelle, face à l''universalisme' à la française ?
[...] En 1995, le FN pouvait se targuer d'être devenu le premier parti ouvrier de France avant que le PS ne lui reprenne le titre en 1997. Nonna Mayer constate le développement d'un gaucho-lepénisme L'étude des motivations du vote FN nous révèle qu'une bonne partie de l'électorat FN est sensible aux idées racistes et xénophobes véhiculées par ce parti. En effet, c'est sans surprise l'immigration que les électeurs du FN en 1997 ont eue le plus à l'esprit en votant suivie par la sécurité (avec respectivement 67% et 65%). [...]
[...] On parle depuis les années 80 de nouveau racisme en Angleterre (Barker 1981) et de racisme différentialiste ou de néo-racisme en France (P.A Taguieff). Ce second type prône le développement séparé des sociétés, l'exclusion de l'altérité et l'interdit du métissage. Le discours raciste s'est pour ainsi dire culturalisé en abandonnant le vocabulaire explicite de la race et du sang A travers ces deux types de racisme, on retrouve la distinction fondamentale qui avait été opérée par Cl. Lévi-Strauss entre deux types de sociétés : celles qui pratiquent l'anthropophagie (absorption des individus détenteurs de forces redoutables afin de les neutraliser) et celles qui pratiquent l'anthropoémie (qui adoptent la solution inverse, consistant à expulser ces êtres redoutables hors du corps social). [...]
[...] Liauzu. Comme le soulignait l'anthropologue Laënec Hurbon, à propos du conflit à caractère xénophobe opposant Dominicains et Guadeloupéens en 1979, le racisme se moque de la question de race Autrement dit, le racisme n'est que l'expression d'un principe commun qui trouve sa racine au plus profond de l'être humain : le désir de s'affirmer par la négation de l'autre. Albert Memmi parle hétérophobie d'autres chercheurs autruisme Les axes de réflexion Le racisme est donc un phénomène complexe, il doit être à ce titre étudié comme un fait social total, c'est-à-dire prenant en compte tous les aspects partiels privilégiés par tel ou tel type d'explication. [...]
[...] Cette dernière, malgré ses efforts, peine à assurer les fonctions qui étaient les siennes depuis Jules Ferry : l'insertion sociale des jeunes et la formation des citoyens. L'allongement des études ne s'est pas accompagné d'une réduction des inégalités, au contraire. De plus, l'école connaît un déficit culturel. Le consensus sur les valeurs qu'elle transmet ne cesse de reculer : la culture légitime est concurrencée par les médias et la constitution d'une sub-culture jeune, et la défense de la laïcité a pris trop souvent l'allure d'une réaction de rejet, de protectionnisme enseignant comme l'illustre les affaires de foulards islamiques. [...]
[...] Ce qui lui permet de constater que l'effet Coupe du monde est terminé Le sondage pointe en effet les trois principales craintes des Français : le chômage, la pauvreté et l'insécurité. Les Français établissent largement un lien entre les immigrés et l'insécurité puisque plus de la moitié des personnes interrogées estiment que l'immigration est la principale cause de l'insécurité Cependant, bien que la CNCDH évoque un durcissement sensible de l'opinion, il faut tout de même tempérer ce constat. D'une part, cette photo de l'opinion est d'une remarquable régularité (sauf en 1997-98 où la société avait paru plus tolérante) : en 1990 les pourcentages étaient à peu près les mêmes plutôt un peu pas très et 30% pas du tout racistes). [...]
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