Classe sociale, sociologue, sociologie, Louis Chauvel, groupes sociaux, hiérarchie, économie, conditions de vie, ressources, emploi, santé, éducation, identité temporelle, identité culturelle, identité collective, mobilité sociale, reproduction sociale, origine sociale, immobilité sociale, homogamie, PCS Professions et catégories socioprofessionnelles, société, consommation, cadres, ouvriers, sentiment d'appartenance, comportements, élections, vote de classe
Louis Chauvel, sociologue français, énonce dans La Spirale du déclassement - Essai sur la société des illusions (2016), que « la permanence d'inégalités structurées, d'autant plus violentes qu'elles sont situées hors du champ de la conscience, tend à montrer qu'un retour des classes sociales dans le champ politique pourrait avoir lieu ». En effet, pour L. Chauvel, les classes sociales demeurent présentes dans la société française actuelle.
Pour le sociologue, on peut parler de celles-ci lorsque des groupes se distinguent à travers des caractéristiques spécifiques. Il évoque alors quatre critères pour définir une classe sociale : des groupes sociaux « hiérarchiquement positionnés et dotés » en ce qui concerne les ressources économiques, les conditions de vie, l'emploi, la santé, l'éducation ; une forte identité de classe qui comprend l'identité temporelle ; l'identité culturelle ; ainsi que l'identité collective. Ces trois derniers critères vont ainsi être traités plus précisément tout au long du développement.
[...] De plus, la nourriture a une forte symbolique pour les classes populaires. C'est pourquoi l'alimentation, bien essentielle, prend une place importante dans les dépenses des ouvriers qui est moindre chez les cadres (13.2%). Mais certaines dépenses restent plus ou moins importantes selon la position des individus dans la hiérarchie sociale. La consommation de boissons alcoolisées et de tabac représente pratiquement le double chez les catégories populaires que chez les catégories aisées ; soit pour les ouvriers contre 2.2% chez les cadres. [...]
[...] Ces éléments dépendent majoritairement du milieu social dans lequel on vient. Néanmoins, sur la période 1969-2011, une diminution de l'homogamie s'établit. En outre, « seuls les plus diplômés se marient toujours autant entre eux, mais, globalement, la massification de l'enseignement a transformé la formation des couples ». L'homogamie est un signe de stabilité et d'homogénéité des groupes sociaux. C'est pourquoi, montrer que cette dernière est encore présente de nos jours, malgré une diminution ces dernières décennies, reste nécessaire pour prouver la stabilité des classes sociales d'une génération à l'autre. [...]
[...] Ce fut le cas, par exemple, en 2002, lors de l'élection présidentielle française, où Jean-Marie Le Pen, candidat du Front National, prit la seconde place au premier tour ; une sentence qui n'était jamais arrivée auparavant. Par ailleurs, davantage de cadres se sont mis à voter à gauche. Ces derniers sont même nommés les « Bobos » depuis l'apparition du phénomène « Bourgeois-Bohème ». De plus, la montée de l'absentéisme, c'est-à-dire le fait de ne pas aller voter, bouscule les votes. [...]
[...] En somme, l'identité de classe reste encore forte de nos jours dans la société française. En effet, la mobilité sociale et l'homogamie, caractéristiques de l'identité temporelle, persistent et restent stables dans le temps. De même, la consommation, les goûts et les pratiques culturelles diffèrent selon la position sociale de l'individu dans la hiérarchie sociale, ce qui prouve la présence d'inégalités culturelles et donc de classes sociales. C'est le cas également pour l'identité collective des groupes sociaux qui montrent la présence d'un vote de classe et d'une conscience de classe pour encore de nombreux individus, même si ces deux derniers critères restent confus de nos jours. [...]
[...] Il évoque alors la « culture cultivée », c'est-à-dire des références culturelles pointues propres aux classes supérieures ; une « bonne volonté culturelle » dans les classes moyennes permettant de se rapprocher des pratiques et des goûts de la classe supérieure ; et la non-légitimité culturelle pour les classes populaires prenant l'apparence d'un divertissement seulement. Toutefois, il semblerait que les catégories aisées aient développé une plus grande diversité culturelle en élargissant son champ culturel pour des goûts davantage appréciés par les classes populaires. C'est la thèse de l'éclectisme. Par exemple, un chef d'entreprise peut aimer écouter de la musique classique, mais aussi du rap. Les classes supérieures peuvent être qualifiées d'"omnivores", contrairement aux classes populaires qui seraient "univores" car elles disposent d'un répertoire culturel moins large. [...]
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